À LA TÊTE DU CARTEL

Une plaie béante

—Louisa ! Faut sortir allez !

Les oreilles sifflantes, Louisa allongée sur le toit de la voiture renversée est sonnée. Elle aperçoit le chauffeur toujours attaché, tête en bas, en train de se vider de son sang comme un porc à l'abattoir. Un morceau métallique s'est enfoncé profondément dans sa gorge créant une plaie béante. L'homme suffoque et se débat, suppliant de lui venir en aide.

—Louisa allez !

André frappe de toutes ses forces contre la porte pour créer une ouverture suffisamment large pour sortir. Les vitres sont trop épaisses pour être brisées, il tente alors de désaxer la porte cabossée tout en criant à Louisa de se réveiller.
Louisa se retourne difficilement et commence à se glisser entre les sièges de la voiture pour se rapprocher d'André. Le haut de son crâne pisse le sang et elle sent le liquide chaud lui couler sur le visage.
Elle se dirige vers le chauffeur et tente vainement de lui venir en aide. Inerte, un énorme trou dans le cou crache du sang au rythme de ses derniers battements cardiaques.

—Putain André ! Il est mort !!

André frappe toujours de toutes ses forces contre la porte sans prêter attention aux cris de Louisa.
Il frappe, encore et encore, poussé par l'adrénaline et sa volonté de la protéger.
Lorsque la fente est suffisamment large, André se glisse en dehors du véhicule et aide Louisa en la tirant violemment par le bras. Au milieu de l'autoroute, seuls, André sort son arme lorsqu'il aperçoit au loin la moto ré-accélérer.
Il vise et se met à tirer.
Le motard, impassible, continue dans sa lancée et finit par pointer sa petite mitraillette dans leur direction.

—Met toi à couvert !

Louisa et André sautent derrière le véhicule renversé pour se protéger des balles qui fusent à nouveau.
Mais seulement quelques secondes après, André et Louisa entendent le bruit d'un violent choc. Instantanément, les tirs cessent.
Les deux, couchés derrière le 4x4, se relève doucement.
La camionnette grise contenant l'équipe de protection, avait remontée l'autoroute à toute allure et percuté la moto de plein fouet. Le motard tente difficilement de se relever et de regagner sa moto, mais le conducteur du fourgon sort et lui vide son chargeur dessus.
Les balles du fusil d'assaut transpercent sa combinaison de motard ainsi que son casque, et l'individu s'écroule en émettant un râle puissant.

—Grimpez !

Sans aucune hésitation, André saisit Louisa part le bras et la propulse à l'intérieur du petit fourgon. Elle se retrouve jetée à plat ventre au milieu de deux individus, munis de gilet pare-balle et de puissant fusil d'assaut.
Tous masqué, Louisa ne parvient pas à distinguer leur visage. André referme la porte latérale derrière lui et ordonne de démarrer.