« Même oim je ne connaissais pas toutes ces légendes. Où est-ce que tu les as appris ? C'est chanmé ! Allez, tu peux nous en raconter un autre s'il-te-plaît ? ». Cela faisait des heures qu'elle, Ken et Tarik étaient assis face à la mer sur l'île de Mytilène. Encore un retour aux pays.
En deux semaines, ils avaient sillonné la Grèce. Athènes pour la beauté de son histoire, Le Pirée pour son célèbre port où elle avait chanté du Dalida, Corinthe pour comprendre d'où était originaire l'humanité et bien sûr Thèbes où elle avait commencé à leur expliquer tous les mythes liés à la religion grecque antique. Depuis, à la demande de Ken, elle n'avait cessé de les conter.
« Tout le monde connait le principe du coup de foudre. J'ignore si vous l'avez déjà ressenti... Si c'était le cas, il ne fallait jamais laisser partir la personne. En effet, à l'origine, les couples étaient liés physiquement. Pour raconter le plus simplement possible, ils ont été séparés un jour par la foudre de Zeus, symbole de ce dieu des Dieux. Depuis, ces âmes sœurs rodent à la recherche de l'autre. Alors, quand un jour vous ressentirez cette sensation d'avoir été frappé par la foudre, c'est que vous aurez enfin trouvé votre double. ». Elle avait débité cela sans reprendre son souffle et surtout dévier son regard de celui de Tarik.
Tarik n'avait pas non plus cillé. A présent, il en était sûr. C'était elle. Même s'il le savait déjà avant ces voyages européens, qui leur avait permis de s'accorder une escale dans leur vie. Prendre du recul sur la situation afin de distinguer plus clairement l'avenir. Il l'aimait.
Comme cet instant-là où elle scrutait l'horizon de la même manière que Ken le faisait. Tête légèrement en arrière, capuche rabaissée sur la casquette et mains protégées dans les poches du sweat. Ces deux-là se ressemblaient plus qu'ils ne le pensaient. Leur fraternité était flagrante, leur complicité évidente et leur relation exclusive, précieuse. Il y avait les coups de foudre amoureux mais aussi amicaux.
« Je ne sais pas vous mais on devrait rentrer non ? C'est moi ou une tempête se prépare en mer ? ». Elle avait dû presque crier car le vent s'était levé soudainement. De fait, d'imposants nuages noirs menaçants venaient d'apparaître et des vagues gigantesques s'excitaient en mer.
Alors que Ken lui tendait la main qu'elle prit, Tarik glissa directement ses doigts dans les siens qui demeuraient fins, blancs et entourés de bagues pour quatre d'entre eux. Tandis que la pluie commençait à tomber, ils se mirent à courir dans de grands éclats de rire dont seule elle avait le secret.
A peine cinq minutes plus tard, ils se mirent enfin à l'abri dans la maison familiale des Samaras. Cette semaine-là, il y avait presque toute la famille. Les grands-parents, les cousins et les enfants.
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Elle et Tarik étaient tous les deux dans la salle de bain. Pendant qu'elle était en train de sécher les cheveux avec une serviette, elle lui chuchota : « Je ne sais pas toi mais perso, ça m'a fait vraiment du bien de partir. Découvrir de nouveaux paysages, voir de nouvelles personnes... Merci pour tous ces voyages Tarik. ». Ils essayaient de faire le moins de bruit possible. Tarik se séchait simplement le haut du corps car il avait déjà enfilé un caleçon.
« Tu te souviens des paroles du son Caroline de Mc Solaar ? ». Tarik lui posait la question tandis qu'il savait déjà la réponse.
« Elle était ma dame, elle était ma came, elle était ma vitamine, elle était ma drogue, ma dope, ma coke, mon crack, mon amphétamine... ». Comment avait-elle pu deviner ce passage exact ? Seulement parce qu'elle possédait une culture musicale incomparable.
« C'est ça. Toi, t'es ma drogue. J'ai besoin de ta dose de douceur chaque jour car pour oim, ta présence m'est addictive. Je suis devenu accro. Je veux t'avoir avec moi, tout le temps. ». Le fait que la déclaration de Tarik soit susurrée la rendait encore plus sincère et inestimable. N'étant pas encore arrivé au bout de sa pensée, il continua logiquement : « Viens chez oim. Aux Tarterêts, Corbeil-Essonnes, le 91. Qu'ensemble, on essaye quelque chose sinon je le regretterai. ».
A présent, elle s'était rapprochée de lui, avec ses yeux émerveillés et son sourire qu'elle tentait de contrôler. Doucement, elle lui prit les mains et friande de caresses, se cala contre son torse.
« Es-tu prêt que j'installe déjà mes affaires ? J'ai un peu plus que trois cartons, une valise, sans parler des poissons. Tu vas te retrouver avec des nouveaux meubles et affaires qui ne seront pas tout à fait les tiens. Surtout, tu vas devoir vraiment me supporter. ». Pour elle, Tarik était prêt à tout ; à encaisser les nuits blanches, les silences puis les déclarations, les renfermements dans le silence et parfois les larmes qui coulent sur les joues. Il voulait être là pour elle, comme elle l'était à chaque seconde sans qu'elle ne s'en rende compte.
« Ça fera enfin l'occasion de rafraîchir tout l'appartement, casser certaines cloisons et changer les sols. Avec Nabil, on a jamais eu le courage de le faire mais avec toi, ça va le faire. ». Tout à coup, Tarik distingua les changements qu'il voulait. Tout se construisait sans obstruction.
« Tarik ? ». Tarik adorait sa voix lorsqu'elle prononçait son prénom, quand elle passait ses mains dans son dos et qu'il sentait ses lèvres contre sa peau. « Cliché mais on peut avoir un chien ? ».
Cela ne l'étonnait même pas. Le nombre d'heures qu'elle avait passées à jouer avec les staffs de Mékra plutôt que le faire avec les enfants d'ailleurs... La pensée de Tarik fut interrompue lorsqu'il se rendit compte qu'elle l'avait attiré dans le lit. Une nouvelle aventure se préparait, enfin.
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Aux noms des siens - PNL
FanfictionLorsque les destins de deux âmes solitaires se croisent, leurs cœurs battent au rythme des rimes et des mélodies, tissant une romance inattendue sur la toile de fond d'êtres en quête de sens. Entre les lignes de leur quotidien, la musique devient l...