Chapitre 2 : Quartier des lunes

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Le soir en rentrant, Tarik fut rassuré que personne n'avait remarqué la grossesse de Giorgiana. Il avait encore du mal à y croire. Ce secret était encore le leur et par cela, il avait plus que jamais envie de couver sa femme. Celui ou celle qui l'approcherait ne le ferait que dans une démarche de lui faire du bien. Comme l'avait si bien compris et chanté Eddy : « La cité des mâles veille sur le quartier des lunes. ». Pourtant, pour Tarik, elle était surtout son soleil, sa chaleur.

Le lendemain, pour confirmer médicalement que le corps de Giorgiana abritait un petit être, elle et Tarik durent se rendre au laboratoire d'analyse pour une prise de sang. Ayant une peur prononcée des aiguilles, elle le retint d'abord comme elle le put, jusqu'à ce qu'il finisse à la porter sur l'épaule jusqu'à la salle de prélèvement et faillit d'ailleurs par perdre sa main tellement qu'elle la serrait fort.

Après ce qu'il leur parut une éternité, Tarik préféra en rire en châtiant Giorgiana sur son teint devenu si transparent que désormais, Casper devrait devoir partager son blaze. Comme d'habitude, cette tentative d'humour de son mari lui arracha un sourire, alors qu'elle se précipitait déjà dans une boulangerie pour acheter des viennoiseries afin que tous deux reprennent des efforts. En effet, avec elle, Tarik ne serait jamais au bout de ses surprises.

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Quatrième mois. Le ventre de Giorgiana s'arrondissait peu à peu et Tarik ne pouvait qu'être entièrement admiratif et doux devant cette vision de la vie qu'il trouvait si belle. Or, cela n'était que son avis car Giorgiana ne partageait pas du tout son point de vue. Effectivement, elle était victime de vomissements à chaque odeur trop prononcée, et que cette dernière provienne de la cuisine, d'un parfum ou même d'une simple senteur. C'est ainsi que ce midi-là, Giorgiana courut sans hésitation vers les toilettes après que des jeunes aient allumés leur premier barbecue tandis qu'elle et Tarik mangeaient sur leur balcon.

De ce pas, Tarik suivit Giorgiana, même si heureusement devant le lavabo, elle n'eut que des nausées : « Ça va aps ? ». Tarik eut envie de se balancer lui-même une claque sur le derrière du crâne, comme il le faisait à chacun de ses gars quand ces derniers pouvaient paraître lourds, c'est-à-dire en réalité assez souvent. Naturellement qu'elle ne se sentait pas très bien, notamment au niveau psychique, il le voyait. Elle avait encore du mal à accepter qu'un bébé se nichait au creux de son ventre car voulait préserver l'image dont son époux était tombé amoureux. Ainsi, pendant ce dernier mois, elle avait contacté plusieurs coachs de vie et sportifs pour qu'ils l'aident à garder une forme olympienne. Il ne pouvait que la regarder faire.

« Pas trop, surtout physiquement. De plus, depuis quelques jours, mon corps en est même arrivé à me faire ressentir de la douleur dans mes seins. Regarde mon ventre Tarik, il prend de la... ». Giorgiana fut interrompue par Tarik. Depuis qu'il la connaissait, il lui avait toujours interdit de se rabaisser et ce n'était pas maintenant qu'il allait la laisser faire.

« Téma tes formes... WAllah t'es trop belle. », rassura Tarik à Giorgiana en se plaçant derrière elle, tous deux en face du miroir surplombant le lavabo. Tarik ne put s'empêcher de glisser ses mains sur son ventre, ses hanches qu'elle avait toujours eu développées et sa taille si fine qui ne semblait pas changer. Elle faisait beaucoup d'efforts, pour elle mais surtout pour leur couple et lui.

« Tarik, je ne veux pas honorer ce rendez-vous de l'échographie. Cela ne sert à rien d'y aller, la plupart des femmes dans le monde ne vont pas se faire ausculter et elles ne s'en portent pas plus mal ! ». Giorgiana essayait de négocier bien que Tarik ne voulait pas l'écouter. Or, dans cette situation, il avait aussi le droit de regard puisque cet enfant était le leur.

« C'est qui ce fils de pute qui t'a tripoté pendant que t'en avais pas envie ? Dis-moi son blaze que je le hagar ! ». La gynécologie restait pour les hommes - mais aussi pour les femmes - un sujet mystérieux. De plus, même si Tarik se savait pudique, il voulait aider Giorgiana. De toute façon entre eux, il n'y avait jamais eu de conversations taboues.

Aux noms des siens - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant