Chapitre 4

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Silas décrocha son téléphone, appelant un homme à la voix usée qui semblait être un complice de longue date.

"Silas, mon ami, que me vaut ton appel à une heure si tardive?" demanda l'homme.

-Trouve-moi toutes les informations sur une certaine Marie Dupont, dans la vingtaine, elle vient de perdre sa mère, expliqua Silas. Il me faut l'heure à laquelle arrive une urne funéraire venant de France, ajout a-t-il avant de raccrocher.

Silas ouvrit la baie vitrée de sa chambre, laissant la légère bise apaiser ses pensées tourmentées. Glissant sur le balcon discrètement, il aperçut la jeune femme se penchant du sien pour évaluer la distance jusqu'au sol. "Pensez-vous réussir votre saut, Mlle Dupont?" s'enquit-il, suscitant un regard foudroyant de colère de sa part. Sans un mot, elle disparut dans sa chambre.

De retour à l'intérieur, Silas se plongea dans l'étude de dossiers, déterminé à réussir un contrat important pour son organisation. Après deux heures d'analyse minutieuse, son téléphone vibra.

-Lissandro, je t'écoute, répondit Silas.

-Bien, à moins que ta prisonnière n'ait trouvé la fontaine de jouvence idéale, dis-lui de m'en faire parvenir! ricana Lissandro. Marie Dupont a soixante-dix ans, elle vit dans une maison de retraite privée en Belgique. Je crois que tu as une menteuse sous ton toit, Silas!

-Je vais régler cette affaire! gronda-t-il, frustré. Pour l'autre information que je t'ai demandée...

-Oui, il y a bien une demande d'enterrement ici, elle a été approuvée par Giuseppe. L'urne arrive demain à huit heures et la mise en terre a lieu à huit heures trente, informa Lissandro. Silas, je sais que ce ne me regarde pas, mais n'empêche pas la petite de dire au revoir à sa mère! Je ne sais pas ce qui t'a pris de la kidnapper, mais comment vas-tu gérer quand sa famille va se rendre compte qu'elle a disparu?

-Le nom de la défunte! ordonna Silas, coupant court aux questions.

"Jennifer Cilacci, quarante-sept ans, décédée d'un cancer généralisé. Elle a une fille unique du nom de Patricia, vingt-six ans, sa mère vivait en concubinage avec un certain Joseph Moruaty, informa Lissandro. Patricia est diplômée en médecine légale, la plus jeune médecin légiste en France. Pas de petit ami, ni mari, aucun enfant.

-Voilà qui est intéressant, commenta Silas.

-Mais Silas, il y a quelque chose d'étrange sur la gamine. Je n'ai rien trouvé sur elle avant ses quatorze ans, comme si elle n'avait jamais existé!

-Encore plus intéressant, protection des témoins?

-Non, rien dans mes fichiers. Cette gamine est apparue de nulle part, et pourquoi sa mère veut être enterrée en Sicile, je n'en sais rien.

-Et ce Joseph Moruaty?

-Il est le père de la gamine, elle a coupé les ponts avec lui à vingt ans. Il vit à Palerme depuis plus de six ans, a fait une demande de concession au cimetière de Taormine, expliqua Lissandro. C'est tout ce que je peux te dire pour le moment.

-Continue tes recherches, merci pour les infos, conclut Silas, coupant la conversation. Marmonnant des pensées, il se dirigea vers le balcon pour respirer l'air nocturne. Qui es-tu, Patricia Moruaty? murmura-t-il, une idée germinant dans son esprit.

Après une rapide douche,  il vêtit un caleçon pour seul pyjama, mais avant de se glisser dans son lit il se conduisait sur son balcon, il aimait sentir la fraîcheur des nuits Sicilienne le caresser, chaque soirs il effectuait ce rituel, rien ni personne ne pourrait l'empêcher de continuer ainsi tous les soirs de sa putain de vie.

 Il posa ses coudes sur la rembarre, frissonnant de l'air qui le caressait dangereusement. Il épiait les animaux nocturnes qui gambadaient la nuit dans sa propriétés, une de ses passions qui le détendait. Il souriait car la jeune femme l'observait caché, elle croyait surement qu'il ne l'avait pas vu, mais Silas était un radar pour découvrir les personnes dans l'ombre près à le tuer. Il bifurquait sur lui-même pour retourner à l'intérieur. Il stoppait ses pas et déviait son visage sur le balcon voisin.

 -Bonne nuit Mlle Dupont! divulguait il d'une voix rauque et dominatrice. Silas était un être droit, il n'aimait pas le mensonge mais pour une fois il le tolérait envers la jeune femme, il ressentait comme une pitié, jamais il n 'avait de prisonnier sauf dans des cas extrêmes ou il se devait obtenir des informations et une fois cela obtenue, la cible est éliminé. Avec elle, il a une autre idée derrière la tête, une idée qui pourrait lui retirer une douloureuse épine du pieds qui commence à gangrener dangereusement. Il éteignait la lumière tout en s'allongeant sur son lit immense, ce soir pas de femelle à ses cotés, juste lui et ses pensées, il glissait une main sous son oreiller , de ses doigts, il caressait la cross de son arme et une autre sur son ventre.

 Il commençait à se sentir partir dans les songes quand un bruit sourd et pesant se mettait à résonner fortement. Un cri jaillissait de l'extérieur, Silas se levait arme à la main et se penchait au dessus de son balcon, la vue qui s'offrait à lui le plongeait dans une colère obscure. Il vêtit un jogging et un tee-shirt à la hâte avant de descendre rejoindre le fouteur de trouble qui allait regretter de l'avoir empêcher de plonger dans le sommeil!

Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant