Lorsque Tarik les vit, il ne prit même pas le temps de faire le tour de la scène. Il y descendit directement, et poussa une barrière. Elle faisait partie des trois derniers festivaliers qui restaient. Elle discutait avec Nabil, tandis que les deux autres parlaient avec Nekfeu et le Crew.
« Ah Tarik, mon frère, viens voir ! J'ai trouvé une go... WAllah, c'est la femme de ma vie, elle a tout compris ! C'est limite chelou mais putain, c'est chanmé de parler avec elle. ». Nabil avait fait dix mètres pour venir le rejoindre. Les derniers qui les séparaient.
« Nabil... ». C'est tout ce que Tarik put lui dire, alors qu'il avait envie de tout lui raconter. Que c'était lui qui l'avait vu en premier, et qu'ainsi, elle était sienne. Il se stoppa net. S'était-il vraiment fait cette réflexion ? Alors, une autre émotion mauvaise fit son apparition : la peur. Puisqu'il ne s'expliquait pas l'attrait qu'il ressentait envers elle.
Or, à peine il eut le temps de plonger dans ses pensées qu'une voix féminine, douce, légère et surtout qui n'aspirait en rien le mal l'extirpa de ses réflexions : « Bonsoir, heu... Je peux t'appeler Tarik ? En effet, dès que j'ai essayé de prononcer N.O.S à ton frère, il m'a limite engueulé parce que selon lui, je n'avais rien d'être l'une de ces folles pendant le concert... Qui était... Je n'ai même pas les mots, merci ! Ce n'était pas le premier mais je me souviendrai de l'ambiance, de vos choix de chansons... Tout était parfait ! ».
Alors qu'elle semblait avoir une aisance pour communiquer avec les gens, lui se maudit de ne pas avoir l'art d'engager une conversation avec une fille. Que Tarik trouva encore plus belle lorsqu'il s'approcha d'elle. Elle avait une attitude rassurante, mais devait avoir moins de vingt-cinq ans.
« Cimer. », arriva-t-il seulement à bougonner. « Bah, vas-y, appelle-moi par mon prénom ! Mon frère te fait confiance, j'ai pas vraiment de raisons à me méfier de toi. En plus, c'est rare les filles comme toi qui écoute nos sons. T'as pas l'air d'être une superficielle. C'est quoi ton blaze ? ». La délicatesse n'était pas encore un concept qu'il maîtrisait, surtout puisqu'il était en train d'essayer de mémoriser son visage le plus discrètement possible. Cependant, au lieu d'être vexée comme toutes les poufs, elle éclata de rire. Ce dernier était enveloppant, chaud, communicatif. Aussi, elle s'exprimait avec les mains. Ces éclats de voix firent retourner tous les rappeurs qui se trouvaient derrière les grilles.
Elle lui dévoila son prénom. Italien, quatre syllabes, peu commun et qui lui correspondait parfaitement. Tarik le trouva joli. En réalité, il trouvait tout splendide en elle. Il devait réagir.
« Tu veux venir passer la soirée avec nous ? Programme tranquille : nouilles, bières, bédo... Et t'inquiète, on te laissera repartir sans aucune égratignure. ». Putain mais qu'il était con quand il s'y mettait. Même son frère qui se trouvait derrière elle fit un geste de désespoir.
« Merci, c'est vraiment gentil mais je ne veux pas vous déranger... En plus, je dois aller fermer les fenêtres de ma bagnole car la pluie commence à tomber sa mère... », dit-elle en commençant à insulter le ciel. Elle était naturelle. Cela se voyait qu'elle était loin d'être trompeuse.
« Attends, tu dors dans ta vago ? Depuis combien de temps ? Putain mais c'est même aps le bail ! Au moins pour ce soir, viens te reposer dans le tour-bus... ». Son instinct de protéger une femme venait de se réveiller en Tarik alors qu'à cause du zoo, son intuition s'était affaiblie.
De son petit sac Eastpak, elle sortit un sweat bien trop grand pour elle. Noir, sans logo QLF, Seine Zoo Records, Random, Croco, Jeannine ou encore Visionnaire. Elle rabattit sa capuche sur sa casquette et dans un look street qui lui semblait familier, répondit en rigolant : « T'inquiète, je ne suis pas à la rue... Et même, je crois que je commence à prendre goût à cette vie nomade que je mène depuis quelques temps en allant me dépayser dans vos concerts. En plus, demain matin, je ne veux pas être en une des journaux poubelles qui me feraient passer pour ta nouvelle conquête. ». Elle avait du répondant. Il ne fallait pas que Tarik la laisse partir.
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Aux noms des siens - PNL
Fiksi PenggemarLorsque les destins de deux âmes solitaires se croisent, leurs cœurs battent au rythme des rimes et des mélodies, tissant une romance inattendue sur la toile de fond d'êtres en quête de sens. Entre les lignes de leur quotidien, la musique devient l...