Sinistres présages

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Hitomi n'avait pas souffert de la moindre blessure durant cette mission, contrairement à ses coéquipiers ; en tout cas, ce fut ce qu'elle se répéta tout au long du chemin du retour dans l'espoir de ne pas s'apitoyer sur le retour de ses traumatismes. Elle ne faisait pas de cauchemar, Ensui y veillait, mais cela ne signifiait pas pour autant que ses pensées et son esprit se trouvaient à l'abri de l'ombre de Kakuzu. Elle sentait toujours ses mains sur elle, la cruauté dans sa voix quand il lui parlait, et la douleur...

Elle n'était pas libre. Elle ne le serait jamais vraiment. Elle l'avait accepté des années plus tôt, quand la thérapie qu'elle suivait avait cessé de produire de nouveaux effets, la maintenant à un statu quo acceptable mais pas idéal. Elle avait trouvé des bonheurs simples, doux, intenses, distrayants, tout ce qu'elle pouvait pour penser à autre chose que ces souvenirs, et avait appelé cette diversion « guérison » sans la moindre honte. Elle connaissait assez bien son propre cerveau pour savoir qu'elle ne pouvait hélas espérer mieux.

— Ça va ? demanda Kakashi d'un air soucieux pour la millième fois depuis qu'ils s'étaient mis en route.

— Oui, répéta-t-elle sans montrer le moindre signe de lassitude. Est-ce que vous pourriez me donner les documents que vous avez pris dans le repère avant qu'on rentre à Konoha ? J'aimerais y jeter un œil, et je ne pourrai pas le faire une fois qu'ils seront entre les mains du département Cryptage et Décodage.

Un sourire joua sur les lèvres du Limier, bien visible sous son masque de tissu bleu foncé.

— Quoi, tu veux dire que tes relations ne te permettraient pas de consulter un document classé secret par le village ? Tu m'as habitué à mieux que ça, Hitomi-chan.

— Oh, détrompez-vous, je pourrais tout à fait y avoir accès à ce moment-là si je me décidais, mais d'une, ce sera plus dur, et de deux, pourquoi dépenser des faveurs que je pourrais conserver pour quand je n'aurai vraiment pas le choix ?

Son professeur ricana en guise de réponse, mais elle savait qu'elle avait gagné. Elle savait parce qu'elle le connaissait, connaissait la chaleur qui avait envahi son unique œil visible et les pattes d'oie qui se creusaient au coin de ses paupières. Il se faisait vieux, lui aussi, pour un ninja. Pas autant qu'Ensui, mais quand même... Il serait temps, dans quelques années, de le convaincre de prendre sa retraite. Peut-être Gai serait-il une influence suffisante – non, c'était peu probable. Il faudrait probablement le forcer, lui aussi.

Beaucoup de Jônin d'une incroyable puissance prendraient leur retraite en même temps, et la génération suivante, celle d'Hitomi, n'était pas tout à fait prête à les remplacer. Il leur faudrait encore quelques années – et une nouvelle Jônin en Chef pour les superviser. Ils avaient appris à la respecter et à la suivre dès l'âge de six ans. Aujourd'hui, c'était devenu un instinct, une habitude. Ce n'était pas pour rien que Shikaku l'avait choisie plutôt que son propre fils.

— Tiens, fit Kakashi quand ils se furent arrêtés pour camper. Dis-nous si tu y trouves quelque chose d'utile.

Elle ne répondit pas, se contentant d'attraper la liasse de documents qu'il lui tendait et de s'y plonger. Elle ne s'arrêta que pour boire et manger, les sourcils froncés de concentration. Bien sûr qu'ils allaient être codés, elle ne s'était attendue à rien d'autre, mais hélas pour les gens qui avaient écrit ces lignes, elle connaissait le code utilisé. En réalité, il n'existait que peu de codes des pays mineurs et de Konoha dont elle ignorait tout.

— Ah bha tiens, soupira-t-elle soudain.

— Hm ?

— Kabuto Yakushi et Otogakure sont le siège et l'origine de Crépuscule... Ils obéissent à ses ordres autant qu'à ceux de l'Akatsuki, maintenant. D'ailleurs... Oh.

Quelque chose s'achève, quelque chose commence - Partie 2 : ShippudenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant