Chapitre 8

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  Le silence pesait entre les deux personnes qui se faisaient face. La jeune femme venait de lui révéler une vérité qu'il connaissait mais il voulait croire que cette fille puisse être honnête envers lui et elle venait de lui prouver, le rassurant que son instinct était toujours aux aguets.

-Vous êtes libres Mlle Moruaty, dévoilait il impassible, il se tenait droit, une main dans une poche de son pantalon. Sa chemise blanche était parsemé de tâches de sang. Son regard était latent, fixé sur un lieu imaginaire et non sur le visage de la jeune femme.

-Merci, soufflait elle avant de se tourner pour tenter de rejoindre sa chambre. Avant de s'extraire du bureau de l'homme, elle se retournait, Mr Scappelloni, jamais je ne divulguerai ce qui s'est passé ici depuis mon arrivée. C'est mon secret. déclarait elle avant de reprendre son ascension.

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  Trois jours s'étaient écoulés depuis que Patricia était partis de la demeure de Silas. Elle s'était réveillée le matin et avait trouvé sur la petite table, une note avec les clés de sa voiture et les clés d'une maison que Silas lui prêtait pour qu'elle puisse séjourner plus longuement en Sicile. Il avait annoté en bas que si le désir ou le besoin de parler ou pour toutes autres choses , elle ne devait pas s'empêcher de le contacter, il avait joint son numéro privé.

  Elle triait ses vêtements, une enveloppe glissait au sol, attirant son regard. Curieuse, elle prenait le papier entre ses doigts. Son nom figurait dessus, elle reconnaissait l'écriture de sa mère. 

    Mon enfant,

   Malheureusement, mon combat contre la maladie s'est avéré être un échec de plus dans ma vie. Les mots qui vont suivre, vont te déchirer mais je ne veux plus te cacher qui tu es vraiment. tu as le droit de savoir. Tu dois durant ton voyage en Sicile te rendre aux ruines de Selinunte, je sais que le gérant de l'hôtel t'aura conseillé de y aller de nuit et que tu le feras. C'est cette soirée là qui te mènera sur les premiers pas de qui tu es, j'espère que tout se passera comme prévu. 

  Je ne vais pas rentrer dans les détails car une personne peut te redonner tout tes souvenirs. La deuxième chose que tu dois faire c'est rentrer en contact avec un neurologue spécialiste de la mémoire, le Dr Lerandrio. Il sait que tu viendras à lui.

  Tout ce que nous avons faits avec Joseph était pour te sauver, la fuite de Sicile durant ton enfance, t'empêcher de vivre une adolescence normale, de connaître l'amour, tout cela était nécessaire pour que tu puisses vivre libre mon enfant. Ce que je vais te dire va te déchirer car je sais que malgré votre dispute tu l'aimes profondément, Joseph n'est pas ton père, il a joué ce rôle et de te faire croire qu'il m'avait trompé a été une épreuve dévastatrice pour lui. Il devait revenir en Sicile pour surveiller la personne qui te cherche pour terminer ce qu'il avait commencé sur toi durant l'année de tes douze ans, ton vrai père.

Patricia lâchait la lettre, son souffle était rare, elle manquait d'air. Une crise de tétanie la clouait au sol, elle attrapait avec difficulté son téléphone, elle appuyait sur une touche et au bout d'une sonnerie la voix de Silas retentissait.

-Patricia?

-J.. commençait elle à dire le souffle court, j'ai, sa respiration devenait sifflante, elle ne pouvait finir ses mots, sa vue était devenue flou, inexistante. Son corps était au sol, inerte. De longues et interminables minutes s'étaient écoulées quand elle sentait des bras se saisir de son corps. Une surface moelleuse rentrait en contact avec sa peau qui n'était vêtu que d'un léger short et d'un débardeur, sa tenue privée qu'elle ne m était que si elle était seule.

-Le médecin arrive, soufflait la voix de Silas.

-Patron, j'ai trouvé cette lettre! résonnait dans la tête de la jeune femme. Silas se levait pour prendre réception du courrier que son employé lui tendait. Il prenait place sur le fauteuil à proximité du lit en attendant l'arrivé du docteur et se mit à lire à son tour.

      

   Tu dois retrouver ta mémoire mon enfant, retrouver tes souvenirs, quand tout cela te sera revenus, tu sauras où est caché Gisèle, elle te donnera ce qu'elle protège au plus profond d'elle et tu seras libre mais pour cela mon enfant, tu devras être protégé, et la seule personne qui pourras le faire est Silas Scapelloni. 

  Je sais qu'il lira cette lettre lui aussi, et qu'au fond de lui, il sait qui tu es. Alors si il lis ces explications, Silas protège ma fille comme la petite sœur de ton cœur qui te manque. 

 Il repliait la lettre avant de la glisser dans la poche intérieur de son costume. Il se levait et se dirigeait vers l'extérieur.

-J'ai besoin d'air, attends le doc et reste près de Lo... Patricia. avouait il en sortant. Il étouffait par la vérité qu'il venait de prendre en pleine face. Sa petite sœur qu'il avait cherché durant des années, était la femme qu'il avait kidnappé, giflé. Elle n'était plus l'enfant qu'il avait connu, elle était une femme, aux formes galbées, un visage qui n'avait plus aucun traits de celle qu'il avait connu, mais il savait que c'était elle. Il se détestait de ne pas l'avoir sentit plutôt, se haïssait de l'avoir traité comme une prisonnière.

-Mr Scapelloni criait derrière lui, attirant son regard.

-La jeune femme, elle vous réclame, dévoilait son employé. Sans attendre, Silas courut près d'elle. Il venait de la retrouver sans qu'elle sache qui il était pour elle. Il se jurait qu'il ferait tout pour qu'elle se souvienne et que sa petite sœur reprenne la place qu'elle a au sein de la mafia sous sa protection.

-Patricia vous allez bien? demandait il en arrivant à sa hauteur, il constatait qu'elle avait couvert son corps d'un plaid.

-je vais mieux merci, je suis désolée de vous avoir ennuyé.

-Ce n'est pas grave, je vous ais dit de me téléphoner au moindres ennuis et je suis ravie que vous l'ayez fait. Corto va rassembler vos affaires, je vous ramène chez moi, je pourrais mieux avoir un oeil sur vous Mlle Moruaty.

-Je, déclarait elle en fermant les yeux, je n'ai jamais été Patricia Moruaty, je ne sais pas qui je suis! explosait elle en sanglot, Silas prenait le corps de la jeune femme contre lui dans une éteinte profonde. Ils restaient ainsi durant de longues minutes, l'homme savourait ce contact car la dernière fois qu'il avait tenue cette femme dans les bras de cette façon, elle avait douze ans et venait de tomber de vélo s'arrachant la cuisse, laissant sur sa peau une cicatrice, une marque qu'il avait remarqué en la couchant sur le lit. Oui c'était elle, il le savait au fond de lui. Il déposait une main sur son crâne, absorbant la délicate odeur qui émanait d'elle, il avait l'impression de se réveiller après des longues années de sommeil. Instinctivement, il déposait un baiser sur son front, elle ne réagissait pas, elle se laissait mener par l'homme qui jurait en lui que plus personne ne pourrait les séparer, car une famille même crée par les liens du coeur ne peut être séparé!

Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant