Chapitre 14

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  Patricia posait son corps sur le banc non loin de la tombe de sa mère. Elle observait la verdure de ce lieu. Appréciant le calme qui y régnait. Un vieil homme s'excusait en prenant place à ses côtés. Elle lui souriait gentiment, il lui rappelais le papy qui vivait dans la maison non loin de la sienne. Elle aimait aller le voir de temps en temps avant qu'il ne décède durant son internat en médecine. Elle chassait l'image de l'homme mort qu'elle avait découvert étendue dans sa cuisine.

-Vous avez l'air songeuse. Déclarait le vieil homme en ventilant son visage.

-Oh non, je cherche le courage pour aller voir mamma. avouait elle, la main du vieil homme se posait sur la sienne. Il lui offrait un sourire de compassion.

-J'ai une idée, proposait il, aidez-moi pour aller sur la tombe de ma femme et ma fille et je vous aiderais pour votre maman. 

-Avec plaisir, acceptait elle en sentant un pincement dans son cœur. Elle tentait de comprendre la tristesse qui devait être dans cet homme. Elle lui offrait son bras, et dans le silence, ils se rendaient sur la tombe de sa mère en premier. Elle observait larmoyante les fleurs qui avaient pris place sur la terre. Elle savait que son père était venue les déposer. Elle restait ainsi durant quelques minutes avant de retourner vers l'homme qui l'observait en souriant.

-Elles dorment par là-bas, déclarait il en lui montrant le chemin avec sa canne. Elles ont étés tuées il y a de cela vingt ans maintenant. Elles étaient au mauvais endroits au mauvais moment, soufflait il impassible. Un chauffard ivre les a percutées sur la route, elles ont étés tuées sur le coup. expliquait il calmement.

-Je suis désolée, murmurait elle attristé par la perte qu'il avait subit.

-Pourquoi donc l'êtes-vous? vous n'étiez pas là mon enfant.avouait il en tapotant sa main. La vie est courte croyez moi. Etes-vous mariés? questionnait il, elle lui répondait négativement. C'est fort dommage, une belle jeune femme comme vous doit avoir des prétendants à ne plus savoir qui choisir, cancanait il en arrivant devant le caveau qui ressemblait à un mausolée. La richesse de cette  tombe était flashant, les noms étaient marqués à l'or, chaque côtés de la pierre se tenait deux statues, une femme jeune et une vieille femme. Il ouvrait la porte qui conduisait à l'intérieur. Elle restait en retrait observant l'homme de loin. Venez Mlle, n'ayez pas peur, elles ne se réveilleront pas! rigolait il sous le plissement des sourcils de Patricia qui trouvait son humour glauque. Avez-vous un petit ami alors? continuait il à questionner en descendant les marches du caveau.

-Non il n'y a personne, précisait elle en admirant les gravures qui parsemaient ce lieux. Cet endroit est resplendissant, précisait elle en découvrant plusieurs tombes rangées le long des murs. Je dois dire que je ne m'attendais pas à trouver un lieu aussi grand dans ce cimetière. divulguait elle en épiant les moindres recoins .

-Si vous saviez ce que cet endroit peut cacher, vous en seriez sur le cul! fredonnait il en déposant des fleurs dans une cruche. Maria aimait les roses blanches, j'en ai fait planter dans mon jardin. Sarah aimait plus particulièrement les hortensias , mais elles ne tiennent pas longtemps en vase, alors j'ai payé un jardinier qui m'a crée une variété naine. Expliquait il en déposant sa main sur le cercueil. Bonjour mes amours, je suis venue avec une belle jeune femme. Elle écoutait parler l'homme à sa famille, elle souriait de le voir expliquer tout ce qu'il faisait chez eux, qu'il avait rangé l'atelier car il ne trouvait plus la recette du jambon. Pour une fois? Patricia se sentait à sa place. Malgré que les deux femmes soient décédées, elle pouvait sentir l'amour que l'homme leurs portait. Allez venez jeune fille, je vais vous offrir une boisson. lançait il en saluant sa famille.

  Ils sortaient du caveau, la chaleur étouffante de l'extérieur les frappait en plein visage. Ils longeaient l'allée d'arbres en s'asseyant à plusieurs reprises pour que l'homme puisse réguler la chaleur qui l'affaiblissait. Cela faisait des heures qu'elle était partis de chez Silas. Ne laissant aucun mots ni indices qui auraient pus l'aider à la trouver. Au fond d'elle, elle se moquait de ce qu'il pouvait ressentir car en ce moment, elle appréciait de partager un moment de sa vie avec un homme qu'elle ne connaissait pas mais qui acceptait sa compagnie sans savoir qui elle était.

  Elle avait passé la journée avec David, elle trouvait cela ironique de savoir qu'un vieil homme Sicilien de souche portait un prénom aussi jeune. Elle l'avait raccompagné jusqu'à chez lui sans se soucier du danger qui pourrait l'attendre. Non tout cela elle s'en moquait car elle voulait savourer le temps libre qu'elle pouvait s'octroyer. Patricia avait découvert une grande demeure, aussi grande que celle de Silas, elle se trouvait sur les collines dans le fin fond de la Sicile. Il lui avait précisé que depuis la mort de sa femme, il avait quitté son métier en se retirant loin de tout ce qui pouvait lui rappeler son passé. Il avait emménagé dans la maison de campagne savourant ses derniers jours. Elle avait visité le jardin d'été où l'arôme des roses blanches aiguisait ses sens. Elle se promenait calmement avec l'homme à son bras à l'ombre des grands palmiers. 

-La vie est très courte, il ne faut pas s'ennuyer avec des petites broutilles de couples. Déclarait il sous l'approche d'un homme. Oh que veux-tu Julio, demandait il joyeusement. Son employé lui précisait que son invité venait d'arriver. Ah parfait! lançait il en frottant ses mains ensemble. Venez mon enfant! 

-Non, si vous avez un invité , je vais prendre congé de vous. Je pense que j'ai assez profité de votre gentillesse.

-Non, non, non, précisait il en la tirant par son bras qu'il avait glissé dans le sien. Venez avec moi! fredonnait il d'une voix joyeuse. comme je vous disais, les disputes dans les couples sont courants. Il y a toujours un dominant mais vous savez, chacun doit faire des concessions! ricanait il en entrant dans la salle.

-Ah tu es enfin arrivé! cancanait il en s'approchant de son invité. Il me semble que vous vous connaissez! lançait il sous le buste de l'homme qui se retournait dévoilant la personne de Silas.

-Signore Leoné , divulguait Silas en embrassant la bague qui ornait le doigt du vieil homme. Effectivement, je connais cette dame. exprimait il d'une voix rancunière. Patricia observait la scène et le comportement de Silas était respectueux. Elle admirait la puissance que le vieil homme exerçait sur lui.

-Je le savais depuis ta demande de recherches sur elle. Quand elle est arrivé en taxi , j'ai été prévenue et je l'ai gardé sous ma protection. Dévoilait il . Je me suis retiré du métier mais dès que je peux renouer avec, je le fais avec plaisir Silas. 

-Signore Léoné , je vous en serait toujours reconnaissant. jurait il en s'approchant de la jeune femme. Nous allons prendre congé, nous avons assez abusé de votre bienveillance. Lançait il droitement en se dirigeant vers l'homme qui lui tendait la bague de nouveau. Patricia fronçait les sourcils, elle se demandait pourquoi Silas embrassait la bague en arrivant et en partant. Au moment de partir, le vieil homme ne lui proposait pas la bague mais la prenait dans ses bras en lui offrant une étreinte des plus profonde. Silas observait avec décence le geste du vieil homme, acquiesçant la signification du geste qu'il lui offrait. Après avoir remercié l'homme, il posait sa main dans le dos de la jeune femme et la conduisait à la Mercedes. Il lui ouvrait la porte côté passagé pour qu'elle puisse y prendre place et sans attendre il contournait la voiture pour se placer à son tour derrière le volant.  Sans un mot l'un envers l'autre, ils quittaient la demeure du signoré Léoné, le plus vieux parrain de la mafia, l'homme le plus respecté de toutes la Sicile!


Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant