Chapitre 12

251 45 0
                                    

Ils continuèrent leur périple à travers vallées étendues et longs précipices. Ils se retrouvèrent soudain dans un endroit glacial, abandonné au milieu d'arbres sans feuilles. Au loin, elle aperçut un lac dans lequel se jetait une cascade d'eau. Daemon était partit à la recherche de leur diner et elle profita de son absence pour se détendre. Un bain lui ferait le plus grand bien après tout ce qu'elle avait traversé. Lorsqu'elle trempa ses pieds dans le lac, elle poussa un soupir de contentement. L'eau effleurait sa peau telle une douce caresse. Elle frotta chaque partie de son corps, insistant bien sur ses plaies qui n'avaient pas encore cicatrisées. Lorsque sa main frôla la pointe de ses seins, elle ne put retenir un léger gémissement. Soudain émoustillée, elle se laissa aller face à cette agréable sensation. Elle ferma les yeux, envahie par une myriade d'émotions intenses, tandis que sa main se frayait un chemin vers sa féminité.  Sa respiration se fit de plus en plus rapide. Quand un frisson la parcouru, elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle eut l'impression que ses genoux allaient se dérober sous elle, ivre de désir. 

Soudain, elle sentit des mains, autres que les siennes, se refermer autour de ses seins et commencer à les malaxer tendrement. 

- Tu aurais pu m'attendre pour cela, chérie, fit la voix suave de Daemon au creux de son cou.

Elle ouvrit brusquement les yeux, toute passion envolée comme si elle avait reçu une douche froide, puis se retourna et donna un coup de genou à son agresseur. 

- Très bien, admit-il en soutenant son membre endolori mais toujours en érection. Je le mérite peut-être pour t'avoir prise par surprise. Mais pour ma défense, je met au défi quiconque de rester stoïque face à ce petit corps trempé et tes courbes magnifiques.

- Vous devriez calmer vos ardeurs, mon cher. Une bonne douche froide vous ferait du bien. Ça fait longtemps que tu es là ? 

- Presque cinq minutes. Assez longtemps pour t'avoir admirée pendant que tu te donnais du plaisir. Puis n'y tenant plus je suis venu aider.

- J'ai deux mains et un seul vagin, je pense être capable de me débrouiller toute seule.

- Oui, peut-être, mais tu as aussi deux superbes seins dont il faut prendre soin.

Kaya réprima un juron. Elle maudissait cet homme ! En tant normal, elle n'aurait eu aucun scrupules à décapiter son adversaire. Un petit mouvement de poignet suffirait à lui transpercer le cou et à le décapiter. Alors pourquoi n'y arrivait-elle pas avec lui ? 

A cause du collier ! Elle ne voyait pas d'autres raisons. Du moins, s'il en existait une autre, elle refusait d'y penser, elle en était incapable. Une fois qu'ils arriveraient au château et qu'il lui enlèverai ce foutu collier, elle n'hésiterait pas à lui faire payer tout ce qu'il lui avait fait subir. 

- Je ne pourrais pas tenir encore longtemps comme ça, Kaya, la prévient-il. Mais si tu veux sortir de l'eau et aller t'habiller, je peux tourner le dos.

- Oui, je vais m'habiller. Reste à ta place.

Elle sortit du lac les bras croisés sur sa poitrine. Tout en se dirigeant vers le bord, elle sentit parfaitement son regard posé sur ses fesses. Lorsqu'il aperçut son derrière rebondit qui appelait ses caresses, il étouffa un grognement et du se faire violence pour respecter sa promesse et ne pas la toucher. 

- Dis-moi Katalyana, demanda-t-il dans son dos. Comment pourrais-je te convaincre de rester dans le lac et d'en profiter avec moi ?

- Cesse de m'appeler Katalyana ! riposta-t-elle par-dessus son épaule. Et rien de ce que tu pourras dire ou faire ne pourra me convaincre,

- Un jour tu me supplieras de te satisfaire, je le sais.

- Ce que tu peux être présomptueux. Tu à l'air d'être si sûr d'arriver à me séduire. A aucun moment tu n'as pensé que je ne n'étais tout simplement pas sensible à ton charme ?

- Si tu ressens ne serait-ce qu'une fraction de ce que je ressens, alors ce jolie petit corps sera à moi. Sans aucun doute.

- Tu as eu un siècle pour réfléchir à ce que tu pourrais me dire pour me séduire, et c'est tout ce qui t'est venu à l'esprit ?  

Une pensée s'insinua alors dans sa tête. Quel effet cela ferait-il de coucher avec quelqu'un comme Daemon ? Non, pas avec quelqu'un comme lui, mais avec lui ? Et pourquoi l'idée de se retrouver à la merci d'un mâle dominant, qui n'avait qu'une idée en tête, lui paraissait soudainement si... excitante ?

Mais cela n'arriverait plus. Une fois seulement elle avait laissé son corps exprimer le désir qu'il ressentait, et elle l'avait regretté et le regrettait encore jusqu'à maintenant. Le dos tourné, elle enfila ses vêtements.

- Tu dois comprendre que jamais je ne coucherai avec quelqu'un comme toi. Tu es irrécupérable, dominateur, moralisateur, rabat-joie... 

- Parce que toi, tu es formidablement facile à vivre, ironisa-t-il, ce qui lui valut un regard noir. 

- Tu n'es qu'un...

Elle ne put finir sa phrase que par un juron.

- Libère-moi ! continua-t-elle.

- Cède-moi !

- Si tu ne me détaches pas sur le champs, je te jure que je te le ferai payer. Dès que j'aurait retrouvé mes pouvoirs, tu regretteras de m'avoir mise hors de moi. 

- Heureusement pour moi, ma belle prisonnière ne tient jamais parole.

- On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait pas se moquer délibérément du destin ? Il pourrait se retourner contre toi pour te mordre.

- Oh, tout de suite les menaces salaces. Garde ça pour tout à l'heure, chérie.

Il s'attendait à ce qu'elle rie de sa remarque, ou au moins qu'elle lui balance une autre de ses répliques cinglantes, mais rien. Il l'avait visiblement mise à bout.

- Pourquoi me détestes-tu, Kaya ? demanda-t-il plus sérieusement.

- Je ne te déteste pas, mais je ne suis pas nécessairement excitée par ton existence.

- Kaya...

- Très bien. Tu veux savoir l'une des raisons pour lesquelles je ne te vois pas comme un amant potentiel ? Je ne remets pas en cause tes talents sexuels, tu as des années d'expériences derrière toi. Je remet en cause ton côté vieux-jeu en revanche. Tu es un incube, tu te nourris de sexe, un des péchés capitaux et pourtant à côté tu te comportes comme un parfait petit puritain. Tu es conservateur et moraliste. N'est-ce pas un peu hypocrite de ta part ? Le monde a changé depuis un certains temps, les femmes portent des décolletés plongeants, peuvent montrer leurs chevilles et même prendre des amants sans que leur réputation ne soit entachée. 

- Je ne suis pas parfait, je ne prétends pas l'être. Je sais que je suis à certains moments...

- Coincé ? le coupa-t-elle.

Il ignora sa remarque et continua comme si elle ne l'avait pas interrompu.

- À cheval sur des principes. Mais tu pourrais m'aider, si seulement tu me donnais une chance. 

Il était sortit du lac et se retrouva face à elle. Il la dominait d'une de plusieurs centimètres à tel point qu'elle dut relever la tête pour le regarder dans les yeux. Ce qu'elle y lut la déstabilisa. En cet instant, il avait l'air si fragile, comme un enfant qui attendait avec appréhension la permission de ses parents. Pourtant, elle n'avait d'autre choix que de briser ses espoirs. Ils n'avaient pas d'avenir ensemble, du moins pas pour le moment. 

- Nous devrions y aller, Daemon.

- Je n'attends pas une réponse immédiate de ta part, mais promet moi d'y réfléchir. 

- Je ne peux rien te promettre pour le moment.

- S'il te plaît, Kaya. Réfléchis-y.

Il s'approcha lentement d'elle puis posa ses lèvres sur les siennes. Elle ne lui rendit pas son baiser, mais ne l'arrêta pas pour autant. Il du prendre son absence de rejet pour une réponse positive car il n'insista pas.

Puis, il s'écarta d'elle sans dire mot. Une fois habillés, ils continuèrent leur route en silence.


Les Frères De La Nuit -2- La Morsure Du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant