Chapitre 47: Le moment de vérité

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Alexis : Si j'ai été si violent avec tout le monde, et en particulier avec toi, c'est que j'ai toujours voulu dominer. Je voulais qu'on retienne mes idées, qu'on fasse ce que je disais. Je n'aimais pas qu'on me contredise, et quand on le faisait...tu te rappelles de ce qu'il se passait. Pour moi, la seule manière d'obtenir ce que je voulais, c'était d'utiliser la force. Obliger les gens à obéir, faire du chantage, menacer, et se battre. Puis, papa m'a envoyé dans cette école de redressement. Quand je suis arrivé là-bas, j'étais fou de rage. J'avais l'impression qu'on m'envoyait dans une prison. J'avais décidé de leur faire payer. Pour ça, je ne respectai aucune des règles de leur école. Je séchais les cours, je répondais à tout le monde, enfin bref, je foutais la merde. Sauf que je suis tombé sur plus fort que moi. J'avais l'habitude qu'on se plie à mes volontés et qu'on ne  discute pas ce que je disais. Mais là-bas...ils n'ont jamais cédé. Ils m'obligeaient à aller dans mes retranchements, à me faire reconnaître mes erreurs, choses que je n'aurais fait avant. Quand je faisais une connerie, ils me punissaient. Et quand je recommençais, la punition devenait encore plus sévère, de telle sorte que j'étais obligé de d'arrêter parce que ça devenait insupportable. Petit à petit, je suis devenu plus docile. Ils m'ont ensuite appris que la violence n'était pas la seule voie pour obtenir ce que je voulais. Que je pouvais devenir puissant sans utiliser la force. Toutes ces choses étaient tellement nouvelles pour moi...j'ai eu du mal. Beaucoup de mal. J'aurais abandonné s'ils ne m'avaient pas soutenu. Mais...j'y suis arrivé. Au lieu de menacer, j'ai appris à utiliser la persuasion, à donner des arguments pour convaincre. Mais le plus dur, ça a été de maîtriser ma colère. Tu sais que j'ai le sang-chaud, et qu'un simple petit truc peut me faire rentrer dans une colère noire. Alors plusieurs fois, ils faisaient des choses qui m'énervaient pour me forcer à me contenir. Au début, je devais tenir à peine dix secondes. Si tu savais à quel point c'était dur...

Mon frère semblait réellement touché. Il racontait son histoire avec beaucoup d'émotion, comme si ça lui faisait mal d'en parler. Ça devait lui rappeler des mauvais souvenirs.

Alexis : J'ai du craquer une bonne centaine de fois. Je me sentais faible, impuissant. Mais...le cousin de papa, Gilles, m'a beaucoup aidé. Il s'est occupé de moi du début à la fin, sans relâche, et n'a jamais abandonné, malgré toutes les conneries que je pouvais faire. Quand je grognais, il grognait. Quand je tapais, il tapait. Quand j'allais mal, il me remontait le moral. Sans lui, j'y serais pas arrivé. Il m'a donné le courage d'essayer de me contrôler, et j'y suis finalement arrivé. Ensuite, il m'a demandé de lui raconter tout ce que j'avais fait avant de venir. C'est là que je me suis rendu compte à quel point je vous avais fait souffrir. Ma colère m'aveuglait tellement que je ne voyais pas ce que je faisais. Mais une fois dissipée, j'ai vu toutes les horreurs que j'avais faites. C'est pour ça que dès que Gilles à dit que j'étais prêt, je suis tout de suite revenu. Je voulais m'excuser, tout reprendre à zéro. Je suis prêt à reprendre mon rôle de grand-frère et à être là pour toi. Si tu savais comme tu m'avais manqué...

Tout en parlant, il me regardait droit dans les yeux. Pour la première fois, je vis dans ses yeux quelques que je n'avais jamais vu avant. De l'amour. Ses yeux brillaient de tendresse et de sincérité. Jamais il ne m'avait regardé comme ça avant. Ça me faisait tellement bizarre de le voir comme ça. Était-ce vraiment mon frère qui se trouvait face à moi ? Il semblait si différent.

Rien à voir avec le voyou qui venait constamment me taper. Alors que faire ? Devais-je le croire ? J'étais complètement perdu. Alexis semblait avoir finit, et attendait une réponse de ma part.

Moi : Mais... ça...ç-ça se passait comment là-bas ? Je veux dire....tu ne passais pas toutes tes journées à te faire rééduquer ?

Alexis : Au début...si. J'étais vraiment un gros cas. Mais après sinon, il y a les cours du lundi au vendredi, normal. Les mercredis après-midi, c'était sport. On faisait souvent des activités du type militaire pour nous endurcir et apprendre à maîtriser notre force correctement. Après on faisait du foot, rugby, badminton, boxe, natation, enfin il y avait de tout, et pour tous les goûts. Après les samedis, c'était les examens personnalisés. Chacun travaillait ses défauts. L'énervement, le manque de discipline, la maîtrise de soi et plein d'autres problèmes. Et enfin le dimanche, c'était quartier libre.

Castiel + Chloé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant