On entre en guerre

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Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur le hall d'entrée, Louisa sort rapidement du caisson métallique perturbée par la visite impromptue d'Hélène.

Tu connais pas les portables ?!
Il fallait que je te vois en personne ! C'est la merde Louisa, s'exclame Hélène en regardant par les larges vitres du hall d'entrée.

L'imperturbable rousse, d'habitude stoïque mettant en lumière un caractère d'une froideur extrême, bouge dans tous le sens. Depuis leur rencontre, c'est la première fois que Louisa voit Hélène dans un tel état.

Tout va bien de ton côté ? Tu n'as rien vu d'étrange aujourd'hui ?
—Euh non... pourquoi ?
—T'as pas vu les infos ?!

Louisa secoue la tête à la négative, un peu gênée au vu de la réaction de son équipière.

Bordel ! On nous a coulés deux navires Louisa, hier soir au port de Marseille. Des hommes ont posés des explosifs volontairement sous la coque et BOUM ! Des millions d'euros au fond de la mer !
Pourquoi personne ne m'a prévenu ?! On a perdu beaucoup de cargaisons ?
—Beaucoup oui mais c'est pas tout ! André, dans sa connerie habituelle, est parti rencontrer le chef des Balaz pour pouvoir négocier avec eux. Il est persuadé que la Norway Arctic est derrière l'attaque de Marseille et que les Balaz sont de simples outils. On a plus de ses nouvelles depuis quatre heures maintenant !
—Merde ! Et là aussi, pourquoi personne ne m'en a parlé ?! Je suis pas censé valider toutes les décisions ?! s'exclame Louisa hors d'elle.
André n'a pas voulu t'appeler, pour lui c'était trop complexe ! Il voulait gérer la situation seul, répond Hélène en regardant à nouveau par les vitres du hall.
Mais tu regardes quoi là ?!
—Si j'ai pas été suivi ! Bon écoute Louisa la situation est très grave, va prendre quelques affaires et on file à la tanière. Julien nous y attend pour préparer un plan ! On entre en guerre !

Louisa prend une grande inspiration et fixe Hélène déterminée.

Très bien ! Appelle Loup pour qu'il garde un œil sur ma famille et attend moi là, j'en ai pour une minute.

Au même moment où son doigt appuie sur le bouton de l'ascenseur, son téléphone portable se met à sonner. Un numéro inconnu s'affiche. Rare sont ceux qui peuvent la contacter sur ce téléphone codé.
Intriguée, elle décroche.

Bonjour Louisa, c'est Henrique Tavares à l'appareil. On a encore un petit problème non ?

Louisa se fige instantanément.
L'excitation et la détermination éprouvées quelques secondes auparavant s'effacent subitement pour faire place à un poids d'une tonne qui s'empare de son estomac.

À LA TÊTE DU CARTEL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant