Chapitre 2

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   Le bruit apaisant des vagues se mêlait au murmure du vent, créant une symphonie naturelle qui aurait normalement réconforté Patricia. Cependant, son esprit était ailleurs, empreint de pensées lourdes et d'émotions contradictoires.

Assise sur le rocher, elle contemplait l'horizon, les yeux perdus dans l'immensité de la mer. Les souvenirs de sa mère étaient encore frais dans sa mémoire, et chaque vague semblait lui rappeler les moments partagés, les sourires échangés et les histoires racontées. La Sicile, avec ses plages dorées et son ciel azur, était devenue le théâtre de sa quête personnelle, une mission funéraire qui transformait chaque coin de ce paysage en un rappel poignant de sa perte.

La promesse faite à sa mère pesait lourdement sur ses épaules. Elle aurait voulu prendre le temps de savourer la beauté des lieux, mais l'ombre de la responsabilité la hantait. Demain, l'urne contenant les cendres de sa mère serait entre ses mains, et elle devrait accomplir la dernière volonté de la personne qui avait été son ancre dans la vie.

Elle ferma les yeux, imposant sa volonté de chasser les pensées obsédantes qui la tourmentaient. La brise marine caressait son visage, mais aucune sensation ne parvenait à dissiper la douleur de la perte. Sa mère était partie, laissant derrière elle un vide insurmontable.

Pourtant, malgré la tristesse qui l'accablait, Patricia ressentait aussi un certain soulagement. Sa mère luttait courageusement contre la maladie, et la paix qui s'était installée sur son visage au moment de sa mort était un réconfort pour Patricia. Le calme dans lequel elle était partie avait été comme une délivrance, mettant fin à la souffrance qui avait marqué les derniers jours.

Les dernières lueurs du jour baignaient la plage d'une lumière dorée, mais pour Patricia, la vie semblait plonger dans une demi-teinte, entre la mélancolie du deuil et le devoir inévitable qui l'attendait. Demain serait le début de la fin de ce voyage douloureux, mais pour l'instant, elle se laissa immerger dans le paysage, cherchant un réconfort éphémère dans la beauté amoureuse de la Sicile.

Patricia, tirée de ses pensées, avait été surprise par la voix douce qui s'était offerte à elle. Elle avait tourné son regard vers le propriétaire de cette voix, un petit garçon qui semblait tout aussi surpris qu'elle.

-Scusi, signora, s'était-il excusé timidement, ses grands yeux innocents fixés sur elle. Il s'était hâté de ramasser le sac qu'il avait involontairement fait tomber pendant la collision.

Patricia n'avait  pu s'empêcher de sourire face à la scène, la grossièreté de ses préoccupations s'atténuait essentiellement devant la candeur de l'enfant. Elle lui avait répondu doucement :  Non c'è problema, ragazzo , indiquant qu'il n'y avait pas de problème. Les orbes curieuses du garçon semblaient rechercher une réaction chez elle.

Cependant, alors que le petit récupérait son sac avec une certaine maladresse, Patricia n'avait pu s'empêcher de ressentir un élan de compassion. Ce moment fugace, cette interaction avec un étranger innocent, l'avait ramenée à l'importance des petits plaisirs de la vie, même dans les moments difficiles.

-Va bene, tutto a posto, avait-elle ajouté, voulant rassurer le garçon tout en se rappelant que la vie continuait malgré le poids du deuil. Elle avait posé une main apaisante sur l'épaule du garçon, un geste de réconfort pour eux deux, avant de reprendre sa contemplation de la mer, l'esprit quelque peu apaisé par cette interaction brève mais chaleureuse.

Le vent marin fouettait le visage de Patricia alors qu'elle se perdait dans ses pensées, revivant des fragments de son passé tumultueux. Sa mère, mystérieuse et réservée, l'avait tenue à distance de ses racines siciliennes, l'enjoignant à la discrétion, à ne jamais se faire remarquer. Ces paroles, bien qu'énigmatiques à l'époque, avaient dicté une grande partie de son existence.

Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant