On marche et Nayah est toujours bourrée. Elle chante depuis tout à l'heure, j'en peux plus.Moi : Putain mais ferme ta gueule.
Elle s'arrête de chanter.
Nayah : T'es trop méchant...
Elle croise les bras en boudant comme une enfant mais continue à me suivre malgré tout.
Quand on passe devant un banc, elle s'arrête et s'assoit. Je m'arrête aussi, debout face à elle et soupire pendant qu'elle me regarde comme si j'étais la tour Eiffel.Nayah : Waaaw...t'es super grand.
Elle a la bouche grande ouverte et je m'assois. J'étais censé m'amuser et me détendre ce soir, mais il a fallu qu'elle arrive pile au moment où je partais, putain. Je passe ma main dans mes cheveux en pensant à tout ça quand je me sens observé. Je tourne la tête et en effet, elle me fixe avec un air coupable.
Moi : Quoi encore ?
Nayah : Je...en faite...hum...
Moi : Quoi ?
Nayah : J'ai jamais...entendu parler...de ton père.
Je me fige. Je m'attendais à tout sauf à ça. Je déglutis et tourne la tête.
Moi : J'en ai pas.
Nayah : C'est pas vraiment possible physiquement parlant, t'as forcément...
Moi : Force pas j'te dis que j'en ai pas.
Elle ne parle plus mais me fixe toujours.
Moi : Arrête de me regarder.
Nayah : Oh désolée madame la princesse ! Dois-je arrêter de respirer aussi ?
Je la regarde et elle explose de rire. Ah c'est vrai, elle a bu. Elle s'arrête d'un coup et commence à geindre.
Nayah : Oh nan ! Demain j'ai sport ! Avec toi en plus ! Pourquoi moi ?
Moi : Rah ouais j'avais oublié. En même temps t'en as besoin.
Nayah : Arrête je suis pas grosse.
Elle articule à peine j'ai du mal à comprendre ce qu'elle dit.
Nayah : Au contraire je suis plate. Sauf mon ventre bien sûr. Je suis plate et grosse aux mauvais endroits.
C'est plus à moi qu'elle parle, c'est à elle même. Alors, elle pense qu'elle est plate ? Et grosse aux mauvais endroits ? Elle a une vision d'elle complètement déformée apparemment.
Nayah : ...et puis j'ai des gros bras en plus.
Moi : Tu parles trop. Comme d'habitude. Aller on taille.
Je me lève.
Nayah : Porte moi !
Elle tend ses bras vers moi comme un bébé.
Moi : Vas y toi, lève toi et me soûle pas.
Nayah : Je t'aime pas de toute façon.
On se remet en route et elle, elle se remet à chanter.
On arrive devant chez moi.
