Embrasser ses responsabilités

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Le lendemain matin, à la première heure, Hitomi entra dans le bureau de son oncle. Elle le trouva affalé sur sa tasse de café, comme de coutume quand le soleil n'avait pas tout à fait franchi l'horizon, mais décida de ne pas s'en formaliser et d'attraper le premier dossier qu'elle voyait sur son bureau. Il plaqua sa main dessus pour l'empêcher de l'attirer jusqu'à elle et se redressa avec un petit grognement surpris, comme s'il n'avait pas tout à fait réalisé son geste.

— Uh... Tu es censée être encore en convalescence. Pourquoi...

— J'en ai assez de perdre mon temps à ne rien faire. Père et Kakashi-sensei ne veulent pas me pousser à l'entraînement, alors autant que je vienne travailler ici.

— Mais...

— Ojisan, tu détestes la paperasse. Et tu dois bien sentir, là, tout de suite, que résister ne servirait absolument à rien.

— Tch, très bien, prends-le puisque tu y tiens tant. Je l'avais préparé pour toi au cas où, de toute façon.

Elle lui sourit en retour, rayonnante, et alla s'installer avec son bien dans le canapé placé le long du mur de gauche. Elle s'assit en tailleur sans prendre la peine d'enlever ses chaussures, le faisant soupirer de dépit. Eh bien, il avait commencé, pas vrai ? Elle se plongea dans le dossier et se tendit avec une petite exclamation surprise quand elle comprit de quel sujet il traitait.

— Tu veux que je désigne un exécuteur ? Vraiment ?

— Hm. Le repère abandonné d'Orochimaru qu'on a trouvé dernièrement au Pays des Tourbillons est rempli jusqu'au plafond de documents cryptés, Tsunade-sama a décidé d'envoyer une membre de Cryptage et Décryptage pour trouver tout ce qu'il renferme d'utile.

Les membres les plus importants de ce département, comme Shiho, n'avaient pas le droit de sortir seuls du village. Ils étaient déjà surveillés de loin par l'ANBU à l'intérieur du village mais, à l'extérieur, un niveau de sécurité supplémentaire se voyait souvent mobilisé : l'exécuteur, un Jônin chargé d'abattre la personne qu'il avait jusque-là protégée si elle tombait entre des mains ennemies. Peu de shinobi possédaient la force morale pour un tel travail, et la force tout court pour avoir une chance de remplir sa tâche si de multiples ennemis l'assaillaient. Les sourcils froncés, elle se pencha sur les candidats que son oncle suggérait pour cette tâche.

— Neji Hyûga ?

— Il a montré une grande force morale depuis... Depuis la désertion de Sasuke. Akina envisage même de le demander pour son département, mais elle ne sait pas comment formuler cette proposition sans froisser Hiashi.

Un rictus tordit les lèvres d'Hitomi quand elle entendit le nom du chef du clan Hyûga et elle haussa les épaules.

— On se moque de froisser Hiashi. Je ne suis pas la plus grande fan de Neji, mais il ferait des merveilles côté assassinat.

— Je sais bien, chaton, mais même si tu détestes Hiashi, on doit composer avec sa puissance dans le village tant qu'il ne laisse pas l'une de ses filles lui succéder.

— On peut toujours rêver.

Shikaku rit de bon cœur, rejetant la tête en arrière. Hitomi le regarda avec un petit sourire, fière d'avoir provoqué un pic d'hilarité chez son oncle. Si on lui demandait son avis, il ne riait pas assez – aucun shinobi ne riait assez. Elle devait admettre que prendre soin de son entourage de cette façon discrète, peu conséquente, lui faisait du bien sans lui coûter une énergie trop importante. Au bout de quelques secondes, elle se replongea dans le dossier qu'il lui avait demandé d'étudier et ils travaillèrent un moment dans un silence confortable avant qu'elle redresse la tête, le front marqué d'un pli déterminé.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant