Chapitre 25 ~ Aydan

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Le premier entrainement est un échec cuisant. Pire que ça, c'est une catastrophe sans précédent. Dhara nous a avalé avec de l'herbe, Bulle nous a noyé et moi, j'ai failli les brûler vives.

Et me tuer moi au passage.

Je peux encore sentir la chaleur de mes propres flammes me brûler la peau. Je ne contrôle plus rien et la moindre utilisation peut me coûter la vie, ou celles de mes amis. J'ai bien envie d'abandonner, de tout laisser tomber et de partir à l'autre bout du monde pour me laisser mourir de chagrin.... Mais je ne peux pas....

Le seul fils qui me raccroche, ne serait-ce qu'un peu, à la vie, c'est Neven. Si je continue de me battre, c'est pour lui.

Je suis seul sur le terrain d'entrainement, mon sang boue dans mes veines et je n'arrive pas à exprimer cette rage autrement qu'en donnant des coups. Malheureusement, il n'y à rien dans les environs. Sauf peut-être la pierre où était assis Neven mais si je me brise une nouvelle fois la main, je crains les représailles de Bulle.

Bulle....

Heureusement qu'elle est là. Sa claque m'a fait du bien l'autre jour. Enfin, façon de parler. Sa colère, sa tristesse.... Elle est tellement expressive qu'on peut lire en elle comme dans un livre ouvert, contrairement à moi ou Dhara.

Je ne vous parle même pas de Neven.

J'ai besoin d'extérioriser cette colère, sans me blesser de préférence. Comment faire ?

J'ai envie d'hurler....

- AAAH !

Ah.... Ça soulage un peu.

Je prends une grande inspiration et décide de m'entrainer encore quelques minutes. Je retente juste une fois et qu'importe le résultat, après je rentre. Je me place au centre du terrain, ferme les yeux et respire profondément.

S'il te plait, Essence du Feu, si tu m'entends, aide-moi.

J'ouvre les yeux et constate qu'une petite flamme timide nait dans mes mains. Parfait. Je me concentre sur celle-ci et lui ordonne gentiment de doubler de volume. Bizarrement, elle s'exécute docilement. Je répète l'opération une deuxième fois et j'ai maintenant une boule de feu de la taille d'un ballon de football dans mes mains. Alors qu'un sourire satisfait apparait sur mon visage, un hélicoptère passe non loin du terrain et beaucoup trop bas pour un appareil de cette taille.

Pris de panique, j'éteins ma flamme et me planque dans un petit bosquet non loin. J'attends patiemment que l'hélicoptère se retire et m'assure qu'il est bel et bien parti pour sortir de ma cachette.

J'ai eu peur, je dois l'avouer.

Je retourne au centre et observe le ciel comme un idiot. Rien, plus aucune bruit. J'hausse les épaules et prend le chemin de mon appartement. Je n'ai que cinq minutes de marche pour rentrer et je traine un peu dans les rues désertes. Je ne m'étais même pas rendu compte que la nuit était tombée.

Si cet hélicoptère n'avait pas débarqué, je pense que j'aurais réussi. Un sourire étire franchement mes lèvres cette fois, premier sourire depuis plusieurs jours. L'espoir n'a peut-être pas totalement disparu finalement.

Mon sourire se fane quand même. Il me reste beaucoup de problème à gérer et pas des petits. Je dois absolument trouver le moyen de prouver à Neven qu'Adam est un pourri jusqu'au trognon, trouver un moyen de contrôler ma rage d'ici là en espérant ne pas exploser entre temps et, bien évidemment, buter ce fils de-

Un rouleau en carton tombe devant mes pieds. Je regarde comme un imbécile le ciel, parce que c'est précisément de là que vient cet étrange objet. Je suis en plein milieu de la rue et il n'y a que des terrains vagues autour de moi, ou alors des maisons éloigner de la rue.

Qu'est-ce que c'est que ce délire encore ?

Je ramasse le rouleau avec prudence et le tourne dans tous les sens, comme un simplet qui découvre un nouvel objet. Je décide de l'ouvrir sur place, trop curieux de sa contenance. Il y a une lettre dedans, un simple morceau de papier gribouiller à la va-vite.

Tout ça, pour ça !

Je déplie la lettre et au fur à mesure que mes yeux déchiffrent les phrases, mon coeur s'accélère et la rage monte de nouveau en furie à mon cerveau.

"Bonsoir mes chers ennemis ! Je n'ai pas besoin de vous dire qui écrit, vous le savez n'est-ce pas ? Je tenais juste à m'excuser pour tout ce que je vous ai fait subir ces derniers jours, mais il faut dire que vous m'avez vraiment énervé ! Si le coeur vous en dit, j'aimerais qu'on discute calmement de tout ça. Qu'en pensez-vous ? Disons, dans l'ancienne fonderie de la ville, au sud, dans trois jours ? C'est un entrepôt délabré et à l'abri des regards indiscrets. Je vous y attendrais pour 21h. Je vous y attendrais pendant une heure seulement. Après ce délai passé, je considère que vous ne voulez par discuter et que la guerre entre nous continue."

MAIS QUEL ENFLURE CE TYPE ! "S'excuser" ? Mais oui, c'est ça ! Tu ne me feras pas avaler une connerie pareille ! Et "discuter" ? Discuter de quoi exactement ? Il n'y a rien à dire, tu es un monstre, point final, à la ligne.

Je me retiens de froisser la feuille dans mes mains. Je dois la montrer aux filles. Je presse le pas jusqu'à mon appartement et débarque tel une tornade dans le bazar. Bulle et Dhara discutent sérieusement dans la cuisine quand je fracasse presque ma porte d'entrée. Neven sort même de la chambre en se demandant ce qu'il se passe.

Son regard se pose sur moi une fraction de seconde puis il détourne le regard en grimaçant de dégoût.

Outch !

Mais je ne m'y attarde pas. Sa réaction me met encore plus encore conte Adam.

- Aydan, qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande Dhara, hésitant entre m'engueuler et s'inquiéter.
- La partie recommence ! Je déclare en lui tendant la lettre dédaigneusement.

Les Sources Originelles - II [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant