— Vous vouliez me voir ? demanda Hitomi quand elle fut autorisée à entrer dans le bureau de Tsunade.
La cheffe de guerre se redressa sur son siège. Hitomi savait qu'elle venait de subir une série de réunions ennuyeuses à mourir, et cela se voyait sur ses traits, dans son regard d'ambre un peu brumeux – elle avait sans doute dormi pendant plus d'un débat à propos du taux d'imposition sur l'huile d'entretien des lames ou de négociations avec un marchand pour l'achat de métal en grandes quantités.
— Ah, Hitomi, oui. Viens, installe-toi, on attend quelqu'un avant de commencer.
Les sourcils froncés, la jeune femme s'exécuta. Elle attendit un long moment, assise dans l'une des deux chaises qui faisaient face au bureau, puis se tendit en sentant une source de chakra en particulier grimper les étages, arpenter le couloir, s'arrêter devant la porte.
— Arrête de tergiverser et entre, Kakashi !
Un voile de sueur froide se forma sur la nuque d'Hitomi et son cœur s'emballa. Cela faisait trois mois que Tsunade était rentrée au village, pourtant elle ignorait toujours la source du conflit entre deux de ses shinobi jadis inséparables. Elle se doutait que la mort d'Obito avait quelque chose à voir avec la tension qui les maintenant loin l'un de l'autre, mais Hitomi ne lui avait pas parlé de l'agression verbale de son ancien professeur à son égard. La jeune femme ne voulait pas que Kakashi soit puni pour ses mots trop durs, trop cruels : au fond d'elle, elle était persuadée de les mériter.
Elle n'était pas sûre que le Limier sache quelle fracture il avait provoquée dans son esprit. Elle luttait chaque jour pour ne pas se laisser attirer vers les chemins sombres profondément enfouis au fond d'elle, pour savourer les petites bénédictions et affronter les quelques malheurs sans se laisser submerger. Elle ne voulait pas qu'il sache non plus : il n'avait pas besoin de cette culpabilité. Même persuadée qu'il haïssait jusqu'à l'air qu'elle respirait, elle le protégeait encore.
— Je ne sais pas pourquoi vous vous boudez mutuellement, tous les deux, mais c'est terminé. Vous êtes mes deux meilleurs combattant, et parmi les dix personnes dans ce village en qui j'ai le plus confiance. Je refuse de gaspiller vos atouts.
Dans d'autres circonstances, Hitomi aurait rayonné. Elle avait beau savoir que sa cheffe de guerre se reposait sur elle, c'était tout autre chose d'entendre la fière guerrière le lui dire. Cela dit, si ça impliquait de devoir à nouveau travailler avec Kakashi... Elle sentait une solide réticence irradier de lui comme la chaleur d'un feu. Elle devait lutter avec toute sa volonté pour ne pas trembler. Quelque chose en elle se tordit, rugit de protestation. Ils avaient gardé une relation de professeur à élève... Ce n'était pas normal qu'elle ait peur de lui, du pouvoir de ses mots sur elle.
— Iwagakure s'agite à nouveau, poursuivit Tsunade comme si elle ne venait pas de mettre deux de ses meilleurs éléments dans une position intenable. Vous avez tous les deux énormément d'expérience en diplomatie, et la puissance nécessaire pour vous en tirer en un seul morceau si les négociations devaient couper court.
— Qu'est-ce qu'Iwagakure nous veut encore ? demanda Kakashi d'une voix traînante. Ils n'ont toujours pas avalé la disparition de leurs jinchûriki ?
Hitomi se raidit. Si une guerre devait éclater par sa faute... Non, non, ce n'était pas sa faute. Si Iwagakure avait pris soin de Rôshi et Han, ils n'auraient jamais déserté. Le regard couleur de miel de Tsunade se posa sur elle, l'aidant à se reprendre. Elle ne pouvait pas se montrer aussi émotive en mission, ne pouvait se permettre de réagir comme un animal blessé à chaque mot qui sortait de la bouche du Limier.
— C'est ce que j'ai cru comprendre. Allez essayer de calmer les esprits et, si ça tourne au vinaigre, utilisez le Dieu de la Foudre d'Hitomi pour rentrer avant d'être blessés. Karin-chan m'a dit que la technique avait aggravé la douleur de ta blessure pendant la bataille, Hitomi-chan.
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Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : Shippuden
FanfictionAprès sa mort, Hitomi se réveilla dans un monde où les conflits se règlaient à torrents de feu et mers de boues envoyés à la figure d'un adversaire. Puisqu'elle n'était alors, à ce moment-là, qu'un bébé, elle décida de profiter de cette période pour...