Le Dieu de la Foudre était une technique incroyablement complexe à maîtriser. L'effort de volonté et l'entraînement ne suffisaient pas dans le cas du fûinjutsu, surtout à ce niveau que seule une poignée de shinobi dans l'histoire avaient atteint. Cependant, une fois plié à la volonté de son nouveau maître, le Hiraishin ne demandait que peu d'efforts et de chakra, ce qui le rendait en bien des aspects supérieur au Shunshin, lequel ne nécessitait aucun sceau. Il ne fallut donc que très peu d'énergie à Hitomi pour tenir sa parole et ramener son frère à la maison.
Sasuke vacilla quelques instants dans l'entrée, ses sens luttant pour trouver une explication logique à sa téléportation. Heureusement, il maîtrisait le Shunshin : sans cela, il se serait sans doute effondré en vomissant partout autour de lui. D'une main douce, Hitomi le stabilisa et le fit asseoir sur la petite marche qui séparait l'entrée du reste de la maison. Elle l'aida à ôter ses chaussures, lui tendit des chaussons à sa taille, neufs.
— Je savais que tu aurais l'occasion de venir me voir un jour, mais c'était difficile de savoir quelle taille tu fais sans te voir, alors j'ai, hum, j'ai acheté des paires de chaussons de toutes les tailles plausibles au cas où quand on a emménagé.
Sasuke leva les yeux au ciel mais l'attira dans une brève étreinte en marmonnant quelque chose qui ressemblait à « arrête d'être adorable ». Elle se contenta d'un sourire paisible. Elle avait réussi à lui faire oublier l'angoisse et le fol espoir qui, elle le savait, lui tordaient les entrailles. Au moins un instant.
— Hitomi, je ne t'attendais pas aussi... S-Sasuke ?
Le cœur dans la gorge, Hitomi se retourna juste à temps pour voir son époux tomber à genoux à un mètre à peine de son frère, une expression d'émerveillement et de profonde détresse sur le visage. Des larmes roulèrent sur ses joues pâles, dévalant sa peau à toute vitesse jusqu'à se prendre dans le col de la tunique gris sombre qu'il portait ce jour-là. Il avait l'air d'avoir le cœur brisé. De n'avoir jamais été aussi heureux et désespéré tout à la fois.
Pendant un long moment, Sasuke ne pipa pas un mot. Il ne pouvait que dévisager son frère aîné, ses yeux sombres détaillant les traits qu'il connaissait sans les connaître – ils avaient tant grandi, tous les deux, en près d'une décennie. Hitomi se contenta d'observer, prête à intervenir juste au cas où, parce qu'un shinobi ne baissait jamais, jamais sa garde. Elle vit quelque chose éclater à l'intérieur d'Itachi, vit sa posture s'effondrer jusqu'à ce qu'il soit prosterné devant son frère cadet, son dos offert agité de spasmes. Des sanglots. Elle serra les poings assez fort pour entailler ses paumes, résistant à l'impulsion qui lui ordonnait d'intervenir, d'aller le consoler. Ce n'était pas son combat.
— Itachi-nii, souffla Sasuke d'une voix tremblante.
Un sanglot étranglé lui répondit. Hitomi n'avait jamais entendu Itachi pleurer. Elle avait vu des larmes sur son visage, oui, le genre de tristesse silencieuse que les ninjas apprenaient souvent dans l'enfance parce que les émotions étaient une honte, une souillure sur la face de leur métier, de tout ce qui faisait leur fierté et leur identité profonde. Itachi, malgré la pureté de son âme, la tendresse de ses sourires et la puissance douce-amère de ses idéaux, avait incarné, incarnait encore l'idéal shinobi le plus fin. Et pourtant, le voilà qui autorisait ses pleurs à se répandre en petits sons de détresse et souffle heurté, le voilà qui oubliait tout instinct de protection et de survie, qui offrait les points les plus faibles et les plus vulnérables de son corps à un homme auquel il avait inoculé le profond désir de le tuer.
— Je... Je sais tout, Itachi-nii. Hitomi-nee m'a raconté. Les désirs de rébellion... Et Danzô Shimura. Ses menaces. J-je te pardonne. Je te pardonne, grand frère, je te... pardonne...
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Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : Shippuden
أدب الهواةAprès sa mort, Hitomi se réveilla dans un monde où les conflits se règlaient à torrents de feu et mers de boues envoyés à la figure d'un adversaire. Puisqu'elle n'était alors, à ce moment-là, qu'un bébé, elle décida de profiter de cette période pour...