Merde. Merde. Merde.
Diego est assis à côté d'Alex et Isam est en face de ce dernier, juste à côté de moi.
Là, je suis vraiment mal. Je lance un regard à Kayla qui comprend ma détresse, puis ses yeux se dirigent vers la personne à côté de moi, son ex. Ça va être très tendu.
Diego : Alex mon pote !
Il passe son bras autour de ses épaules avec un grand sourire crispé. Alex semble agacé.
Diego : Eh hum...est ce que tu parles français ?
Je ne comprends pas ce qui se passe mais je suis pas à l'aise du tout. Je regarde Isam qui se contente de fixer Alex en mangeant une pomme.
Diego : Nan parce que j'ai l'impression que t'as pas bien compris notre conversation de la dernière fois.
Alex retire le bras de Diego de ses épaules.
Moi : Quoi ? De quelle conversation tu parles ?
Isam : Toi, tais toi.
Il fixe toujours Alex. Mais qu'est-ce qui se passe ?
Isam : Et bah Alex ? T'es bien silencieux aujourd'hui.
Il dit ça sur un ton froid et son visage reste impassible. Il est un peu flippant à ce moment là.
Kayla : Eh, vous voyez pas que vous dérangez là ?
Alex : Ouais, vous dérangez là.
Kayla : Je t'incluais dans le lot. Allez régler vos comptes ailleurs, on discutait entre filles.
Et là, c'est comme si Isam se réveillait. Il fronce les sourcils et ouvre grand les yeux.
Isam : Vous...discutiez ? Toutes les deux ?
Je lève les yeux au ciel.
Moi : Oui.
Isam : Pour quoi faire ? Depuis quand vous discutez toutes les deux ? Vous êtes pas compatibles, nan nan nan faut que vous arrêtiez de discuter. Allez, debout.
Il m'attrape par le bras pour que je me lève.
Moi : Eh, ça va pas ? Lâche moi. On parlait pas de toi imbécile.
C'est presque vrai.
Diego : Oui mais tu vas quand même te lever parce qu'il faut que je te parle.
Aïe.
Moi : Euh oui bah tout bien réfléchis, je crois que je préfère encore discuter avec lui.
Je montre Isam du doigt.
Moi : Et j'aurais jamais cru dire ça un jour.
Isam : Moi non plus.
Diego : Tu viens avec moi.
Bon, j'aurai bien vécu.
On prend tous nos plateaux pour débarrasser, puis Alex se sauve vite fait.
Kayla : Nayah, moi j'y vais...cette conversation ne me concerne pas et puis...j'étouffe ici.
Elle lance un regard noir à Isam puis s'en va.
On sort tous les trois de la cantine.
Quand on est dehors, Diego souffle. Il contient sa colère, pendant que Isam se met sur le côté en croisant les bras.
Diego : Je pensais qu'on avait un accord.
Moi : Oui je sais et je te jure que j'ai...
Diego : Attends, laisse moi parler.
L'accord c'était que tu devais lui parler le moins possible et là je te retrouve à la même table que lui ?
Moi : Attends je te jure que...
Diego : Nan laisse moi parler je t'ai dis.
Je soupire.
Diego : Tu sais quoi ? Tu me soule. Je t'ai prévenu et j'ai tout fait pour te protéger mais si tu veux en faire qu'à ta tête, démerde toi.
Je n'ai le temps de rien dire, il est déjà partit. C'est pas juste.
Isam soupire en décroisant les bras et s'avance vers moi. J'ai vraiment pas besoin qu'il en rajoute.
Isam : Tu devrais vraiment...te méfier d'Alex. Si c'est moi qui te le dis, c'est que tu devrais t'inquiéter, nan ?
Je le regarde mais ne réponds rien, puis il part. C'est vrai que si même lui me dit de me méfier d'Alex...c'est bizarre.
Il ne s'est rien passé le reste de la journée. J'étais juste énervée et triste parce que Diego ne m'a pas laissé parler. Et dire que j'étais de bonne humeur, c'était trop beau pour un lundi.
J'ouvre la porte de chez moi et entre, perdue dans mes pensées.
Nabil : Wesh, tu dis plus bonjour toi ?
Moi : Salam.
Nabil : Wah mauvaise journée ?
Je m'écroule sur le canapé et fais oui de la tête.
Nabil : Oh nan ma petite sœur est triste...d'ailleurs je voulais pas te le dire maintenant mais j'ai fini le dernier paquet de gâteaux. Je me dis vu que t'es déjà triste, autant te le dire tout de suite et pas te gâcher un moment où t'es heureuse.
Moi : Je te déteste.
Nabil : Hein ? Quelle ingratitude. Je suis généreux et voilà comment on me remercie.
Je soupire avant de monter dans ma chambre et m'allonge dans mon lit. Je devrais appeler Diego pour m'expliquer avec lui, mais je pense qu'il ne voudra pas m'écouter.
Au final, je suis tellement fatiguée que je m'endors.
