Chapitre 34: Tourner la page

68 1 0
                                    

Louise monta furieuse dans sa chambre, tandis que nous restions sans voix au salon. La soirée avait prit une tournure désastreuse. Nous avions toute la tête basse, et le moral à -50. Nous restions là, assis dans le canapé, ou alors debout devant l'âtre comme Rosa. Cette dernière broyait clairement du noir. Entre Guillaume et Leigh qui s'était énervé contre elle. On aurait dit que c'était un nouveau Leigh qu'elle avait découvert ce soir. Annick monta à l'étage, surement pour aller voir Louise. Keycie vint près de moi, et vint me poser des questions sur notre ami disparu, et la réaction de Louise. Évidemment qu'elle devait être perdu. Elle ne les connaissait que depuis cette semaine, alors elle ne devait pas tout comprendre.

Je tâchai donc de lui expliquer clairement ce que je savais, et Nath rajouta quelques éléments.
Finalement après une bonne heure, Leigh redescendit au salon. Il nous adressa un léger signe de tête avant de se diriger vers sa petite-amie. Elle ne l'avait pas entendu, et ne se doutait pas qu'il était là. Il arriva par derrière et la prit dans ses bras. Je lui vis lui murmurer des choses à l'oreille. Il devait surement s'excuser. En tout cas, à la fin, Rosa se retourna vers lui, les larmes plein les yeux, et se blottit dans ses bras. Ils restèrent comme ça de longues secondes, avant qu'ils ne se prennent la main et ne montent à l'étage.

Il ne restait plus que Keycie, Nath, Castiel et moi au salon. Nous étions tous les quatre muets. Que pouvions-nous nous dire ? Tout avait déjà été dis. Castiel avait une bouteille à la main, et buvait directement au goulot. Il la proposa à Nath, qui la prit et but aussi un coup. Elle arriva ensuite à Keycie, puis enfin à moi.

Me rappelant que l'alcool et moi ça ne faisait pas un très bon ménage, je ne bus qu'une seule gorgée. Je fis une grimace. Je ne pensais pas que ce serait si fort. J'eus un peu mal à la tête, mais ça passa.

Moi : On devrait aller se coucher. Il ne se passera plus rien ce soir.
En disant cela, je me levai. Nath, fit de même, et nous finîmes par tous partir vers l'escalier. Quand tout le monde fut arrivé en haut, j'éteignis la lumière en bas. Je gravis les marches machinalement, sans conviction, comme un robot. Une pensée me vint soudain. Si Guillaume avait vraiment été emporté, jamais il ne passerait la nuit.

Cette pensée me fit mal au cœur. J'arrivai en fin sur le palier. Je me dirigeai vers ma chambre, quand une main me happa au passage, et m'emprisonna dans ses bras. Je n'avais même pas besoin de m'interroger sur la personne qui avait fait ça. Je savais de qui il s'agissait. Je lui rendis son étreinte, et nous restâmes ainsi. Nous ne nous dîmes rien.

Ce câlin nous suffisait à partager nos pensées. Puis, il me relâcha, toujours sans un mot, et nous regagnâmes nos chambres respectives. En arrivant dans la mienne, les volets étaient ouverts, laissant entrer la lumière de la lune à l'intérieur. Nath était assis sur son lit, je fis de même. Je n'avais ni l'envie ni la force d'aller me mettre ne pyjama.

Nous restâmes un long moment silencieux, jusqu'à ce que je décide finalement de briser le silence.

Moi : Tu en penses quoi toi ?

Nath : Les chances sont très faibles.

Pour en avoir déjà vu une de mes propres yeux, une avalanche est extrêmement violente. Déjà que les chances de survie sont d'ores et déjà faibles, les premières heures sont déterminantes. Personne ne peut rester indéfiniment sous plusieurs couches de neige. Déjà parce qu'il mourrait de froid, puis par manque d'oxygène.

La réalité me sauta à la figure. Ce que venait de dire Nath, était pragmatique, mais condamnait notre ami. Seul un miracle pourrait le sauver.

Moi : Ce sera pas pareil sans lui.

Nath : C'est sur qu'il n'y en a pas deux comme lui pour mettre l'ambiance. Ce sera dur, mais avec le temps, son absence sera plus... supportable. Mais jamais on ne l'oubliera.

Castiel + Chloé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant