L'Or rouge [Terminé - En réécriture]

Chapitre 11 : Un plan électrique

La semaine s'était terminée et elle n'avait pu à aucun moment discuter de nouveau avec le jeune blond. Elle ne connaissait rien de lui, et n'avait pas encore eu ses directives pour la surveillance des tours de gardes, mais elle savait qu'il allait revenir vers elle, il suffisait juste d'attendre.

Ce mystérieux groupe au sein même des souterrains, complotant contre la société dans laquelle ils étaient tous imbriqué, lui faisait échos à l'escouade de mercenaire.

C'est sur le trajet vers la centrale électrique, pour sa nouvelle semaine de travail, que des souvenirs se réanimèrent dans sa tête.

Elle pensait à Marilore, cette grande brune très élancée, aux aires de danseuse classique avec son chignon relevé. C'était une femme douce et très gentille avec qui Mackenzie aimait discuter. Les deux femmes avaient les mêmes idées, qui parfois pouvaient entraîner des frictions avec les autres membres du groupe.

Elle avait été sa modèle tout ce temps : une femme forte qui savait s'adoucir. Elles se racontaient parfois leurs aventures autours d'une bonne ration, un moment qu'elles aimaient partager quand elles n'étaient pas en mission. Marilore était une femme simple et toujours souriante, qui sortait du lot, comme une colombe au milieu des corbeaux.

Elle n'hésitait pas à faire face à Kahésar et à lui annoncer effrontément ses réelles pensées. Ce dernier avait du mal à lui tenir tête, puisqu'il avait eu une aventure avec elle, et qu'ils avaient gardé une relation particulièrement fulgurante.

Kahésar, quant à lui, était typiquement le genre « pirate du désert ». Il portait toujours ses armes et savait s'en servir. Sa carrure musclée, toujours habillé de noir, faisait indéniablement de lui un leader charismatique. Il avait le regard froid et était quelqu'un de solitaire, bien qu'il se soit un peu adouci après qu'il ait été charmé par la jolie danseuse.

Contrairement à Marilore, Ambroise, bien que gentille et avenante, ne l'était plus en cas de survie. Elle était de celles qui te regarde dans les yeux quand tu te fais capturer et qui arrive encore à te montrer à quel point tu es pitoyable. Elle était insensible, mais c'est ce qui la rendait forte.

Ce que Mackenzie appréciait chez elle, c'était ses valeurs. Loin d'être hypocrite, c'était la première à crier sur tous les toits de la laisser derrière si elle devenait un boulet pour le groupe. La jolie blonde plantureuse, savait son point faible : elle faisait parfois ralentir les autres lors des missions.

Au total ils étaient six, dont les derniers étaient deux hommes.

Le premier, Jack, était du genre sans pitié. Le roux aux yeux noirs était très intimidant, et tous savaient qu'il voulait prendre la place de Kahésar. Jack n'était pas du genre à cacher ses pensées, et son envie d'être l'alpha du groupe. Cependant, si Kahésar venait à disparaître, bien que Jack serait le premier à réclamer la place de chef, il ne pourrait être le coupable. Et ça, tout le monde le savait. S'il était le commanditaire, de près ou de loin, de la mort d'un des membres, alors personne ne voudrait le suivre. Pire, il serait même la prochaine cible à abattre.

C'était en ça, que Mackenzie aimait l'escouade, bien que perdue au milieu de toutes les règles et bonnes pratique, les membres du groupe n'étaient pas ennemis les uns aux autres et n'engendraient pas la perte du groupe, malgré parfois, leurs différends.

Ils étaient quelque part soudés. C'était une équipe où la confiance était solide. Et Jack le savait, si jamais il passait à l'action, il pouvait déjà se considérer comme mort.

Le dernier membre, Steel, était souvent dans ses sombres pensées. Il parlait rarement et était plutôt introverti. Bien que peu utile au combat, il était doué pour la discrétion. Il avait appris l'essentiel à Mackenzie, et elle avait pu s'en sortir dans de très nombreux cas, grâce à ses conseils. Solitaire, il était vraiment à part du groupe, et semblait presque ne pas en faire partie. Il arrivait parfois qu'on ne puisse pas le voir pendant plusieurs jours, avant qu'il ne refasse son apparition.

Mackenzie fut sortie de sa torpeur lorsque la navette arriva à bon port.

Elle sortit pour s'engager dans des tunnels aussi froids que moroses, puis pénétra dans une grande salle métallique de part et d'autre.

De grande turbines et générateurs étaient disposés un peu partout. C'était une des nombreuses salles qui servaient à alimenter en électricité toute la sous-zone.

Plusieurs postes pouvaient être attribué aux actifs. Sachant que la maintenance était réservée au personnel, dans le but de vérifier les installations et éviter les possibles sabotages.

Le reste du travail, c'est à dire la mise en route des machines, la vérification des systèmes d'alimentation, la gestion des pièces à remplacer et, pas le plus agréable mais le plus important, la gestion des forces, étaient effectués par les actifs.

La gestion des forces était un terme plus sublimé pour décrire l'action de faire tourner différentes manivelles, comme dans les temps passés, dans le but de produire de l'énergie.

Autant dire que tous n'étaient pas apte à faire cela toute la journée.

Là encore, Eliott avait jugé stratégique de mettre la demoiselle dans un poste plutôt calme, histoire qu'elle s'adapte au travail et ne veuille pas constamment se rebeller. Elle était donc en charge de la gestion des stocks et la vérification des installations. Elle devait donc, à la fin de sa journée, rédiger des rapports finaux sur l'états des machines et les besoins d'outillages ou de matériel.

Affairée sur son travail, elle ne le vit pas immédiatement, mais ses cheveux blonds virant au blanc, la firent réagir. Elle devait se faire discrète car cet endroit était très surveillé, bien plus que tous les autres, car c'était le cœur même de la sous-zone.

Toujours le regard fixe sur ses documents, elle attendit qu'il arrive vers elle et continua son travail. Il mit un certain temps avant de la rejoindre, les mains chargées d'outillages.

« Si tu t'es enfin décidé, chuchota-t-il, ce soir avant le couvre-feu va dans les toilettes publiques numéro 6 et restes y. »

Il regarda autours de lui, après qu'elle ait acquiescé - pour de bon cette fois -, avant de reprendre :

« Aujourd'hui, normalement, ils ne vont pas vérifier les chambres. Si c'est le cas, tu n'auras qu'a feindre une gastro ou quelque chose dans ce genre, lorsqu'ils te trouveront aux toilettes. Ensuite, quand tout le monde sera couché, les gardes commenceront leurs tours. Prends de quoi écrire, et tu noteras les heures, et leur mécanique de passage au niveau de ces mêmes toilettes publiques et des chambres à proximités. Ce n'est pas nécessaire de faire tous les dortoirs de la sous-zone. Fais une carte, aussi, si tu peux, ils suivent quelque chose de strictement régulier et identique, c'est un avantage qu'on ne peut pas se permettre de laisser de côté. »

Elle secoua de la tête, pour affirmer qu'elle avait bien compris, avant qu'il ne termine :

« Quand ce sera fait, cherche un membre du groupe des fuyards. Nous sommes facilement reconnaissable grâce à la marque en forme de cercle sur notre poignet gauche. Tu demanderas à voir Velingrade, et ils te ramèneront à moi.

A ces mots, il s'éloigna pour ne pas attiser davantage les gardes.

Velingrade était donc son nom ? Charmant. Ils faisaient presque penser à des membres d'un groupe de résistants.

Cela ne faisait aucun doute : ils n'étaient pas de simples amateurs et cela rassura Mackenzie.

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