Ils s'arrêtèrent une heure avant le coucher du soleil dans une petite auberge à mi-chemin de la frontière. Hitomi se sentait prête à mourir sur le lit le plus proche, mais elle ne se serait jamais conduite avec si peu de dignité, pas en mission. D'un signe de la main, Kakashi lui fit signe de prendre la parole en leur nom. Elle se dirigea donc vers le comptoir d'un pas aussi souple et élégant que possible, consciente des regards de clients civils sur elle. Certains n'étaient pas totalement sans défense : même dans ce petit village si loin de la capitale et du Village Caché, elle identifia pas moins de quatre criminels potentiels éparpillés un peu partout dans l'auberge. Il aurait peut-être été plus sage d'emmener Kiwami ailleurs, mais même des bandits adultes ne constituaient aucune menace pour une future kunoichi dont l'entraînement était déjà bien avancé.
— Nous allons prendre deux chambres, indiqua-t-elle à l'aubergiste. Une pour trois et une pour deux. Nous restons une seule nuit.
L'homme derrière le comptoir lui jeta un regard suspicieux sans cesser d'essuyer la chope qu'il tenait en main, mais finit par hocher la tête et attraper deux clés, qu'il lui tendit.
— Vous payez dès maintenant, s'il vous plaît. Les chambres sont contiguës, au dernier étage. Le dîner est inclus dans le service.
La jeune femme s'exécuta, posant sur le comptoir la somme qu'il énonça ensuite sans même froncer les sourcils. Elle avait plus d'argent qu'elle n'en aurait jamais besoin de toute sa vie, avec toutes les missions dans lesquelles elle s'était trouvée et qui avaient fini par dérailler, gagnant automatiquement une réévaluation à la hausse d'au moins un rang. Elle aurait pu espérer que celle-ci soit différente, mais elle n'entretenait aucun espoir à ce sujet. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était espérer se montrer à la hauteur de ce que le destin leur jetterait à la figure, cette fois.
— Hitomi, Genma, vous partagerez la chambre avec Kiwami-chan, ordonna Kakashi. Neji et moi nous relayerons devant la porte pendant la nuit, mais l'un de vous devra aussi monter la garde en permanence à l'intérieur. Pour l'instant, on va aller s'installer et attendre le dîner.
Hitomi inclina docilement la tête, fit signe à Kiwami de la suivre et embraya en direction des escaliers, qu'elle grimpa d'un pas mesuré et prudent. Ses sens l'informaient de la présence d'autres clients dans les chambres de l'auberge, mais aucun à leur étage. Il était encore tôt, après tout, et aucun client civil n'appréciait de se trouver relégué au dernier étage. Trop de marches à monter, les pauvres. Il fallait admettre qu'une fois ivre, une telle ascension se montrait complexe au mieux et mortelle au pire.
— Ça va ? demanda-t-elle à la fillette une fois qu'ils furent installés dans leur chambre, dont les trois lits étaient alignés contre le mur du fond. Si tu as mal quelque part, tu peux me le dire, je connais une technique très efficace contre les courbatures.
— Hum... J'ai mal aux jambes. Ça ne vous dérange pas, vous êtes sûre, Yûhi-san ?
— Appelle-moi Hitomi. Non, ça ne me dérange pas. À quoi ça servirait d'apprendre du ninjutsu médical si on ne s'en sert pas pour aider ceux qui en ont besoin, hm ? Viens t'installer sur le lit. Tu peux enlever ton pantalon sous la couverture si tu ne veux pas que Genma puisse te voir sans. Je suis sûre qu'il sera un gentleman et ne regardera pas, mais on ne peut jamais faire totalement confiance aux garçons, pas vrai ?
Elle échangea un regard complice avec son aîné, qui leur tourna le dos sur une exclamation faussement indignée. Il n'était pas le plus doué avec les enfants – ce n'était pas pour rien que Tsunade ne lui avait assigné aucune équipe Genin durant toutes ces années, alors qu'il avait des compétences intéressantes à transmettre aux plus jeunes.
— Puisque c'est comme ça, je vais aller chercher du thé pour tout le monde en bas. Je frapperai avant d'entrer pour que Kiwami-chan ait le temps de se rhabiller.
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Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : Shippuden
FanfictionAprès sa mort, Hitomi se réveilla dans un monde où les conflits se règlaient à torrents de feu et mers de boues envoyés à la figure d'un adversaire. Puisqu'elle n'était alors, à ce moment-là, qu'un bébé, elle décida de profiter de cette période pour...