Devant le regard étonné de sa mère, Louisa saisit le téléphone anxieuse.
—Bonjour...
—Bonjour madame Conti, lieutenant Bérard à l'appareil. Désolé de passer par le téléphone de votre mère mais le numéro que vous nous avez fournis lors de votre déposition n'est plus actif. Vous pouvez m'accorder un instant ?
—Bien sûr, dit-elle timidement.Louisa quitte la cuisine en tirant la porte coulissante pour aller s'isoler devant la baie vitrée du grand salon.
—Vous êtes l'un des principaux témoins de l'attaque rue de Louvre, c'est bien cela ? continue l'homme au téléphone.
—Oui, je travaillais ce jour là.
—Parfait, vous seriez disponible pour venir au commissariat ? J'aurais quelques questions à vous poser.
—Oui aucun soucis, mais vous savez que j'ai déjà tout raconté à vos collègues.
—Je sais, j'ai lu les rapports. Mais j'aimerai avoir des précisions sur certains points.
—D'accord... Je viendrai, répond timidement Louisa.
—Merci, disons en fin d'après-midi aujourd'hui ? Ça vous convient ?
—Oui oui.
—Et dernière question, d'après Jean votre chef, vous teniez une relation amicale avec l'une des victimes. Monsieur Ricci n'est-ce-pas ?Le cœur de Louisa tombe dans son estomac à l'évocation de Del-Orti. Néanmoins, elle réussit à contrôler sa voie pour ne pas montrer son malaise à son interlocuteur.
« Toujours aussi con ce Jean ! », fulmine-t-elle intérieurement.—Oui, nous nous connaissions vaguement. Il était un client régulier du restaurant, reprend Louisa avec calme.
L'homme reste silencieux et montre un moment d'hésitation. Elle entend sa respiration s'intensifier dans le micro du téléphone.
—Hm... très bien, reprend-il. Nous verrons ça tout à l'heure. Passez une bonne journée.
—Vous de même, à tout à l'heure lieutenant, répond poliment Louisa.Elle raccroche le téléphone et reste durant un court instant immobile devant Paris, à réfléchir. Elle ne sait pas pourquoi mais cet appel lui a paru très étrange.
« Ça ne présage rien de bon », pense-t-elle.
L'enquête sur la mort de Del-Orti suit son cours et si la police venait à découvrir sa véritable identité elle pourrait remonter aisément jusqu'à ALLOS. Louisa tente de garder son calme mais ses pensées sont en furies. Elle décide de contacter André pour avoir des conseils et surtout connaître la marche à suivre. Il faut qu'elle peaufine sa version de l'histoire.
Louisa est interrompue dans sa réflexion par sa mère.—Il y a un problème ma chérie ? Qu'est qu'ils te voulaient ?
—Oh rien maman ne t'inquiète pas, ils veulent juste me revoir pour raconter l'attaque du restaurant.
—Oh non ! Ils vont encore te forcer à replonger dans ce cauchemar ! Tu peux leur dire non tu sais.
—Mais non maman, ils ont besoin d'informations pour leur enquête. J'irai en fin d'après-midi.
—Bien ... répond sa mère en essuyant ses mains à l'aide d'un torchon. Tu es libre demain soir ? J'aimerai que tu sois là pour le dîner avec mes amis. Je leur parle tout le temps de mes enfants, elles veulent vous rencontrer, dit-elle en souriant.
—Oui si tu veux, par contre je dois filer là. Et d'ailleurs maman, quand on aura le temps, j'aimerai te parler de quelque chose rien que toutes les deux.
—Oui pas de soucis ma chérie. Il y a un problème ?
—Rien de grave, ne t'inquiète pas.Louisa embrasse sa mère avant de partir se préparer dans sa chambre. Elle saisit son téléphone et envoie un message à André.
« Il faut qu'on se voit. Le plus tôt possible. »
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À LA TÊTE DU CARTEL
ActionLouisa, vingt ans, est propulsée au sommet du trafic de drogue le plus important d'Europe. Cet étrange héritage légué par monsieur Ricci, une connaissance, changera à jamais son destin. Plongée dans le monde dangereux des cartels de la drogue, Loui...