L'Or rouge [Terminé - En réécriture]

Chapitre 59 : Victoire

Mackenzie et Léana étaient restées dans cette pièce, accompagnées du cadavre d'une bête sortit des tréfonds de l'enfer.

Les tirs avaient cessé depuis un moment, mais elles n'avaient pas voulu se risquer à sortir. Elles s'étaient assises contre un mur pour se reposer. Léana se rongeait les ongles, anxieuse, pendant que Mackenzie grimaçait de douleur.

« Au fait, parla cette dernière, merci d'être venue me sauver.

‒ Nous sommes quittes maintenant. »

Léana avait beaucoup évoluée depuis qu'elles étaient sorties des souterrains. C'était devenue une vraie guerrière. Si Mackenzie n'avait pas décidé à la faire sortir avec elle ce jour-là, peut-être qu'aujourd'hui elle serait déjà morte. Peut-être que personne ne serait venu à temps pour la sauver contre cette bête. Les choses étaient parfois bien faites, et un choix pouvait définitivement impacter le futur.

Ambroise entra à vive allure dans la pièce.

« Vous voilà enfin ! » avait-elle crié.

Les jeunes femmes se relevèrent. Mackenzie dut s'y prendre plusieurs fois. Sa tête tournait horriblement.

« Est-ce que tout va bien ? s'affola Léana.

‒ C'est enfin terminé. »

La réponse n'était pas celle des plus attendues. Le visage d'Ambroise n'exprimait pas la joie. Étaient-ils sortis victorieux ?

« Est-ce que tout le monde va bien ? insista Léana.

‒ Vous devriez descendre. Je vais chercher Joy. »

Mackenzie sentit son cœur battre la chamade. Quelque chose d'horrible semblait s'être produit. Elle pensa immédiatement à Déon et la crainte envahie instantanément tout son corps. Elle ne pourrait pas supporter qu'il meurt lui aussi. Elle se précipita hors de la pièce, se rattrapant plusieurs fois sur la paroi des murs aux alentours. Elle dévala les escaliers, suivie par Léana.

Elle arriva ensuite à la cuisine. Certains soignaient leurs plaies ou le sang sur leur visage. Elle zieuta l'endroit, mais ne vit aucun des rangers.

« Que s'est-il passé ? quémanda-t-elle. Où sont les rangers ?! »

Ils se tournèrent vers elle. Jack prit la parole :

« Malheureusement, Londir est mort. »

La nouvelle fut comme une bombe. La victoire avait un goût amer.

« Greg est gravement blessé, continua-t-il, et Déon est a ses côtés, à l'infirmerie.

‒ Au moins, tout est terminé, annonça d'un ton froid Marilore. Le cadavre de Victoire et de ses compagnons accompagneront Londir sous terre. »

L'atmosphère pesante fit déglutir Mackenzie.

« Et vous ? Tout va bien pour vous ? demanda-t-elle.

‒ A peu près, répondit Marilore. Steel a perdu un bras, mais on a pu stopper l'hémorragie très rapidement. Quant à nous autres, les blessures ne sont pas si graves. »

Mackenzie se tourna vers Steel, préoccupée. De son bras droit ne restait plus qu'une partie au-dessus du coude, enroulée dans un pansement de fortune épais. Il regardait le vide comme à son habitude.

« Et toi ? demanda Marilore. Déon nous a dits que vous aviez abattu la bête.

‒ Oui, enfin c'est Léana et lui qui ont réussit à l'arrêter. D'ailleurs, il faut que j'aille le voir. »

A ces mots, elle quitta la pièce pour trouver l'infirmerie. En chemin, elle put apercevoir Ambroise accompagnée de Joy, à qui elle sourit simplement. Une fois devant la porte de l'infirmerie, elle frappa puis entra.

Greg était allongé dans un lit, endormi, pendant que Déon rangeait l'armoire à médicaments. Le ranger se tourna pour apercevoir la personne qui venait d'entrer. Il sourit à la vue de la jeune femme et ferma le meuble.

« Comment tu te sens ? demanda-t-elle en refermant la porte.

‒ Ça peut aller, et toi ?

‒ La douleur est là, mais je ne suis pas la plus à plaindre.

‒ Si tu cherches la morphine, elle est dans la cuisine. En espérant qu'ils n'aient pas vidé tout le flacon.

‒ J'irai voir ça en descendant. En réalité, je suis venu pour te voir, toi et Greg. »

Elle posa ses yeux sur le chef des rangers.

« Je pense qu'il s'en sortira, parla le jeune homme. J'ai réussi à retirer la balle et recoudre la plaie.

‒ Tu fais vraiment un bon médecin. »

Il laissa échapper un léger rire. Il était épuisé. Son visage supportait le poids de ses nouveaux cernes bleus. Ses traits tiraient vers le bas. Il était acculé par une douleur à la fois interne et physique.

« Je suis navré pour Londir, s'excusa Mackenzie.

‒ La mort fait partie de la vie. C'est ce qu'il me répétait à chaque fois. Ne pas avoir peur de tuer, ni de se faire tuer.

‒ Je ne l'ai pas beaucoup connu, mais il était un très bon soldat.

‒ Et un très bon ami... Si ça ne te dérange pas, je vais aller me reposer un instant. »

Il quitta la pièce sous le regard attristé de la jeune femme. Elle aussi avait besoin de se reposer. Elle laissa le chef des rangers et partit à son tour. Les jours suivants ne furent pas au festoiement.

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