À LA TÊTE DU CARTEL

O

À toute vitesse, le véhicule pénètre dans le garage souterrain et s'arrête devant l'ascenseur.

—Allez vite il faut pas perdre de temps ! dit Hélène en appuyant sur le bouton d'appel.

Loup se saisit de Julien.
Blafard et toujours inconscient, le bandage rapidement effectué avec la chemise d'André sur le parvis de la Chapelle ne suffit plus. Dans un flux constant, son sang transperce le tissu pour finir sur le sol de l'ascenseur.
Louisa, blessée au visage, la robe déchirée et le cou rougi par la tentative d'étranglement, l'observe avec tristesse. Cette folle soirée est enfin terminée mais il faut désormais sauver Julien.

—Tu penses qu'il va s'en sortir ? demande-t-elle doucement à Hélène.
—Il faut vite que je l'opère, mais je pense pouvoir le sauver.
—Il perd tellement de sang...
—C'est vrai mais c'est pas le soucis. Je possède le groupe sanguin O, je suis donneur universel je pourrai donc lui transfuser mon sang. Il faut surtout que j'extirpe la balle de son dos pour arrêter le saignement et recoudre la plaie.

L'ascenseur s'arrête.

—On y est, dit André en s'extirpant rapidement.

En ouvrant la porte du salon, il s'arrête instantanément.
Interloquée par sa réaction, Louisa avance à son tour.
Son cœur ne fait qu'un bond lorsqu'elle aperçoit le lieutenant Bérard et son équipier, arme en main, qui les tiennent en joug.
Derrière eux, la mère de Louisa. Le visage apeuré et en larme, elle observe la scène terrifiée en maintenant fermement Jules entre ses bras, lui aussi en larme. 
Les deux fixent Louisa, la robe déchirée et le visage ensanglanté, qui semble totalement abasourdie.