Les Sources Originelles - II [TERMINE]

Chapitre 50 ~ Dhara

Le lecture - ou le déchiffrage ardu - de cette lettre laisse place au choc puis à une rage pure. Je comprends maintenant l'état d'Aydan. Dans un silence presque effrayant, nous nous mettons d'accord sur la suite : la bataille finale. De front et sans aucune honte, nous rejoignons le lieu décrit par cette ordure. D'instinct, nous nous dirigeons vers le gymnase, ancien lieu sacré, pour y trouver notre ennemi perché sur un tas de bombes gigantesque. Son armée est présente au complet compte tenu du nombre astronomique de soldats.

Sans plus de cérémonie, mes pouvoirs s'activent et je sens mon âme se détacher petit à petit de mon corps. Je laisse faire sans crainte et observe avec admiration mon corps se décorés de lignes vertes mousses comme mes yeux. Je devine que la réaction est la même chez mes trois amis quand leurs éléments se manifestent puissamment au même titre que le mien.

C'est désormais une vague de 10 mètres de haut qui se tient derrière nous, attendant patiemment le feu vert de sa créatrice ; une tornade puissante enroule l'enveloppe de son propriétaire ; un brasier ardent vient lécher le corps de son créateur, impatient de déverser son énergie sur l'assemblée dégoûtante d'êtres humains en face de nous.

Des souvenirs m'assaillent doucement, me rappelant toutes les épreuves traversées pour en arriver là : la première découverte de l'existence de nos pouvoirs par le biais de l'idée folle de Bulle. Idée qui n'est plus si folle aujourd'hui. Notre première séance d'entrainement ainsi que le chemin parcouru depuis. Notre premier affrontement direct avec Adam et son résultat décevant. Le deuxième tout aussi décevant et les blessures endurées. La destruction brutale du gymnase actuellement devant nous. Les souffrances engendrées par les actions immorales de cet homme odieux.

Tout un tas d'évènements qui mènent inévitablement à aujourd'hui, un face à face pour une dernière bataille lourde de sens.

Les premiers coups partent. Une partie de l'armée s'attaque à mes arbres qui ripostent avec violence. Les hommes finissent enterrés vivants, ligotés dans les branches ou capturés pour les racines où la mort ne tarde pas à venir les faucher.

Perché sur son perchoir mortel, Adam Arl observe son armée se faire engloutir en rigolant de façon hystérique, sans aucun état d'âme pour les morts qu'il cause sous ses yeux. Ses yeux sont d'ailleurs inhumains, ils brillent d'une lueur de folie pure.

Ma propre armée de végétaux subit des dégâts importants, ce qui ne m'empêche pas de répondre avec toujours plus de force et de violence. Les hommes armés meurent aussi rapidement qu'une mouche sous une chaussure, se débattant inutilement contre les force de la Terre, largement plus puissante qu'eux.

Simple spectatrice de ce massacre sanglant, je souris comme une idiote. Cette guerre ne peut se finir que d'une seule manière.... Radical mais efficace, je sais le sens de certaines paroles prononcées par mon Essence depuis son apparition dans mon corps. C'est logique que j'y repense bien qu'une partie de moi ne voulait pas l'admettre. C'est la seule solution pour rendre à la Nature ce qui lui revient de droit.

Mes pensées se tournent ensuite vers ma famille, morte des mains espiègles d'un PDG fou à lier, tout ça pour flatter son égo déjà surdimensionné. La colère s'empare de mon âme et se transmet dans mon corps, qui double sa puissance en une demi-seconde. La partir de l'armée qui s'en prenne à moi diminue de moitié en un clignement de paupière.

Libre de mes mouvements, flottant dans les airs, je lève la tête vers le ciel en souriant tristement. Mes parents ainsi que mes deux petits frères jumeaux, Alexandre et Rémi, reposent là-haut, libérés de l'influence néfaste de l'Humanité. Une part de moi est contente de les savoir déjà morts, tandis qu'une autre souhaite les serrer dans mes bras une ultime fois.

Je reporte mon regard sur le champ de bataille et sourit de plus bel en constant que les forces de l'Humanité, indéniablement représentée par cette armée de robots endoctrinés, s'affaiblit à vitesse grand V.