Je me rendis au laboratoire nationale dans une robe bleu évasée cintrée avec des ballerines et ma soi-disant mallette de travail.
Une fois arrivée, on me conduisit au sous-sol où étaient plusieurs scientifiques dans des blouses blanches chacun entrain de s'affairer à sa tâche. Dès que Chan me vit...En chinois.
Chan: Mademoiselle Li! J'espère que vous vous êtes bien reposée après votre trajet hier?
Moi: Ça va Mr Chan. Merci de vous préoccuper.
Chan: Bien. Je vais vous montrer nos dispositifs.
Moi: Permettez que je me protège d'abord. On travaille sur un virus après tout.
Chan: Oh sans faute ! Mais ne vous inquiétez pas, toute la pièce est désinfectée et sans risque de contamination. Sauf bien sûr si vous vous exposez directement au virus.Je fis un petit sourire avant d'enfiler une blouse, des gants, des lunettes, et de passer dans une sorte de radiateur pour me désinfecter.
Moi: C'est quoi le programme aujourd'hui ?
Être dans la peau de quelqu'un d'autre, ça a toujours été chose facile pour moi.
Mais incarner la peau d'un savant, le comble pour le pauvre cerveau de la petite Téa! Heureusement que Lisa me dictait tout ce que j'avais à dire à distance par le sonotone accroché à mon oreille.En chinois.
Chan: Regardez, il afficha une image virtuelle au mur qui montra les pays touchés D'Afrique orientale et D'Europe australe. Il n'y a pas encore assez de personnes touchées. Quoi???!!!
Moi: Vous allez donc exploser la bombe encore ?
Chan: Évidemment !
Moi: Plus il y a de contamination, plus vous pourrez gagner de l'argent dans le monde.
Chan: En effet, nous avons testé l'antidote et cela fonctionne à merveil. Mais regardez d'abord ça!Sur ce, on alla dans une salle où il y avait plusieurs autres chercheurs avec un homme dans un quelque chose en forme d'aquarium en verre. A travers un conduit, on injecta une solution gazeuse dissoute qui pénétra dans l'aquarium. On patienta quelques minutes. Peu après, l'homme commença à convulser et à tousser bruyamment. Des plaques rouges apparaissaient sur sa peau et ses yeux s'exorbitaient. Sa respiration faisait un bruit aiguë comme si de l'air était coincé dans ses poumons et son corps se soumettait à plusieurs spasmes.
Quel cruauté!Moi: Alors il va mourir dans...?
Chan: Deux heures de temps exactement.
Moi: Pourquoi vous n'élaborez pas aussi un remède clinique ?
Chan: Ça ne rapporte pas assez et n'importe qui peut en faire.
Moi: Ah je vois...Maintenant, peut-on tester le virus sur un sujet vacciné? Histoire que je vois de moi même l'efficacité de votre antidote.
Chan: Oh bien sûr Mlle Li. Faites venir un autre...et là, je maudissais Lisa de tout mon être.
Moi: Faites le sur moi.
Chan: Quoi? Je comprend votre sens de professionnalisme mais êtes-vous sûre de vouloir prendre ce risque ? Après tout, j'ai encore besoin de vous.
Moi: Si votre vaccin est vraiment approprié contre le virus, je ne vois pas le risque que je prend. Dans tous les cas, je suis responsable du reste.
Chan: Bien ! Vaccinez Mlle Li!Un des laborantins s'approcha alors de moi alors avec ce que je supposais être le vaccin dans une petite seringue, de couleur bleue. Il me fit une injection intraveineuse sur la main. Et là, je ne priais que pour la bonne suite du reste.
Chan: Le vaccin va mettre 30 minutes à produire les anticorps dans votre organisme.
Moi: Et sa durée à vie?
Chan: Normalement infini si on éradique le virus. Sinon, 10 ans.
Moi: D'accord. Vous m'excusez ? Je dois aller aux toilettes.
Chan: Oh bien sûr ! C'est la dernière porte au fond du couloir.J'y filai donc après lui avoir lancé un petit sourire.
Une fois dans les toilettes...Moi: Lisa je t'encule toi et tout votre groupe pourri de scientifiques si jamais il m'arrive quelque chose.
Bruce: Agent T! Restez concentrée svp.
Jeremy: Elle ne l'est jamais de toute façon. Pourquoi on l'y implique celui-là !
Moi: Jeremy, sachez que si je m'en sors, vous serez le prochain agent de la SSIA qui devra porter ce virus.
Lisa: Déstresse ma poule.
Moi: Quoi??? Je vais devoir être administrée d'un virus dans quelques minutes et tu me dis de déstresser ?
Bruce: Agent T. Nous savons tous l'ampleur et le risque de cette mission. Mais si c'était pour vous tuer, on vous y enverrait pas. Faites votre travail et sauvez le monde. Je n'ai jamais vu en vous une lacheuse, une trouillarde et encore moins une égoïste. Pensez à toutes ces personnes qui mourraient dans le monde si on ne fait rien. Si VOUS ne faites rien. En d'autres termes, je me sacrifie. Alors, je peux continuer de vous faire confiance ?
Moi: silence. D'accord. Ils relâchèrent tous leur souffle qu'ils avaient retenu en attendant ma réponse. Mais sachez que s'il m'arrive quelque chose...
Jeremy: Finissez cette phrase et quand vous serez de retour, je vous soumettrai à une des sanctions les plus sévères que vous n'avez jamais connu ici.
Moi: Euh...Les autres me firent de larges sourires. Bon j'y vais alors!
Jeremy : J'aime mieux entendre ça.
Lisa : A toute à l'heure T!Sur ce, je coupai l'appel puis m'assis sur la cuvette du lavabo.
La seule chose qui me revint en tête fut le visage de mon père me disant qu'il est fier de moi...et qu'il m'aime. Une larme s'échappa de mon oeil mais je l'essuyais rapidement. Je me levais donc et commençai à faire les cent pas dans la pièce. Je n'avais plus rien dans ce monde. Si je devrais mourir aujourd'hui, ce serait pour rejoindre mes parents. Putain, je n'y avais jamais songé auparavant mais pour la première fois j'avais peur... Peur de mourir.En chinois.
Chan: Ça va, Mlle Li? On peut renoncer à votre décision si vous ne vous sentez plus chaude. Je répète que votre aide me sera vraiment importante pour l'élaboration de l'ultravirus.
Moi: Je ne renonce à rien Mr Chan. Combien de temps il reste pour la production des anticorps?
Un des laborantins : Deux minutes.Papa, maman. Peut-être que dans deux minutes je vous rejoindrai.
S'il y a une chose que j'ai retenu de mon père, c'est qu'il ne faut jamais hésiter à se sacrifier pour son pays, pour le monde. Je suis née, j'ai vu et j'ai vécu; ma légende devrait prendre faim un jour ou un autre.Le laborantin: On peut le faire Mr Chan.
Chan: Bien! Conduisez Mlle dans une des tank.On me conduisit alors dans une des aquarium où je me couchai comme l'homme tout à l'heure et un des laborantins s'approcha avec l'aiguille faire le même procédé. Mes yeux rivés au plafond, secs d'une quelconque goutte de larme, j'attendais seulement la suite des événements.
Une minute.
Deux.
Trois.
Qua...
Je commençai à sentir une boule de feu dans tout mon corps et ma tête commença à subir de violents remous. Des spasmes me firent convulser et je voyais toute ma vie défiler devant mes yeux: mon enfance heureuse, la mort de ma mère, mon calvaire dans les rues de New-York, mes nombreux vols et cambriolages, le retour d'Adrian, mon intégration au sein de la SSIA, les insupportables enfants Oran, Illyan, Illyan, Illyan...
Et le visage de mon père.