Des notions plus utiles

3.1K 236 25
                                    

Julien fait signe d'entrer.
Louisa pénètre dans une immense salle s'apparentant à un atelier ou plutôt à un entrepôt d'une usine désaffectée. Sur la gauche, quatre écrans positionnés au dessus d'un bureau sont fixés contre le mur, lui-même éclairé par des longs néons formant un encadrement.

Au fond, se trouve un simple matelas posé au sol ainsi qu'une montagne de vêtements sur le côté. La cuisine quant à elle se positionne sur le droite et semble délabrée. Sur la table sont amassées des boites de céréales ouvertes, des bouteilles de jus d'orange, du lait rance et des restes de nourritures qui écœurent Louisa lorsqu'elle passe devant.
C'est une véritable garçonnière de hacker. La jeune femme est impressionnée par le fait que ce genre d'endroit puisse exister dans la réalité. Alors queAndré, habitué des lieux, ne prête attention à rien et se dirige instinctivement vers les écrans d'ordinateur.

Alors on en est où ?
—C'est plutôt moi qui devrait poser cette question, réplique Julien.

D'un geste coordonné, les deux se retournent et fixent Louisa. Très gênée, elle s'imagine qu'elle doit peut-être dire quelque chose.
Puis les deux hommes se remettent à fixer les écrans en l'ignorant totalement.

La 37 arrive ce soir à 22h00 au Havre et notre bateau numéro 4 est bloqué au Nigéria.
—Et il contient de la protégée ?
—Non non, mais il faut bien s'occuper des affaires courantes tu sais.
—Pour l'instant, on gère la 37 et demain on se charge du Niger. T'as des nouvelles des caméras de surveillance ?
—J'ai pas encore réussi à accéder à la totalité. Elles ont été réquisitionnées par les flics, faut que je rentre dans les serveurs du commissariat.

Louisa ne comprend absolument rien à ce charabia mais ne veut surtout pas les interrompre.

Pour l'instant, renseigne toi sur la sécurisation de la 37 et ensuite on se concentre sur les slovaques.
—Les slovaques ? coupe Louisa qui avait enfin oser prendre la parole.

André et Julien se retournent lentement en sa direction, étonnés de l'entendre intervenir.

Oui, on soupçonne les Balaz d'être derrière l'assassinat de monsieur Del-Orti. C'est un réseau slovaque très puissant dans les pays de l'Est. On doit rapidement répliquer pour montrer que l'on est toujours actif.
Donc c'est eux qui ont découvert son identité ?
—On est pas vraiment sûr, on leur a peut-être transmise.
—Ah ... et vous savez qui ?
—Bha si on le saurait, on aurait pas cette conversation, dit Julien d'un ton sarcastique.
Effectivement ... répond timidement Louisa.
Et tu fais quoi dans la vie l'héritière ?
—Je suis étudiante en psychologie.

Julien sourit en émettant un petit ricanement qui énerve fortement Louisa.

Quoi, t'as un problème avec mes études ?
—Non mais c'est pas très impressionnant. Connaissant Del-Orti j'aurai pensé qu'il aurait choisi quelqu'un avec des notions plus utiles pour ALLOS, pas une étudiante pré-pubère. 
—Oui mais tu sais, je suis peut-être une petite conne d'étudiante pré-pubère en psychologie mais j'ai compris une seule chose, peut-être la plus essentielle. Ici et maintenant, c'est moi qui dirige selon André. J'ai pas envie de perdre mon temps à me dégoter un autre geek terrer au fond de sa tanière dés mes débuts.

Julien surpris par la réplique cinglante de la jeune femme, se retourne et regarde André étonné. André lui sourit en retour.

Effectivement André, je comprend mieux son choix.

À LA TÊTE DU CARTEL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant