— Hitomi, ça ne fait que deux jours. Tu es sûre de vouloir rentrer à la maison ?
La jeune femme rencontra le regard doux et préoccupé d'Itachi mais hocha fermement la tête. Hors de question de rester plus longtemps dans la Salle des Sceaux qui contenait encore l'écho de son échec. Elle avait scellé le miroir devenu inutilisable dans un trait d'encre autour de son biceps et refusait de l'en ressortir – cela faisait trop mal. La voix empreinte de sarcasme de Tobirama lui manquait. Son sourire en coin aussi, et la tendresse qui planait sur ses traits quand elle parvenait à le surprendre. Il lui manquait tant.
— Oui, je suis sûre. S'il te plaît, aide-moi à me lever.
Il ne protesta pas, comme s'il percevait l'urgence dans sa voix. Il s'était senti comme cela lui aussi, à l'époque – à l'hôpital. Il aurait brûlé le bâtiment tout entier pour ne plus avoir dans le nez cette odeur d'antiseptique et la sensation que des gens mouraient à un mur à peine de lui. Ses mains se posèrent doucement sur les épaules de son épouse et il la soutint tout au long du mouvement, veillant à ne pas appuyer trop fort sur ses articulations fragiles. Elle avait encore un peu maigri depuis son retour parmi les vivants... Cela l'inquiétait. Peut-être qu'elle mangerait mieux une fois à la maison.
— Tout ira bien, Hitomi, tu verras, promit-il sans même y croire.
Elle avait passé les deux derniers jours plongée avec acharnement dans son carnet communicant, ou dans des discussions politiques avec Neji et Ensui. Elle travaillait déjà, alors qu'elle aurait dû se reposer, se remettre du traumatisme. Son état mental inquiétait l'ancien nukenin – il ne pouvait faire autrement que d'avoir peur pour elle, peur des dégâts qu'elle s'infligeait peut-être sans même le réaliser. Heureusement, elle avait repris rendez-vous avec son thérapeute. Tout irait mieux quand elle aurait à nouveau quelqu'un pour l'aider avec ces problèmes en particulier.
Une fois arrivé à la maison, il l'installa confortablement au salon et alla cuisiner ces petites bouchées à grignoter qu'elle aimait tant tout en gardant un œil sur elle. À peine laissée seule, elle s'était déjà replongée dans un livre – il espérait que ce soit de la fiction mais n'y croyait guère, la connaissant. Bien vite, la maison fut envahie de délicieux effluves et il posa une assiette fumante sur la table basse, à portée de ses mains frêles.
— Tu m'as énormément manqué, confessa-t-il sans oser la regarder.
Il s'assit sur l'espace qu'elle laissait dans le canapé. Après quelques gesticulations, il parvint à se glisser sous ses jambes menues et les poser sur ses genoux à lui. Ses mains chaudes se refermèrent sur deux pieds glacés et aidèrent à les réchauffer. Elle émit un petit son satisfait qui lui arracha un sourire.
— Tu m'as manqué aussi... J'aurais aimé t'avoir avec moi là-bas. La dernière bataille... C'était effrayant, Itachi. J'ai combattu Madara Uchiha.
— Le Madara ?
— Hm hm... Dans cet univers-là, il n'avait pas été tué par Hashirama mais était devenu un déserteur et s'était enfui... Il avait levé une armée et marchait contre Konoha. Je savais que je mourrais durant cette bataille ; quel plus grand péril aurait pu se dresser face à notre village ?
— Il est encore en vie, asséna Itachi d'une voix rauque.
Elle leva les yeux vers lui, son regard prudent et acéré tout à la fois détaillant la tension dans ses muscles, son regard sombre rivé sur ses jambes, la prise un peu plus ferme de ses mains autour de ses chevilles.
— Je... Hum. Madara Uchiha est encore en vie ?
— J'aurais dû t'en parler avant... J'espérais, j'espère toujours, qu'il mourra avant de prendre la tête de l'Akatsuki. Pain n'est qu'un pantin : il obéit aux ordres de Madara, ou plutôt aux ordres de son bras droit.
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Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : Shippuden
FanfictionAprès sa mort, Hitomi se réveilla dans un monde où les conflits se règlaient à torrents de feu et mers de boues envoyés à la figure d'un adversaire. Puisqu'elle n'était alors, à ce moment-là, qu'un bébé, elle décida de profiter de cette période pour...