—Le dernier message qu'il m'a envoyé était à 19h37 et depuis il n'a donné aucune nouvelle. Au moindre imprévus il nous aurait prévenu, dit Julien inquiet, assit à son bureau.
—Et pourquoi vous pensez qu'il a été enlevé ? demande Louisa.
—C'était un simple rendez-vous pour des négociations, en général cela dure rarement plus d'une heure. Je pense qu'après avoir éliminé les deux Balaz en représailles à l'attaque de l'autoroute, ils ont eu l'occasion unique de se venger et d'avoir un membre d'ALLOS sous la main. Peut-être pour faire monter les enchères auprès de la Norway...
—Qu'il est con ! Je l'avais prévenu en plus ! s'exclame Hélène furieuse.
—Oui et moi je vous avais prévenu qu'attaquer les Balaz avant de communiquer était une mauvaise idée, réplique Louisa. Tout le monde fait des erreurs, maintenant on doit le récupérer. Comment on fait ?À l'aide de sa chaise pivotante, Julien se retourne et commence à afficher sur son ordinateur plusieurs cartes de la ville de Paris. Les plans représentent le réseau électrique, les eaux usées et les voies de communication telles que les routes et les voies de métro de la capitale.
—André s'est rendu au manoir Perdgrain qui appartient au chef des Balaz. C'est une ancienne demeure située au nord de Paris qui appartenait à la famille royale des Bourbons et qui date du 16e siècle. Après mes recherches, j'ai découvert qu'une soirée était organisée dans le manoir demain soir. C'est là qu'on va agir.
—Une soirée ? Vous pensez pas que c'est un piège justement ? interroge Louisa.
—La soirée « caritative », dit Julien en mimant des guillemets avec ses doigts, est organisée depuis plusieurs mois par le chef slovaque. Il faut du temps pour réunir tout ce beau monde de la mafia et la visite d'André était inattendue pour eux. Aucune chance que cela soit un piège. Par contre, nous devons nous attendre à une sécurité renforcée.
—Mais c'est qui cet homme ?
—Le chef des Balaz est Andrej Kïska, un grand promoteur qui possède une entreprise de construction d'oléoduc dans l'Europe de l'Est pour acheminer le gaz vers l'Ouest. Il est très proche du président Russe et figure toi, du président français aussi, dit Hélène avec sarcasme.
—Quoi ?! Et il dirige les Balaz ?!
—Il a une couverture parfaite et avec Del-Orti, ils semblaient avoir trouvé un terrain d'entente. Ils s'appelaient régulièrement et pendant un temps, les Balaz achetaient même nos marchandises. Mais depuis sa mort et l'arrivée de la Norway Arctic, on dirait qu'ils veulent achever ALLOS pour reprendre le marché.
—Ces chiennes.... marmonne Hélène emplie de rage.Julien tape sur son clavier et affiche le réseau des eaux usées de la ville.
—On va y accéder par là, précise-t-il en pointant du doigt un point sur la carte. On entrera par la rue Faubourg, on continuera sur deux cent mères environ dans les égouts et on gagnera la sortie dans les jardins du manoir.
—Qui on ? demande Hélène intriguée par l'absence de détails.Julien se retourne et se met à fixer les deux jeunes femmes, perplexe.
—C'est là le soucis... Hélène, tu es connu et beaucoup de personnes savent que tu travailles pour ALLOS, comme notre autre acolyte Loup d'ailleurs. Par contre ..., dit-il en dirigeant lentement son regard vers Louisa.
Cette dernière écarquille les yeux et comprend immédiatement.
—Oh non... rétorque-t-elle dépitée. Personne me connaît c'est sa ?
—Exactement. Et moi non plus, reprend-il. Je vais venir avec toi, on sera en duo.
—Hors de question ! réplique instantanément Hélène. Julien, tu es trop important pour ALLOS ! C'est trop risqué !
—Merci c'est sympa...
—Te méprend pas Louisa, mais Julien gère toutes les finances et les placements financiers sur son ordinateur. Il connaît tout ! Si il lui arrive quoique ce soit, c'est défitivement fini !
—Ne t'en fais pas Hélène, tu ne perdras pas ton argent et j'ai mis tout en place au cas où il m'arriverait quelque chose. Depuis 3 ans c'est fait.Le doute s'empare de chacun car le risque est énorme, il en va de leur vie. Mais André est leur pilier, le « sage » de ALLOS ayant appris un maximum de Del-Orti. Le risque est grand mais la perte l'est tout autant. Malgré des débuts tumultueux, Louisa s'est mise à apprécier cet homme. Sa fidélité, sa rigueur, ses conseils et sa gentillesse ont été essentiels pour ses débuts et sans lui, elle ne pourrait pas gérer ALLOS correctement, c'est une certitude.
Armé de son courage, Louisa décide d'agir comme une dirigeante, comme une meneuse de meute.—André est l'un des nôtres... dit-elle doucement. Quand je suis arrivé à ALLOS j'ai tout de suite vu les liens étroits que vous entretenez. Vous êtes fidèles entre vous, vous agissez tous pour l'ensemble et depuis des années vous menez ALLOS main dans la main. Malheuresement, je n'ai pas connu Del-Orti à la tête d'ALLOS mais j'ai connu André. Et sans lui, ALLOS n'est plus rien.
Avec vigueur, Louisa s'avance vers Julien.
—C'est d'accord, reprend-elle. On y va tout les deux, Hélène sera nos yeux et nos oreilles sur l'ordinateur. Tu lui expliqueras tout. On y va, on cherche André ou des informations permettant de le récupérer et ensuite on s'occupe de ces mystérieux Nordistes.
Julien, les yeux illuminés, regarde Louisa en esquissant son fameux sourire ravageur.
—J'aurai pas dit mieux boss ! dit-il d'un ton déterminé.
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À LA TÊTE DU CARTEL
ActionLouisa, vingt ans, est propulsée au sommet du trafic de drogue le plus important d'Europe. Cet étrange héritage légué par monsieur Ricci, une connaissance, changera à jamais son destin. Plongée dans le monde dangereux des cartels de la drogue, Loui...