Les bonheurs simples

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Neji fut le premier à percevoir le retour imminent de Kakashi et Genma : quand c'était son tour de monter la garde, il maintenait ses Byakugan activés en permanence pour ne rien rater de l'activité environnante. Il réveilla Hitomi d'une secousse légère sur l'épaule et l'informa de ce nouveau développement à voix basse, pour ne pas réveiller Kiwami. La kunoichi ne put réprimer un petit soupir de soulagement : cela faisait six jours que leurs chemins s'étaient séparés et qu'elle attendait en sondant aussi loin que possible à la recherche du chakra des deux hommes.

Elle le percevait à présent, et même à cette distance elle réalisa qu'il y avait un problème. Le flux était lent pour l'un comme pour l'autre, apathique et laborieux. Cela dit, l'énergie circulait toujours à l'intérieur de leurs corps. Elle aurait été plus inquiète si elle avait senti une irrégularité dans le schéma de leurs méridiens. Elle fit signe à Neji de continuer à monter la garde et alla affronter la pluie, qui ne s'était jamais totalement arrêtée depuis leur arrivée, afin de rejoindre les deux hommes à l'entrée du sanctuaire.

Elle réalisa tout de suite qu'ils étaient tous les deux blessés : Kakashi saignait d'une blessure au dos et le bras gauche de Genma était immobilisé dans une attelle de fortune. Sans un mot, elle s'écarta du passage et les laissa entrer, réconfortée par la sensation des sceaux de protection gravés à l'intérieur des murs d'enceinte qui se réactivaient. Maintenant qu'elle se tenait plus près, elle voyait l'épuisement sur leurs traits – ou le peu qu'elle distinguait du visage du Ninja Copieur. Sans un mot, elle offrit son épaule à celui-ci, le laissant s'y appuyer lourdement, et les guida à l'intérieur.

Heureusement, Kakashi ne lutta pas quand elle le contraignit à s'allonger sur le futon à plat ventre. Il se tendit, bien entendu : aucun ninja n'aimait se retrouver dans cette position vulnérable et impuissante. Cela dit, il n'essaya pas de se relever, preuve s'il en était qu'il maîtrisait toujours ses instincts. Tandis que Neji s'occupait de Genma, elle dégaina un kunai et commença à sectionner la tunique et la chemise en résille de mailles d'acier qu'il portait directement contre la peau. Elle ne savait pas où avait disparu sa veste de Jônin.

— Pitié, ne me dites pas que vous êtes allés voir le Daimyô dans cet état.

Je suis allé voir le Daimyô, corrigea Genma avec une petite grimace. Kakashi a protesté, mais je lui ai dit que ça ne se faisait pas de saigner sur le sol en marbre d'un seigneur féodal.

Hitomi soupira, secoua la tête et se mit au travail, les mains illuminées d'une faible lumière vert menthe. Au bout de quelques secondes, elle fronça les sourcils : quelque chose n'allait pas avec le chakra de Kakashi, et ce quelque chose perturbait la technique qu'elle utilisait pour essayer de refermer la longue et profonde entaille qui courait tout le long de son omoplate gauche. Le Jônin frémit sous ses mains, lutta faiblement puis perdit connaissance – l'hémorragie, sans le moindre doute. Elle ne se laissa pas distraire, malgré l'angoisse qui s'infiltrait lentement dans ses veines.

— C'est une pilule militaire qu'il a prise ? J'ai du mal à convaincre son chakra de...

— On a dû en prendre une chacun. L'un des nukenin avait un Kekkei Genkai qui volait le chakra...

— Laisse-moi deviner : un homme d'environ un mètre quatre-vingts, qui portait des lunettes rondes fumées avec un masque lâche qui le couvrait du nez au cou, les cheveux cachés sous son bandeau frontal de Konoha.

— Hum, oui, tu as tout bon. Un ami à toi ?

— Pas vraiment, non. C'est Yoroi Akado, un déserteur de Konoha. Il a affronté Sasuke pendant notre premier examen Genin, c'était son match préliminaire. On n'a découvert qu'après qu'il obéissait à Orochimaru...

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant