Chapitre 11 ~ Bulle

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Clairement, je ne comprends rien à ce quil se passe. Je suis sortie pour voir comment allait Aydan après lannonce – quelle quelle soit – quil vient dentendre, pour le retrouver livide dans une ruelle sombre. Il sest explosé la main cet abruti.

Jarrive à le convaincre de remonter voir les autres, qui doivent probablement sinquiéter de ne pas nous voir revenir.

Mais quand on revient, Dhara avait allumé la télévision sur les infos. Je la vois pleurer mais je ne comprends pas pourquoi.

Aydan sénerve une fois de plus après lécran.

Mais quest-ce quil se passe nom de merde !?

Je porte mon attention sur ce que dit la journaliste et comprends rapidement létat de mes deux camarades.

Neven, lui, na pas bougé. Il fixe toujours un point invisible dans lappartement. Son état me fait mal au cur mais je ne suis pas la mieux placer pour le ramener. Ce rôle reviendra certainement à Aydan. Ce qui est tout à fait normal.

La bonne femme raconte ce quil sest passé, il y a maintenant plusieurs jours : un carambolage particulièrement violent entre deux bus scolaires et plusieurs voitures. Le nombres de victimes est alarmants, non seulement parce quil y en a beaucoup mais surtout parce que les trois quarts sont des enfants.

Je devine que les frères de Dhara en font partis et que la fratrie dAydan aussi.

Le regard larmoyant et compatissant que lance Dhara à Neven me fait comprendre que les parents de celui-ci sont à déplorer parmi les victimes.

Cest affreux !

Je sens les larmes monter à mes yeux. Je suis triste pour mes amis.

- Ctespèce de gros connard de mes deux ! Je vais lui refaire le portrait ! Semporte Aydan.

Il est habité par une rage astronomique.

Attendez 5 minutes ! Les parents de Neven ; les frères jumeaux de Dhara ; la fratrie dAydan. La seule phrase que Neven à prononcer depuis son retour : "Il les a tous tués."

Jai peur de comprendre.

Est-ce que....

Non !

NON !

Je ne me sens pas bien dun seul coup. Je perds léquilibre et me rattrape de justesse au canapé.

- Bulle ? Tu vas bien ? Me demande Dhara le visage encore ravagé par le chagrin.
- Vos familles.... Cest Adam qui a causé tout ça, nest-ce pas ?
- Tu veux que ce soit qui dautre ?! Sénerve Aydan.

Sa voix est dure mais je men fiche, mon cerveau refuse dy croire.

Je relève la tête vers mes amis et mes larmes séchappent avant même que je le décide.

- Clémentine..., je murmure.

Aydan se calme dun seul coup et Dhara écarquille les yeux.

Neven ne cille pas.

Sans plus attendre, je me précipite hors de lappartement en courant et continue de courir jusquà chez moi.

Jentends mes amis qui mappelle mais jy reste sourde. Je dois en avoir le cur net.

Pitié... pas ça....

- Bulle ! Mappelle Aydan qui ma facilement rattrapé.

Jaccélère et bifurque dans ma rue. Le spectacle qui soffre à moi me fait froid dans le dos : trois camions de pompiers sont garés à la volé devant mon immeuble, des jets deaux puissants séchappent de leurs tuyaux pour éteindre des flammes gigantesques qui sortent par la fenêtre de mon salon. Seul mon appartement semble toucher par les gerbes rouges....

Cest une blague, pas vrai ?

Je fonce tête baissée vers les pompiers en hurlant. Lun deux me retient et je deviens hystérique. Je vois mes voisins qui regardent, choqués, une partie seulement de limmeuble partir en fumée.

Je sens le regard abasourdi de Dhara et Aydan dans mon dos. Ils sont sûrement choqués de me voir ainsi mais je nen ai rien à faire.

Et cest là que je le vois.... Je vois un brancard encombré dun sac noir fermé hermétiquement de la taille dun corps humain. Mon cur sarrête et mon corps se fige dans les bras du pompier. Mes larmes redoublent deffort.

- Mademoiselle ? Habitez-vous ici ? Me demande gentiment le pompier.

Jhoche simplement la tête.

- Ma sur..., je sanglote.
- Son nom ?
- Clémentine....
- Je suis navré, mademoiselle. Le feu était trop fort, nous sommes arrivés trop tard pour secourir votre sur, mannonce le pompier dun ton compatissant.
- NON ! Jhurle.

Je me dégage des bras de lhomme et fait demi-tour. Je cours sans regarder où je vais et je sens deux bras mattraper au vol. Je commence à me débattre quand jentends la voix de leur propriétaire.

- Je suis désolé Bulle, me murmure Aydan dune voix compatissante.

Je fonds en larme dans ses bras et hurle ma rage envers cet infâme homme sans scrupule ni humanité !

Adam ARL ! Espèce dordure !

Les Sources Originelles - II [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant