18.Sofia Oran

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Moi: Mais, Illyan, tu as tué ces hommes! Tu les a tués bon sang!
Illyan (me regardant d'un oeil mauvais): Et alors quoi, tu aurais préféré que ce soit eux qui nous tuent ??
Moi: Mais, et la police dans tout ça? S'ils arrivent sur les lieux...
Illyan (fouillant partout dans la voiture): Putain, l'arme !!
Moi: Tu veux dire que tu leur as tiré dessus et abandonné l'arme là-bas ?

Ah oui, on roulait en direction de l'hôpital pour y amener notre chauffeur blessé qui agonisait toujours allongé en tenant sa jambe.

Illyan (en criant): Tu me casses les couilles avec tes questions idiotes, putain!

Bien sûr que c'est moi qui avais repris le pistolet. Oh et, ne vous inquiétez pas, Illyan n'a pas tué ces hommes là. Dans mon gun -que j'avais ramené dans ma bottine pour ressortir le pistolet initial-, c'était des balles blanches. Ils faisaient juste évanouir mais montraient des traces rouges comme du sang sur la partie tirée. Ce qui m'énervait c'est que ces deux nigauds n'étaient pas encore morts.
Je poussai le pistolet initial devant mes pieds.

Moi(d'une petite voix): Illyan ?
Illyan (toujours en criant): La ferme, bordel!!
Moi: C'est pas le pistolet là?

Il se retourna pour voir et freina aussitôt.
Il fut soulagé en voyant  l'arme puis prit un mouchoir et l'enveloppa avec pour le mettre dans le coffre de bord de la voiture où il y avait d'autres pistolets, certainement mis là pour assurer la sécurité des enfants.
Il reprit la conduite.

Moi: Tu penses pas que l'hôpital va trouver bizarre qu'on amène un homme blessé par balle?
Illyan(plus calme): Tous les hôpitaux et polices de la ville savent ce qui se passe chez nous depuis l'année passée.
Moi: Ah.
Illyan (regardant sa soeur dans le rétroviseur): Ça va, Clara?
Clara(reniflant): Pour le moment oui. Mais je ne sais pas quand tout ça va reprendre encore.
Illyan: N'y pense plus petit coeur.

J'étais touchée par tant d'amour fusant entre eux. Et c'est là que je me rendis compte que je n'avais pas de famille. Peut-être mon père était-il toujours en vie ? Mais où?

Le soir, on était tous les trois autour de la table pour dîner. Clara mangeait peu et Illyan aussi, se contentant juste de siroter son mojito.
Au bout de quelques minutes, Clara se leva de la table.

Illyan: Clara.
Clara: Je suis fatiguée Illyan. A demain!

Elle le fit un bisou et partis à l'étage. Et le bisou de la cousine? Bon, m'en fiche!
J'activai le laser de sa chambre en cliquant sur le boutant rouge de ma montre -comme si je voulais juste voir l'heure.
Je me contentai alors de mon délicieux bol de potage fait avec des carottes, des tranches de jambons, haricots verts et bananes.
Pendant que je buvais mon verre de jus de fruits, je sentis un regard sur moi. Je déposai alors le verre et me retourna vers lui.

Moi: Euh un problème ?
Illyan : Non. Continue de manger, je réfléchissais tout simplement. Ouais et moi j'aime pas être observée comme ça. Mais je continuai de manger. Merci pour toute à l'heure.
Moi(arrêtant de mâcher ce que j'avais dans la bouche): Quoi?
Illyan: Ta soi-disant crise d'asthme dans la voiture toute à l'heure, c'était une mise en scène n'est-ce pas ?
Moi(avalant ce que j'avais en bouche): Euh c'était la seule option que j'avais en tête.
Illyan (rires): Et ça a marché! Faut croire que t'es pas aussi bête que t'en as l'air. Euh???
Moi : C'est un compliment ou bien?
Illyan: Non. Un constat. Encore heureux!
Moi: Et toi, après avoir euh tué ces types...
Illyan : Je ne veux plus que cette action soit mentionnée, est-ce clair? Je hochai rapidement la tête en signe de oui. Quand notre mère est morte l'année passée, je n'avais qu'une seule envie: la venger seul. J'ai alors commencé à prendre des cours de self-defense et à faire régulièrement du sport. Il soupira. Je n'ai jamais tiré sur quelqu'un. Mais je sais que ces gens sont dans le même clan des responsables de la mort de ma mère. Je ne regrette donc pas de les avoir tués.

Sur ce, il se leva de la table pour sortir.
Pauvre minet, je ne pouvais pas te laisser tuer ces hommes là juste parce que ce serait un manquement professionnel.
Après avoir fini de manger, je montai dans ma chambre me coucher mais envoyant au préalable le rapport de ma journée à Bruce.

Les jours ont passé plutôt calmement sans aucune manifestation des djihadistes.
On était samedi et les parents devraient être de retour à la maison.
J'étais dans ma chambre verrouillée entrain de skyper avec le couple Adrucy quand on toqua à ma porte. Vêtue d'une longe robe verte émeraude cintrée au milieu et les cheveux tressés en deux nattes, je remis mes lunettes et mon appareil dentaire (à chaque fois que je mettais ça et que je causais par skype avec Adrian, je recevais toujours des moqueries de sa part donc les seules choses que je conservais malgré moi étaient les lentilles vertes, les cheveux roux et les tâches de rousseur) pour ouvrir la porte.

Jorge : Excusez moi Mlle Sarah de vous déranger.
Moi: Il n'y a pas de quoi. Vous voulez?
Jorge: Mr Chrysler veut vous voir en bas.
Moi: D'accord, je descend tout de suite.

Il tourna les talons et je me dépêchais d'aller éteindre mon ordinateur que je remis dans ma mallette dans ma cachette.
Quand je descendais les escaliers pour me rendre dans la salle de séjour, je remarquai Chrysler avec une femme assise, de dos aux escaliers.

Chrysler: Ah Sarah !
Moi: Bonjour Chrysler. Comment allez vous?
Chrysler: Enfin, je suis ton oncle! Cesse donc de me vouvoyer. Et toi comment tu vas?
Moi: Très bien.
Chrysler : Bien, installe toi que je te présente s'il te plait. Chérie, voici Sarah, ma nièce dont je t'ai parlé la semaine passée. Et Sarah, je te présente Sofia, mon épouse.

C'était une belle jeune femme de teint crème, des yeux de couleur noir, un long nez, des lèvres pulpeuses recouvert de gloss corail, un visage un peu anguleux mais arrondi à la mâchoire et beaucoup de cheveux noirs...couverts par un voile.

Sofia(large sourire): Enchantée Sarah. J'espère que tu vis bien ici, les enfants sont presque toujours seuls avec Chrysler et moi qui ne sommes pas sur place.
Moi: Ravie aussi Sofia. Et je suis très bien ici, ne vous en faites pas.
Sofia: Ah tu peux me tutoyer tu sais.
Moi(sourire timide): D'accord.
Sofia: Bon, je vous laisse. Je vais me changer, je dois sortir.
Chrysler: D'accord Sofia.

Elle partit sur ce, dans son large sourire.
Je m'approchai de Chrysler et m'assis.

Moi: Chrysler, elle est...
Chrysler: Syrienne . Mais ne vous inquiétez pas, Sofia est une bonne femme.
Moi(en chuchotant): C'est quoi son nom de famille?
Chrysler: Melek. Sofia Melek.
Moi: Au fait, vous n'êtes que sénateur. Pourquoi vous confier les secrets de L'État?
Chrysler: Il y'a de cela 6ans, j'ai eu ma retraite en tant que général de l'armée.
Moi(ouvrant les yeux): Vous étiez général??
Chrysler: Oui, j'ai servi 30ans dans l'armée. Et malgré ma retraite, le gouvernement a préféré que je garde les secrets de l'État. C'est ce qui met ma famille en danger actuellement.
Moi: Oh je vois. Bon euh, je dois remonter, j'ai des choses à faire là-bas.
Chrysler: D'accord.

Quand je passai devant la porte de la chambre-parent des Oran entrouverte, je remarquai que Sofia causait au téléphone. Tendant l'oreille, je perçus quelques bribes de la conversation mais en arabe. Dois-je vous rappeler que grâce à Adrian je maitrisais parfaitement cette langue aussi ?

Sofia:(en arabe)Oui je suis bien arrivée... Mais non, je ne comprend pas comment vous avez échoué tellement, il n'y a personne à la maison je dis... Je suis d'accord avec toi, peut-être qu'il prépare un sale coup pour la protéger... En tout cas j'ai dit de ne pas agir pour le moment, je donnerai le feu vert d'abord... OK, au-revoir.

Elle raccrocha et je me dépêchais de regagner ma chambre.
Cette femme ne m'inspirait aucune once de confiance et je savais qu'elle était mêlée dans tout ça.

Agent TOù les histoires vivent. Découvrez maintenant