Chapitre 2 : J'suis PNL

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« Le tour-bus, c'est un symbole, parce que tu ne peux pas en avoir un si tu ne remplissais pas de salles. Ce bus, c'est le premier palier de la réussite quoi. ». C'est sur cette affirmation d'Antoine Valentinelli que son voyage avec elle et Tarik débuta en Italie. Enfin, plus précisément sur le tarmac de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

Pour elle et Antoine, l'Italie signifiait le retour aux origines. Logiquement, il y avait déjà eu la Corse pour lui et pour bientôt l'Algérie, le temps d'obtenir leur visa.

La première destination dans ces provinces se révélait être Rome, pour s'imprégner de la chaleur de la ville et surtout celle de ses habitants. Ensuite, elle, Tarik et Antoine se rendraient au Vatican, afin de se sentir en communion avec la religion qu'elle pratiquait. Puis Naples afin de découvrir le Vésuve, éteint depuis des milliers d'années alors qu'il ne lui aura fallu qu'un seul jour pour prouver à Pompéi - cité à jamais figée dans sa cendre -, qu'il était le roi destructeur de la nature. Enfin, ils concluraient le voyage à Florence, riche de son histoire par l'une de ces plus honorable famille qui l'aura tant fait briller.

Dans cette histoire, toutes les pièces se rassemblent. Une évidence telle qu'il n'aura pas fallu bien longtemps pour réserver les billets, les transports et l'hôtel.

« Io sono la pace e il denaro. », révisait-elle alors qu'ils rentraient en business class. Tarik admirait sa faculté incroyable et incomparable à apprendre les langues, mais surtout à s'imprégner des accents. Depuis peu, avec les leçons de Nabil, elle se familiarisait avec l'arabe.

Lui n'avait pas autant de facilités qu'elle pour s'ouvrir aux autres. Ainsi, Tarik détestait les différences qu'il y avait entre eux, même si elle n'en n'attachait aucune importance.

« J'suis PNL, frère. Après avoir choisi ce blaze, tu aurais au moins pu l'apprendre dans la plupart des langues européennes. », l'embêta Antoine alors qu'il passait devant Tarik.

A cet instant précis, la seule réponse instantanée que Tarik put lui faire fut : « rajul shahib. ». Cette phrase devait être une excellente punchline car il vit naître un sourire sur le coin des lèvres de sa femme. Sur cela, elle s'installa sur son siège, toujours du côté du hublot.

Puis, une fois que Tarik fut lui aussi assis, elle entrelaça ses mains dans les siennes et posa sa tête entre le creux de son épaule droite et la naissance de son cou. Il adorait sentir son souffle.

Tarik l'aimait d'une façon que c'est pas possible de le dire - pour reprendre honorablement les mots de Pagnol -, et pour elle, il était prêt à tout, jusqu'à la suivre au bout du monde. L'Italie était une destination dont elle et Antoine évoquaient ensemble depuis longtemps. Lorsqu'ils se parlaient, tout le groupe ressentait l'accent qui ne pouvait se masquer, les mouvements avec les mains qui accompagnaient naturellement leurs évocations et bien sûr leur caractère si reconnaissable. Ses hommes machos mais protecteurs, et ses femmes fières mais sensibles. Il y avait leur aura, leur beauté, leurs formes...

« Vous avez beau vous charrier, Antoine a totalement raison sur le tour-bus. Au début, ce n'est pas facile de vivre en communauté mais quand on commence à se connaître, c'est une expérience indescriptible. », continua-t-elle alors que Tarik sentait qu'elle était en train de fermer les yeux. Il savait que pendant les minutes qui allaient suivre, elle allait s'endormir.

Elle était belle. Tarik admirait qu'elle n'avait pas peur de grand-chose, seulement des araignées, des poupées et des clowns. Cela ne se discutait pas, comme sa crainte de l'abandon.

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L'Italie fit à elle, Tarik et Antoine un bien incommensurable. Ils prirent le temps de savourer la Dolce Vita si caractéristique de ce pays. Le matin, ils déjeunaient face à une mer calme avec le soleil levant qui présageait déjà une journée chaude. Puis, ils partaient se promener longuement en ville, elle en skate, en étant surtout tractée par Tarik ou Antoine. En fin d'après-midi, après s'être rassasiés de pizzas ou de pâtes, ils s'asseyaient au bord de la fraîcheur d'une fontaine pour déguster les gelato.

Antoine ne cessait de parler. En français, mais le plus souvent en italien, accompagné d'elle qui complétait ses idées. Il avait de l'inspiration pour de nouvelles paroles, certains flows et même des prises de photographies. Ce voyage était l'une des meilleures expériences qui pouvait les réunir. Ademo et Lomepal avaient beaucoup plus de points en commun qu'ils ne le pensaient. L'un d'entre eux était logique puisqu'il s'agissait tout simplement d'elle.

En Italie, elle en profita également pour renouveler à moindre prix sa garde-robe. Tous les jours, elle sortait avec une robe différente en n'enfilant que ses tropéziennes aux pieds et son long chapeau de paille.

Un soir, elle et Tarik décidèrent de sortir tous les deux, laissant Antoine se reposer sur l'un des transats autour de la piscine de l'hôtel. Tarik l'attendait avec impatience au bar de la réception.

Puis, tout à coup, Tarik la vit ; dans une robe semblable à celle que portait Monica Bellucci lors du défilé Dolce & Gabbana. Ces femmes étaient vraiment les plus belles et désirables du monde. Il s'approcha d'elle et pour la première fois, elle semblait être la Femme, celle fatale.

Alors, Tarik en profita pour saisir ses mains et se pencher vers son oreille pour lui murmurer : « J'ai même plus envie de sortir, juste envie de remonter dans la chambre... ». Il avait terriblement envie d'elle. Elle ne le laissa pas finir, puisqu'elle était déjà en train de passer ses mains autour de ses épaules afin de l'embrasser longuement. Ce baiser fut l'un des plus passionnés qu'elle lui offrit.

Aux noms des siens - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant