Chapitre 15

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 Silas s'était engagé en quittant la route principal sur  des chemins que jamais elle n'aurait osé prendre toute seule. Après avoir roulé sur des routes caillouteuse et sinueuses, cessant sans cesse de malmener leurs corps malgré la conduite irréprochable de l'homme, il  arrêtait la voiture devant un grand champs de lavande à perte de vue. Il ordonnait à Patricia de s'extraire de l'habitacle.  Elle sortait à son tour, admirant la couleur violette qui se laisser bercer par le léger vent qui les effleurait.

-Puis-je connaitre la raison de ta fuite? demandait il en posant ses fesses sur le capot de la voiture. Il retirait sa veste de costume qu'il déposait à ses cotés avant de remonter ses manches. Patricia! Entonnait il attirant le regard de la jeune femme sur lui. Elle frissonnait de le voir ainsi, lui rappelant la nuit torride qu'il lui avait offert. Lui laissant croire que jamais ils avaient rompus au petit matin.

-J'avais envie de voir ma mère. Précisait elle en se retournant pour s'imprégner du paysage.

-Regardes moi! ordonnait il. Elle obéissait, posant sur lui un regard lassé de devoir toujours obéir. Elle le voyait récupérer un sac noir dans le coffre de la Mercedes. Suis moi, et comme toujours, elle obéissait. Ce champs appartient à ma famille du côté de ma mère, il y a de cela dix ans, je l'ai racheté. Avouait il en franchissant une grille qu'il maintenant pour que le corps de Patricia passe à son tour. Elle ne comprenait pas où il l'emmenait. Il était seul sans sa protection habituelle. Ce matin, quand j'ai reçu l'appel du Signore léoné qui me prévenait qu'il t'accordait sa protection, commençait il à relater en observant autour de lui. J'ai délégué les affaires que je devais traiter urgemment à mon père pour venir te récupérer. continuait il en lui indiquant le chemin tout en marchant à ses côtés. Elle écoutait ses paroles mais elle se délectait du paysage campagnard qui s'offrait à elle, la fraîcheur des bois lui chatouillait les narines. Le bruit des insectes qui frôlait son ouïe lui offrait une plénitude qu'elle ne connaissait pas. Elle se sentait bien, détendue. Alors, j'ai pensé que t'offrir l'opportunité de dormir dans les bois te ferais peut-être oublié qu'il y a peu tu n'étais qu'une personne tout à fait banal. Déclarait il en lui montrant une maison aussi simple soit elle devant elle. Elle portait ses orbes sur la bâtisse qui n'était qu'une cabane de chasseur. entièrement construite en bois, elle admirait la beauté du lieu. Souhaites tu rester ici le temps d'une journée ou préfères-tu rentrer à la maison? demandait il en attendant sa réponse.

-Ici Silas, je préfère rester ici. Rentrer à la maison, quand ce jour là arrivera, c'est que tous les ennuis qui me rattrapent seront dissipés. Alors ce jour-là, je pourrais rentrer à la maison en France. Avouait elle sans percevoir les muscles du visage de Sials se bander de colère.

-Dans ce cas, rentrons à l'intérieur. commandait il froidement en extirpant une clé de sa poche. Il ouvrait la demeure qui ne comportait que deux pièces, une salle de bain, et une cuisine ouverte sur un petit salon. Un canapé d'une simplicité était posé contre le mur du fond. Elle aimait l'ambiance douce et fragile qui régnait dans cette maison. Je te fais visiter, ironisait il en déposant le sac sur la table. Josepha a préparé des vêtements pour toi. lui précisait il en lui montrant d'un signe de tête. 

-Silas, appelait elle, ce dernier tournait le visage pour la regarder. Pourquoi tu as embrassé à deux reprises la chevalière du vieil homme? questionnait elle.

-Si je te le dis, je vais devoir te tuer après, argumentait il sous le regard effrayé de Patricia. Il se jouait de sa condition. D'ailleurs, je ne comprend pas pourquoi tu es toujours en vie. Lançait il en approchant sous la déglutition bruyante de la jeune femme.

-Silas, soufflait elle légèrement paniqué quand elle voyait l'homme sortir son arme de son dos. Elle butait contre le mur. Son partenaire éclatait d'un rire guttural.

-Si tu voyais ta tête. C'était trop tentant Patricia! exprimait il le rire aux lèvres.

-Franchement tu es complètement abruti de me dire des choses pareils! je te posais une question et toi tu oses te jouer de moi! scandait elle en lui tournant le dos.

-Signore Léoné est le plus ancien parrain de la mafia de Sicile, il connait tout ce qu'un baron de la pègre doit connaître, les personnalités qui peuvent apporter leurs soutient, celles qui peuvent nous aider à dissimuler des choses. Expliquait Silas d'un timbre nostalgique. J'ai appris à ses côtés, je ne suis pas le quart de l'homme qu'il est. Grâce à lui, j'ai su me faire respecter et devancer les attaques de mes ennemis. Rien dans cette région ne peut être entrepris sans que j'en sois au courant. Pour répondre à ta question, si cet homme t'offre sa chevalière, tu dois l'embrasser car c'est un signe de respect. Un respect sacré envers lui. Éclaircit il en se postant devant la fenêtre. Bon si nous mangions! l'homme changeait de conversation, reprenant l'envie de changer complètement de style de vie le temps d'un moment.

  Il extirpait une boite rectangulaire du sac qu'il déposait sur la table. Patricia était partie se rafraîchir quand elle explosait de rire attirant Silas .Elle calmait les ardeurs de son ami qui voulait connaitre la raison de son amusement. Elle mentait en disant qu'elle pensait à une bêtise sans grande importance. Après avoir replié le petit, extrêmement ridicule tissu que josepha lui avait glissé en guise de nuisette, elle replaçait sur elle ses vêtements de la journée. quand elle sortait de la salle de bain, Silas lui offrait une mine de déception, il pensait que la jeune femme aurait été joueuse et se serait amusé à porter la tenue.

-Josepha m'avait précisé qu'elle t'avait donné le nécessaire pour dormir, l'a t'elle oublié? questionnait Silas en disposant deux assiettes.

-Non, soufflait elle en rougissant. Elle ne pouvait dire plus, que Silas revenait avec le bout de tissu entre ses doigts.

-Je dois dire que je me demande comment tu peux enfiler une chose aussi minuscule? déclarait il le visage sombre.

-Silas, je dois dire moi aussi, que ce n'est pas Josepha qui a choisit cette tenue mais toi! Que si tu m'as amené ici ce n'est pas par hasard.

-Tu as raison Patricia sur les deux choses. De un je voulais rattraper l'erreur que j'ai commis ce matin à ton égard. avouait il en s'approchant dangereusement d'elle, et de deux, je voulais être complètement seul avec toi, pour me faire pardonner de mes mots  que j'ai employé envers ta personne. Déclarait il en déposant ses lèvres sur les siennes tout en l'attirant à lui. Il ne fallait guère de temps pour que la jeune femme fonde comme neige au soleil dans les bras de son amant. Mais avant que je te fasse savourer la soirée que j'ai prévue, mangeons. Jurait il en l'obligeant à prendre place à table, espérant que Patricia ne découvre que sa présence ici soit un leurre, une obligation qu'il avait de faire. Il se devait de cacher la jeune femme pour la soirée. Il avait appris que les hommes du père de Patricia l'avait suivis jusqu'à Palerme, il s'était assuré que ces mêmes hommes soient accueillis par les employés de Segnore Léoné qu'il avait mis au courant dans l'après-midi sans que la jeune femme ne le sache. Si ils étaient présent en ce lieu, c'était effectivement pour rattraper son erreur mais pour soutirer dès le lendemain  des informations à l'homme de main sur le lieu de planque du père de sa compagne. Sans montrer une seule expression vis-à-vis de cela, Silas savourait sa soirée qui faisait que de commencer...

Le mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant