XXIV

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On marche et Nayah est toujours bourrée. Elle chante depuis tout à l'heure, j'en peux plus.

Moi : Putain mais ferme ta gueule.

Elle s'arrête de chanter.

Nayah : T'es trop méchant...

Elle croise les bras en boudant comme une enfant mais continue à me suivre malgré tout.
Quand on passe devant un banc, elle s'arrête et s'assoit. Je m'arrête aussi, debout face à elle et soupire pendant qu'elle me regarde comme si j'étais la tour Eiffel.

Nayah : Waaaw...t'es super grand.

Elle a la bouche grande ouverte et je m'assois. J'étais censé m'amuser et me détendre ce soir, mais il a fallu qu'elle arrive pile au moment où je partais, putain. Je passe ma main dans mes cheveux en pensant à tout ça quand je me sens observé. Je tourne la tête et en effet, elle me fixe avec un air coupable.

Moi : Quoi encore ?

Nayah : Je...en faite...hum...

Moi : Quoi ?

Nayah : J'ai jamais...entendu parler...de ton père.

Je me fige. Je m'attendais à tout sauf à ça. Je déglutis et tourne la tête.

Moi : J'en ai pas.

Nayah : C'est pas vraiment possible physiquement parlant, t'as forcément...

Moi : Force pas j'te dis que j'en ai pas.

Elle ne parle plus mais me fixe toujours.

Moi : Arrête de me regarder.

Nayah : Oh désolée madame la princesse ! Dois-je arrêter de respirer aussi ?

Je la regarde et elle explose de rire. Ah c'est vrai, elle a bu. Elle s'arrête d'un coup et commence à geindre.

Nayah : Oh nan ! Demain j'ai sport ! Avec toi en plus ! Pourquoi moi ?

Moi : Rah ouais j'avais oublié. En même temps t'en as besoin.

Nayah : Arrête je suis pas grosse.

Elle articule à peine j'ai du mal à comprendre ce qu'elle dit.

Nayah : Au contraire je suis plate. Sauf mon ventre bien sûr. Je suis plate et grosse aux mauvais endroits.

C'est plus à moi qu'elle parle, c'est à elle même. Alors, elle pense qu'elle est plate ? Et grosse aux mauvais endroits ? Elle a une vision d'elle complètement déformée apparemment.

Nayah : ...et puis j'ai des gros bras en plus.

Moi : Tu parles trop. Comme d'habitude. Aller on taille.

Je me lève.

Nayah : Porte moi !

Elle tend ses bras vers moi comme un bébé.

Moi : Vas y toi, lève toi et me soûle pas.

Nayah : Je t'aime pas de toute façon.

On se remet en route et elle, elle se remet à chanter.

On arrive devant chez moi.

Ismayah Où les histoires vivent. Découvrez maintenant