Chapitre 6

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Silas restait en retrait, il était dans l'ombre. Ses gardes étaient postés à divers recoins de l'aéroport, mélangés à la foule qui se promenait.  De sa position, il avait vus sur Patricia qui tendait ses mains pour prendre l'urne de sa mère. L'homme qui connaissait parfaitement la gestuelle des autres, se précipitait au coté de la jeune femme pour la maintenir.  Il prenait l'initiative de prendre réception des cendres sous le regard de Patricia qui était dissimulé derrière les lunettes.

-Venez, soufflait il au creux de l'oreille de sa prisonnière tout en la maintenant d'une main ferme dans le dos, vous n'avez rien mangé depuis hier soir! précisait il en l'obligeant à prendre place à une table dans un coin calme à proximité d'une fontaine. Une serveuse approchait, elle sortait un calepin pour prendre la commande. Una cassata , duo caffé, per piecere. Patricia observait l'homme de ses orbes. Silas sentait que la jeune femme se posait une question. C'est un dessert sucré qui je suis sur, vous adorerez, vous avez fais un léger malaise dû à la tournure des événements et au fait que vous ayez le ventre trop creux! précisait il sous le retour de la serveuse avec la commande. La jeune femme ne portait aucun regard sur le contenu qui lui faisait face. Mangez! ordonnait il

-Je n'ai pas faim. crachait elle entre les dents. D'un geste vif, il déposait sa main sur la sienne en se penchant en avant. Elle observait l'anatomie de son kidnappeur. Elle reconnaissait que son physique était imposant, ses épaules d'une carrure sportive lui faisaient de l'ombre, elle déglutissait quand ce dernier de ses doigts retirait les lunettes qu'elle avait maintenus sur son nez. Leurs regards s'accrochaient, il plissait légèrement les yeux en lui offrant un rictus.

-Pensez-vous que votre mère apprécierait de vous voir vous priver de manger? interrogeait il en prenant place à ses côtés. Je vous offre un choix, soit vous mangé seule, soit je vous gave comme une oie. Que désirez-vous? questionnait il d'une voix rauque en dirigeant la petite cuillère vers le gâteau.

-Je vais manger et poussez vous de mes côtés. commençait elle à divulguer en se levant. mais son fessier reprenait place aussi vite qu'elle s'était levé.

-Vous voyez encore un malaise, lui faisait il constater alors qu'elle conduisait le café à ses lèvres. J'aimerais savoir Mlle Dupont, Etes vous enceinte? questionnait il en portant à son tour le café à ses lèvres. La jeune femme stupéfaite par la question crachait le peu de liquide qu'elle avait en bouche. Silas recevait quelques gouttes sur sa chemise qu'il s'empressait de nettoyer. Ma question vous a choquée?

-Et en quoi cela vous regarde? vous n'êtes pas le père, donc en rien ma vie privée n'a lieu d'être étalée dans ce lieu ni ailleurs et encore moins avec vous! rétorquait elle froissé par les dires de l'homme. Vous êtes mon kidnappeur, mon futur tortionnaire, alors cessez de vouloir me connaître! Patricia était fatiguée de sa présence, épuisée par l'horreur de son voyage en Sicile. Elle grignotait quelque morceau du gâteau qu'elle reconnaissait délicieux. Dans une autre situation, elle aurait dévoré cette gourmandise mais le nœud dans son estomac l'obligeait à repousser la petite assiette pour stopper son repas. Pouvons nous y aller à présent ?

-Je  crois qu'il est temps Mlle Dupont! soufflait il en se levant, la jeune femme observait la façon dont il avait à fermer son bouton de veste, elle comprenait qu'il avait une perdition de force dans le bras où se trouvait la cicatrice. Etant médecin, elle aurait voulue savoir la raison de cette couture si mal faite. Un accident d'escalade. sifflait il le visage éteint.

-Jamais je n'aurais cru que vous puissiez rater des choses! affirmait elle fièrement. Silas fermait furtivement les yeux avant de se retourner pour lui faire face. Votre cicatrice vous fait souffrir, vous avez une perdition de votre force au niveau de votre main et hier soir j'ai pu constater que votre cicatrice était boursouflé et mal refermé! vous devriez consulter Mr Scapelloni. Révélait elle sous les orbes bluffées par les propos de Patricia. Elle savait qu'elle venait de se trahir mais finalement, elle s'en moquait, car elle avait fait le serment d'Hippocrate.

-Etes vous médecin?

-Nullement, mais fut un temps je m'intéressais beaucoup à la médecine, mais je ne suis qu'une simple caissière dans un supermarché de proximité. Déclarait elle en reprenant sa marche avec l'urne de sa mère entre les bras. Elle ne voyait pas le corps de Silas réagir à son nouveau mensonge, ses muscles de la mâchoire étaient bandés de colère, ses phalanges blanchissaient à force de serrer les poings. Il reprenait son chemin , observant autour de lui, il savait qu'il était remarqué par sa présence dans ce lieu. Il se devait méfiant car beaucoup croiront que la jeune femme qui est devant lui est sa compagne, elle risquerait de subir la violence de ses ennemis pour des raisons fausses.

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  Il était en retrait assez loin pour qu'il ne soit pas remarqué dans le cimetière. Paolo était à côté de la jeune femme jouant le rôle d'un ami. la cérémonie était simple et rapide. Patricia avait posée l'urne sur une planche, que les employés du cimetière avaient descendu avant de remonter les cordes. La terre fut remise par dessus le trou. La jeune femme restait devant la motte de terre, Silas bifurquait du regard pour poser ses yeux sur un homme vêtu d'un costume approcher de la femme. Patricia coupait son souffle quand elle percevait son père s'arrêter à ses côtés. Paolo épiait la scène qui se jouait.

-Que fais-tu ici? demandait elle, je t'avais pourtant informé que ta présence n'était pas la bienvenue! elle faisait signe à son paternel de se taire alors qu'elle se tournait vers Paolo. Pourrais-tu nous laisser s'il-te-plait, déclarait elle en retirant ses lunettes. Je te promets de ne pas être longue et de te rejoindre. Paolo acquiesçait avant de reculer des deux personnes sous le regard inquiet de Silas. Réponds moi!

-Patricia, écoute, je sais que tu ne me pardonneras jamais mais pour une fois dans ce lieu sacré peux-tu mettre ta rancœur en retrait. quémandait il sincèrement. J'avais besoin de te voir pour te parler. Ta mère m'a demandé de te remettre une lettre à sa mort et je tiens ma promesse. expliquait il Qui est l'homme qui approche Patricia? demandait il d'une voix grave. La jeune femme se retournait mais ne pu prononcer des mots que Silas glissait son bras sur les épaules de la jeune femme.

-mia amata, lançait il sous la raideur de la jeune femme, obligeant Silas à froncer les sourcils. Qui est cet homme?

-Mon père, soufflait elle éreinté d'avoir les deux êtres qu'elle déteste le plus au monde devant elle. Il allait prendre congé. Déclarait elle en sanglot sous les orbes des deux hommes. Son paternel approchait d'elle la prenant dans ses bras tendrement comme dans le passé. Elle est morte par ta faute, si tu ne l'avais pas trompée sans scrupule elle se serait battu. Je te déteste de me l'avoir enlevé. Je te déteste de nous avoir abandonné! sanglotait elle la joue posée contre le torse de son père. Silas ne ratait rien de la scène qui se jouait, il ne quittait pas du regard l'homme qui se disait le père de sa victime. Il connaissait cette personne mieux que quiconque, lui qui lui faisait face, était le meilleur ami de son propre père.  Silas sentait une colère inexplicable l'envahir. Il ne comprenait pas les raisons qui l'ont poussés à de dire que cette femme était sa fille car il ne pouvait pas avoir d'enfant, et pourquoi avait il disparut il y a de cela quinze ans maintenant et de revenir à Palerme sous un faux nom sans prévenir. Silas se tourmentait l'esprit quand il posait son regard sur Patricia qui avait mis fin à l'étreinte de son père. Cette dernière se retournait et anéantie elle se dirigeait vers lui, posant son regard noyé par les larmes, elle serrait son gilet contre elle, frissonnante et sans un mot de plus, elle rejoignait Paolo qui lui ouvrait la porte de la Bentley, elle se glissait à l'intérieur en silence, reniflant de temps à autres. Son regard tournait vers la tombe de sa mère, elle voyait son kidnappeur parler avec son père, des gestes de mains fusaient. Elle n'avait envie de rien, juste que tout se termine , elle posait délicatement la tête sur la fenêtre, se moquant royalement que son père et Silas parle ensemble, elle ne réagissait plus, elle en avait assez de toujours courir pour se cacher de qui, de quoi? jamais elle ne l'a su. Ses yeux se fermaient doucement , son souffle prenait un rythme régulier. Paolo observait la jeune femme qui s'était endormis en peu de temps. Gentiment il déposait sur son corps sa veste de costume pour la couvrir. Il ne la connaissait pas mais il sentait que cette personne était bonne et douce. Lentement il reprenait place derrière le volant attendant son patron qui revenait rongé par la colère.


Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant