À LA TÊTE DU CARTEL

Alors qui ?

—Je suis avec Louisa, je te met en visio, dit André après avoir décroché. 
—Mais on peut téléphoner dans l'avion ..? demande-t-elle intriguée.  
—Oui, on a une connexion satellitaire.

André abaisse la tablette face à eux et pose le téléphone à l'horizontal. Le visage de Julien apparait, blanchit par la multitude d'écran devant lui.

—Ça va l'héritière ? Pas trop secouée ?
—J'ai connu des meilleurs jours. Et j'ai un prénom tu sais.
—Je vois. Bon, trois véhicules vous attendent à l'aéroport de Reynosa avec deux équipes de protection. Je doute que vous en ayez besoin mais il y a toujours des risques.

Après ces mots, Louisa devient de plus en plus nerveuse en prenant conscience qu'il existe bel et bien un danger à Reynosa.

—Concernant l'attaque de tout à l'heure, j'ai des doutes concernant les Balaz.
—Ah bon pourquoi ? demande André.
—C'est pas vraiment leur méthode habituelle et je vois pas l'intérêt pour cette cargaison en particulier.
—Hélène pense pareil, rétorque Louisa.
—Alors qui ? Les italiens tu penses ?
—Je continue mon enquête, j'essaie de retracer l'achat des véhicules qui vous ont attaqué. De toute façon, les forces de l'ordre sont déjà sur les lieux. J'attend quelques heures et je pirate les résultats des autopsies pour avoir les visages et connaître leur identité.
—Parfait, les médias vont en parler ?
—Je pense que quand ils auront trouvé plus de 500 kg de cocaïne dans des cornichons, ça fera les gros titres oui. Faudra être plus prudent durant quelques temps.
—Et ils vont pas savoir que le camion appartenait à ALLOS ? demande Louisa dubitative.
—Non, nos camions et conducteurs travaillent pour une autre compagnie, totalement indépendante de nous.

André semble perplexe.

—Tu me préviens directement lorsque tu as leur identité. Et pour le Niger ?
—Je ne sais pas, mais rien de grave un problème avec des documents douaniers. Je m'en charge.

Julien met fin à la conversation et André saisit le téléphone.

—Bon, on atterrit dans une demi-heure. Je vais te briefer sur la rencontre avec le chef de la Sombra.

Les mains de Louisa se resserrent contre les accoudoirs de son siège. Elle devient soudainement anxieuse. Elle doit demeurée attentive car toutes les informations et les détails qu'André lui donnera, seront nécessaires pour rencontrer et amadouer ce puissant chef de cartel mexicain.