Comme un air de fête

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— Hitomi, ma puce, est-ce que tu voudrais bien venir faire des essayages avec moi cet après-midi ?

La jeune femme leva les yeux vers sa mère, qui se tordait anxieusement les mains. Un comportement qui ne ressemblait pas à Kurenai... Mais elle avait l'air fatiguée ces derniers temps. Peut-être que les préparatifs de mariage l'épuisaient plus que sa fille ne l'avait supposé. Elle avala sa bouchée de riz comme la kunoichi bien élevée qu'elle était et opina du chef :

— Bien sûr. Je vais envoyer les petits en mission de rang D à travers le village, ils n'ont plus besoin de ma supervision pour ça.

Le premier examen Chûnin, celui auquel Konoha avait refusé de participer, était passé il y a plus d'un mois. Hitomi avait vu le moral de ses trois Genin baisser un peu pendant cette période : même s'ils comprenaient les raisons qui empêchaient leur sensei de les envoyer dans un pays où leurs Kekkei Genkai les changeraient en cibles, ils n'en restaient pas moins frustrés de se sentir capable de réussir et de se voir refuser la moindre tentative. Elle les avait distraits en leur apprenant chacun deux techniques de rang B, le mieux que leurs réserves de chakra encore en plein développement pouvaient supporter.

— Parfait ! Je nous préparerai des snacks à grignoter, ça risque de prendre longtemps. J'ai fait une sélection, mais tout me paraît joli... Oh, est-ce que tu voudrais qu'on trouve un kimono pour Itachi ? Ou alors il portera celui avec les insignes de son clan ?

— Maman, calme-toi, répondit la jeune femme en posant une main sur le bras de Kurenai. Tu as encore tout le temps de trouver tout ce que tu veux comme vêtements pour le reste de la famille ?

— Mais le mariage est dans un mois...

— Et tous les tailleurs Nara t'adorent. Ils placeront tes commandes dans la pile prioritaire et martyriseront tous les Genin nécessaires pour les assister, tu le sais. D'ailleurs, comment vont les tiens ?

Un sourire tremblant se forma sur les lèvres de la kunoichi quand sa fille évoqua sa deuxième équipe. Il était si rare qu'un Jônin devienne sensei plus d'une fois dans sa carrière, mais telle était Kurenai, affamée de partager son savoir, de répandre la Flamme de la Volonté et de protéger les nouvelles générations. Elle enseignerait sans doute de la sorte jusqu'à la fin de sa carrière, si Tsunade acceptait de la laisser faire.

— Très bien ! Ils s'entraînent avec Gai en ce moment. Je veux qu'ils développent leur taijutsu, mais je ne suis pas la meilleure personne pour leur enseigner un style de combat qui colle avec leur morphologie... Et Itsuki-chan a décidé de se consacrer principalement au Genjutsu, tu imagines ?

Hitomi battit des paupières, surprise mais profondément heureuse pour sa mère. Peu de ninjas choisissaient la voie des illusions, dont elle était une spécialiste. Sa propre fille n'aurait pu créer un mirage si sa vie en dépendait... Donc oui, elle était heureuse qu'une de ses élèves s'y consacre.

— C'est fabuleux ! Tu vas lui transmettre le Contrat des Libellules, j'imagine ?

— Je pense que oui. En fait, je vais sans doute devenir son mentor quand elle sera promue. Les Libellules refusent de signer avec des Genin.

Cela ne surprenait pas Hitomi. Cette clause n'était pas la plus bizarre qu'elle ait jamais rencontrée, bien au contraire : les corbeaux, après tout, exigeaient de pouvoir manger les yeux des shinobi qu'ils contribueraient à tuer. Elle avait de la chance que la clause limitative de son propre contrat concerne juste les chats qu'elle pouvait invoquer ou non. Pourquoi aurait-elle voulu appeler Aotsuki à l'aide quand son propre familier, Hoshihi, suivait si bien les traces de la cheffe des chats ninjas ?

Mère et fille continuèrent de discuter sur ce ton léger jusqu'à avoir terminé leur repas, rangèrent derrière elle puis se dirigèrent vers la petite boutique d'un tailleur Nara spécialisé en tenues de soirée. Les riches tissus, si colorés et variés, donnèrent aussitôt le tournis à Hitomi. Tant de possibilités... Kurenai, quant à elle, ne semblait pas trop perturbée par cette avalanche de choix. Elle se dirigea immédiatement vers les tons rouges – bien sûr qu'elle choisirait cette couleur pour habiller sa fille.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant