Chapitre 3 : C'est pas du rap

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Hier, le 06/09/2020, un mois jour pour jour après m'avoir offert les 1000 lectures, vous êtes encore là pour me faire atteindre les 2000. Ce chiffre est tout simplement incroyable, je ne vous remercierai jamais assez pour cette aventure, votre présence quotidienne et bien sûr tous vos commentaires et votes. Ainsi, c'est avec une joie indescriptible que je vous publie en cadeau ce chapitre si spécial, notamment puisqu'il représente désormais d'autant plus que tout ce que je n'aurais espéré. Maintenant, je sais que je vais me répéter mais n'hésitez surtout pas une seule seconde à venir me voir sur mon compte Instagram, votre bienveillance est la bienvenue. À vendredi, une Marianne reconnaissante de sa communauté

Marseille. « J'adore cette ville. Le soleil, la chaleur, la mer, la plage, le port avec ses poissonniers et bien sûr la Bonne Mère ! ». Naturellement, elle avait prononcé cette dernière expression avec l'accent si reconnaissable à cette ville. C'était l'avantage de parler plusieurs langues, dont celle de la facilité d'en apprendre une nouvelle, et surtout d'imiter les spécificités de chacune.

Cette particularité fit rire la plupart des gars qui se trouvaient autour d'elle. Comme d'habitude, elle était assise sur l'un des sièges qui constituait le carré de quatre places, ne lâchant pas des yeux la route - parce qu'elle craignait la plupart du temps le mal des transports -, Tarik en face d'elle, Ken à ses côtés et Nabil concluant le quatuor. Ils venaient de finir une partie de belote dans de grands éclats de cris.

Tarik ne la lâchait jamais du regard. Il reconnaissait qu'il était chanceux de s'endormir tous les soirs à ses côtés, même s'il avait envie de sentir sa chaleur contre son corps, passer une de ses mains dans le creux de ses reins, de s'approcher de ses lèvres pour...

« Non, ne leur fait pas écouter, j'en ai presque honte... C'est pas du rap que je produis, ce ne sont encore que des mélodies hésitantes. ». Parfois, elle prenait ce ton suppliant, presque implorant. Ce dernier ne correspondait pas à son attitude habituellement joyeuse, tournée vers les autres et si attachante. Depuis qu'elle leur avait dévoilé son secret, Tarik pouvait enfin le comprendre. La peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir, alors que les seules personnes dont elle pouvait tout se permettre, c'était bien eux.

Les enregistrements de piano, de batterie et un seul très court de trompette s'enchaînèrent dans l'enceinte portative. Tarik se laissa bercer par ces derniers, mais aussi par les virages de la route et notamment à la vue qui s'offrait à lui. Il aimait quand elle était un peu gênée car elle faisait exprès de s'occuper autrement. Cette fois-ci, elle remettait en ordre le jeu de cartes.

« C'est pas mal du tout ma reus, c'est cool, tu progresses bien et vite. Bientôt, tu pourras collaborer avec Hugz ! ». Pendant qu'il était en train de l'encourager, Ken passa un bras autour de son épaule. En réponse, elle cala sa tête contre la sienne. Elle était très câline, sans pour autant avoir d'arrières pensées. Elle ressentait ce besoin permanent d'être entourée et rassurée.

Puis, en accord à ce que Ken venait de lui dire, les frères Akrour approuvèrent du carré d'à côté par un signe de tête, Théo par des applaudissements et Deen par un pouce encourageant. Puis, Tarik tourna sa tête vers son frère, dont ses mains étaient déjà dans les siennes. Enfin, elle regarda Tarik droit dans les yeux. Il avait envie de lui dire. Sauf que comme d'habitude, rien ne sortit.

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L'emplacement du festival était parfait. Entre montagnes, mais surtout plage, mer et tranquillité. Comme prévu, tous leurs shows débutaient à 21 heures précises sans pour autant avoir une heure de fin planifiée. Une heure et demi, une heure quarante-cinq, rarement deux heures. La scène était éreintante car exigeante mais terriblement addictive.

Pour tous les spectacles, elle restait en coulisses. Assise sur une caisse, les jambes pendantes dans le vide, étant de plus en plus attentive au travail des techniciens. Parallèlement à sa nouvelle vie, elle continuait consciencieusement le projet qu'ils lui avaient validé, en prenant soin d'être toujours présents pour elle, notamment pour répondre à n'importe quelle question.

Aux noms des siens - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant