Les Sources Originelles - II [TERMINE]

Chapitre 45 ~ Aydan

J'ai l'incroyable chance de me réveiller aux côtés de mon Alien. Bien qu'en dessous soit plus juste. Je suis surpris de sentir un poids plume sur ma poitrine en ouvrant les yeux, mais j'ose pas bouger. Comme sa tête est tournée de l'autre côté, je ne sais pas s'il dort encore ou pas.

Je promène donc ma main dans sa chevelure blanche et très douce. Je savoure ce moment d'intimité unique, ainsi que le bien-être qu'il me procure.

Neven ne dormait pas.... Il écoutait les battements de mon coeur....

C'est terriblement mignon !

Je suis émue par son comportement et peine à retenir mes larmes. Mon corps est encore fatigué des blessures qu'il a subies et de la vitesse à laquelle il a guéri grâce au don de Bulle. Je dois d'ailleurs la remercier pour ça. En plus de ça, la douleur psychologique infligée par l'absence de Neven m'a affaibli aussi, un rien m'arrache des larmes alors que tout le monde sait qu'il en faut beaucoup pour me faire pleurer. Il est de retour et mon cerveau comme mon propre coeur ont encore du mal à y croire.

Mon Alien doit le sentir parce qu'il me fait une drôle de demande. Je m'empresse de le rassurer dans une scène digne d'un roman à l'eau de rose. Ce n'est rien, si je dois passer par là pour lui prouver que je l'aime alors qu'il en soit ainsi.

Neven semble rapidement rassuré cependant, parce que le voilà perché sur mon bassin, un regard éloquent et un sourire aguicheur accroché aux lèvres. Je ne sais pas trop quoi pensé de cette situation. Neven n'est pas du genre entreprenant, bien que cela ne me dérange pas, c'est juste que ça ne lui ressemble pas. Par prudence, je lui demande quand même.

- Qu'est-ce que tu fabrique maintenant ?
- Je savoure la vue, rétorque-t-il, toujours affublé de son sourire taquin.

Là, je prends un coup de chaud violent. Je sens mes joues prendre feu et mon bas-ventre faire des loopings. Ne me dites pas qu'il.... Je l'aime, oui, mais je ne suis même pas sûr qu'il soit réellement prêt pour ça. Surtout qu'il n'a jamais montrer d'attirance de ce genre. Le peu de câlin et de bisous furtifs que nous avons suffisaient à le faire rougir.

Ma confusion s'accentue quand il explose de rire sous mon nez.

- Haha ! J'ai réussi ! J'ai enfin réussi ! S'exclame-t-il, clairement fier de lui.
- Réussi à faire quoi ? Je bougonne.
- J'ai enfin réussi à te faire rougir ! Vengeance !
- Ah, c'est donc cela, je comprends.

Je dois vous avouer que je suis rassuré, il voulait juste me faire rougir comme j'avais l'habitude de faire avec lui. Et je dois dire que c'est un défi relevé à la perfection. Je comprends que son objectif s'arrêtait strictement à ça quand son visage se décompose face à mon expression perfide - je n'ai pas pu m'en empêcher.- J'attrape ses mains et le précipite contre moi, lui offre un sourire doux et l'embrasse avant de le serrer dans mes bras et de lui chuchoter "je t'aime" à l'oreille.

Nous restons ainsi quelques minutes supplémentaires, savourant chacun la proximité tant désirée, puis nous décidons de nous lever pour rejoindre les filles qui doivent probablement s'impatienter. Nous avons dormi une bonne partie de la journée par mon réveil et nos retrouvailles, ainsi que ma séance de guérison d'urgence.

- Neven, comment vont ta main et ta jambe ? Tu as demandé à Bulle de-
- C'est déjà fait, Salamèche, me coupe-t-il en me plaquant sa main soignée sur la figure.
- Chénial ! Je m'exclame à travers sa main.

Amusé par ma réponse mâchée par la gêne occasionnée, Neven rigole franchement sans pour autant retirer sa main. Je la lèche donc amoureusement et l'effet est immédiat.

- Ah ! Mais t'es dégoûtant ! Se plaint-il en retirant sa main.

Je me garderais de tous commentaires....

Il finit par l'essuyer sur mon torse nu en se relevant. Il part récupérer son écharpe et l'enroule immédiatement autour de son cou, comme au bon vieux temps. En attendant, je me redresse en position assise et passe mes jambes sur le bord du lit. Je prends une grande inspiration et me lève. Je tiens sur mes jambes ! Malheureusement, la réjouissance est de courte durée, un léger vertige me prend et me fait vaciller en avant. Heureusement, j'ai un Alien qui vielle sur moi. Je sens ses mains se poser sur ma poitrine pour m'empêcher de basculer.

- Ça va, Aydan ?
- Oui, oui, merci. Tu peux m'aider ?
- Bien sûr.

Il passe un bras autour de ma taille et l'autre réceptionne ma main que je passe mon bras autour de son cou. C'est ici que je me rends compte à quel point je suis faible, autant physiquement que psychologiquement, ces derniers jours. Les crises de colères me prenaient beaucoup d'énergie inutilement et c'est certainement ce qui aurait causé ma perte si Neven n'était pas revenu aussi vite. Sans compter la souffrance infligée par moi-même à mon coeur en le voyant distant avec moi. Il me soutient fermement et m'accompagne jusqu'au salon où les filles regardent la télé.

Bulle est littéralement morte de rire étalée dieu-seul-sait comment sur la canapé, tandis que Dhara joue à la statue. C'est Bulle qui remarque notre présence la première et met de temps à reprendre son sérieux pour prévenir Dhara.

- Haha ! Les gars ! Vous êtes réveillé ! Haha ! C'est génial ! Haha !
- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? Demande Neven, curieux.

Nous passons devant la télé, coupant ainsi Dhara dans sa contemplation, pour rejoindre mon fauteuil. Mon Alien m'aide à m'assoir délicatement puis se pose par terre, entre mes jambes qu'il place de son propre chef sur ses épaules pour ensuite les enlacer avec ses bras. Je souris à sa mignonerie incroyable et reporte mon attention sur les filles.

Dhara nous sourit, attendrit alors que Bulle rigole toujours comme une baleine.

- Bulle, qu'est-ce qui te fait rire comme ça ? Redemande Neven.
- Haha ! C'est Adam ! Il.... Haha !
- Décidément, je ne saurais jamais, souffle mon Alien.
- Elle se marre parce qu'Adam est en train de faire une crise de diva en direct au journal télévisé depuis presque 3 heures, nous explique finalement Dhara.
- Haha ! Sérieux ?! Je m'écrie, suivant Bulle dans son délire.
- Le problème c'est qu'il a également annoncé l'accélération de l'installation de ses minicentrales, slash, bombes, déclare-t-elle, on ne peut plus sérieuse.

Le fou rire de Bulle - qui n'écoutait apparemment pas le fond des paroles du PDG - et mon enthousiasme s'éteingent en même temps et la stupeur prend possession de la pièce.

- Quoi ? Je dis, en choeur avec Bulle et Neven.