Sa main ensanglantée pend dans le vide.
André, inconscient, les deux poignets attachés aux tuyaux métalliques longeant le mur, a le visage lacéré et son sang recouvre une grande partie de son élégante chemise. Lorsqu'il s'est rendu au manoir Perdgrain, il n'avait pas idée du danger que cela représentait. Il se maudissait de ne pas avoir écouter les conseils d'Hélène.
« Trop confiant ! », s'était-il répété sans interruption à chaque coup de poing atteignant son visage.Durant toute sa carrière, il avait vu Del-Orti négocié avec chaque réseaux ou cartels d'une manière exemplaire. Armé de son expérience et de son apprentissage durant des années à ses côtés, André pensait naïvement pouvoir égaler son maître dés son premier essai et pendant plus d'une heure, il avait négocié avec le numéro deux des Balaz.
Mais la situation chavira lorsqu'André proposa une coquette somme pour des informations précises sur leur contact chez la Norway Arctic. Son interlocuteur changea instantanément de visage et d'un rire démoniaque ordonna à l'un de ses gardes du corps d'attraper André.
Rapidement, un homme encore plus imposant que lui, l'avait tiré par la cravate pour le coucher au sol et le passer à tabac en lui assénant des violents coups de pied au visage.—Pour une fois que vous êtes dans la merde, on va en profiter ! s'exclame le numéro deux en l'observant se faire tabasser.
L'intensité et la surprise de l'attaque ont fait perdre conscience à André qui se réveille peu de temps après dans un local plongé dans le noir, attaché à la tuyauterie.
Pendant plusieurs heures, des hommes se relayaient sans cesse pour le frapper encore et encore, sans aucune raison, sans aucune question. Les coups pleuvaient et les individus repartaient aussi vite qu'ils étaient venus.
« Ils veulent me rendre fou » pensa-t-il une dernière fois avant de s'évanouir.***
Un sceau d'eau glacée lui tombe sur le visage.
Il ouvre subitement ses yeux gonflés et aperçoit difficilement trois hommes face à lui.—C'est pour ça que j'adore rentrer à Paris, dit l'un d'eux en s'avançant vers André.
Il peine à redresser sa tête.
Sa vision est floue, ses oreilles sifflent, sa mâchoire est terriblement douloureuse et des violentes douleurs, comme des pics enfoncés à l'arrière de son crâne, l'empêchent de se tenir droit.—Salut Andrej... marmonne André en levant les yeux.
—Tu es peut-être la plus grosse surprise de ma soirée, dit l'homme tout sourire. Venir négocier seul alors qu'on cesse de t'attaquer, franchement André tu as pris du plomb dans l'aile !Avec son élégant costard, l'homme assez chétif et aux cheveux blonds bien coiffés en arrière, saisit une feuille que l'un de ses gardes lui tend.
—Trois millions d'euros pour un nom sur la Norway, dit-il en le fixant de ses yeux bleus. Avant pour une somme pareille, j'aurai vendu ma propre mère mais là...
Comme à un enfant, Andrej tapote le papier sur la tête d'André menotté à la tuyauterie.
—Vous voir autant dans la merde après des années de monopole, bordel qu'est ce que c'est jouissif ! D'habitude on reçoit un appel d'un vieillard qui nous oblige à faire pleins de chose, et si on refuse on compte nos morts par dizaines ! Mais ce métier est rempli de surprises ! Aujourd'hui, en chair et en os, on t'as toi ! On partage le même prénom mais pas la même intelligence dans les affaires apparemment !
André, malgré la douleur atroce que son corps lui inflige, se met à rigoler.
—Cette fois-ci... tu compteras tes morts par centaine, assène-t-il en crachant sur ses belles chaussures de soirée.
Instantanément, Andrej le frappe violemment à l'arcade faisant chavirer le corps d'André sur le côté.
Sonné, il se relève difficilement.—André, André ... même après toutes ces années tu me connais toujours pas ? En tout cas moi je te connais ! Je connais ALLOS et son fonctionnement et si aujourd'hui tu es là, c'est sans doute qu'il a dû se passer quelque chose avec ton vieux chef ! À en voir aussi nos multiples attaques contre vous, vous êtes affaiblis et ça je le sais.
—Oh oui... je te connais Andrej et je sais que tu n'es pas assez puissant ni même intelligent pour mener des opérations de cette envergure. On t'a payé pour nuire à ALLOS... André s'interrompt en toussotant la bouche imbibée de sang. Finalement, je sais que toute ta vie tu n'as été qu'un pion. Un pion pour mon chef. Un pion pour la Norway. Et un fion dans la vie, voilà ce que tu es, finis André en souriant.Andrej, amusé par la frasque, tend la main vers l'un de ses hommes.
Instantanément, il se saisit d'une revolver et colle le canon sur le front d'André.
Il le regarde les yeux emplit de haine, l'index collé sur la gâchette, tandis qu'André garde un calme déconcertant face à sa mort imminente.—T'as des couilles André, dit l'homme en abaissant l'arme. Je sais pas ce que vous leur avez fait, mais la Norway veut sérieusement votre peau ! Et à l'instant même où ils m'ont proposer de collaborer en partageant mes ressources et mes infrastructures en Europe, j'ai dit OUI ! crie Andrej dans la petite pièce. Enfin j'ai l'occasion de coucher le plus gros distributeur d'Europe et commencer sur de bonnes bases avec la Norway !
—Ils t'enterreront aussi Andrej, ces gens là sont plus puissant que tu le penses.
—On verra, pour l'instant je te garde ici. Figure toi qu'ils te veulent vivant à mon grand étonnement ! Moi je vais profiter de ma soirée caritative, qui a déjà bien commencé !Avant de sortir, Andrej Kïska se retourne une dernière fois et regarde André avec un sourire glacial.
—Et la sublime rousse qui te sert de secrétaire est pas venue avec toi ? C'est toujours un plaisir de la voir.
—À mon avis, tu la verras bien assez tôt, répond froidement André.
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À LA TÊTE DU CARTEL
ActionLouisa, vingt ans, est propulsée au sommet du trafic de drogue le plus important d'Europe. Cet étrange héritage légué par monsieur Ricci, une connaissance, changera à jamais son destin. Plongée dans le monde dangereux des cartels de la drogue, Loui...