La nuit tombée, la voute étoilée inonde les cieux au dessus d'eux.
Sous le porche de la petite maisonnette, les rires fusent, les regards complices se croisent et les bras s'enlacent. Louisa, légèrement saoule, admire ses deux coéquipiers riant aux éclats. Leurs anecdotes sur ALLOS et Del-Orti les font s'esclaffer de rire et prouve qu'un lien profondément étroit semble les unir pour l'éternité. Désormais, c'est sa nouvelle famille et Louisa l'a accepté. Sans aucun regret, ni appréhension.
Sous le ciel italien, la magnifique constellation d'Orion s'offre à elle. Une pensée pour son père et sa passion pour l'astronomie traverse son esprit. Petite et dans le creux de ses bras, elle admirait les étoiles sur le toit de leur maison, s'amusait à repérer le plus rapidement possible les diverses constellations parsemant l'éternité. Aujourd'hui, au creux des montagnes, elle admire seule l'étendue étoilée baignée par l'atmosphère envoûtante de la vallée d'ALLOS, de son lac et de sa nouvelle famille. À la tête d'un empire de la drogue et en tant que femme la plus recherchée du continent européen, Louisa n'est plus cette petite fille. Elle se convainc à tourner la page, à regarder vers l'avenir. Il y a eu un avant et un après Del-Orti.—Ah il est minuit ! J'ai une autre surprise pour vous ! scande Hélène bourrée.
—Pas encore l'un de mes ennemis cachés j'espère ! dit André en finissant d'une traite son verre de vin.
—Non c'est une surprise pour vous deux !Hélène pénètre dans la petite maison et en ressort avec une bouteille à la main et un ordinateur portable.
—Voici de la téquila de Reynosa pour mademoiselle Conti ici présente !
—Je te déteste Hélène...
—Et voici... Julien en appel-vidéo ! ajoute l'élégante rousse en retournant l'écran vers eux.Le visage fatigué de Julien envahit l'écran.
—Salut les amis ! dit-il en faisant signe à la camera, perfusion à la maison.
—Julien ! Je suis contente de te revoir ! Tu vas bien ? demande instantanément Louisa en saisissant l'ordinateur pour le poser sur la table.
—Oui je me remet doucement. Ma plaie au dos est bien résorbée mais j'ai quelques problèmes avec ma blessure au mollet. Mais ça devrait aller, je suis en forme aujourd'hui ! Prêt à en découdre !
—Du calme Zorro, rétorque André en apparaissant à l'écran. Pour l'instant on est en cavale je te signale.
—Pour l'instant, mais quand tout va repartir il faudra être prêt !
—Prêt pour quoi ? demande Louisa.
—Prêt pour éradiquer la Norway Arctic. Je travaille déjà dessus et après l'explosion du manoir des Balaz, j'ai eu accès à tout leur fichiers informatiques. Mine d'or les amis !
—Nous verrons tous cela plus tard Julien. Pour l'instant, je veux profiter de cet instant où l'on est tous réunis pour faire un petit discours...Hélène, toujours avec sa vigueur de demi-alcoolique commence à taper des deux poings sur la table pour encourager André.
—Un discours ! Un discours ! Un discours !
Ses cris résonnent dans la vallée obscure.
—Merci les amis... Vous me connaissez et vous savez que je ne suis pas le genre d'homme à dévoiler mes sentiments et encore moins mes faiblesses. Néanmoins, vous êtes ma famille et je me dois de vous remercier. Ensemble, vous avez affronté le plus dur pour venir me sauver la vie. Cette preuve de fidélité m'oblige à accepter le fait que... je vous aime. Je t'aime Hélène, toi et ton caractère de chien endiablé. Je t'aime Julien, même si je pense que tes écrans d'ordinateurs t'empêchent de dévoiler tes vrais capacités. Et enfin... je t'aime Louisa. La jeune héritière de l'homme le plus fantastique et le plus incroyable que j'ai eu la chance de connaître dans toute ma vie. Ta force et ta persévérance sont un exemple pour moi et si l'homme qui m'a adopté a su te faire confiance... Je te suivrai jusqu'à mon dernier souffle.
André ouvre la bouteille de téquila et en verse dans quelques verres.
—En clair, je vous aime !
Hélène et Louisa lèvent leur verre et viennent enlacer tendrement leur gaillard, complètement émues aux larmes par cette déclaration.
—On t'aime aussi André...
—Attend une seconde... Tu es le fils de Del-Orti ?! demande Hélène qui vient de réaliser la portée des mots de son équipier.
—Fils adoptif. Il m'a recueilli il y a fort longtemps mais je vous raconterai ça une autre fois.Louisa boit d'une traite son verre de téquila. Le goût la projette à nouveau dans ce bar lugubre de Reynosa.
—Moi aussi je veux faire un discours.
Hélène frappe un couteau contre son verre pour le faire résonner. Toujours avec son ton d'alcoolique, elle annonce.
—Notre reine va parler ! Oyé ! Oyé !
—T'es conne Hélène, rétorque Louisa en rigolant.En bout de table, Louisa se tient face à Hélène, André et Julien, affiché sur l'écran d'ordinateur.
—Il y a environ quatre mois j'ai accepté l'héritage de Alessio Del-Orti, l'homme que j'appelais encore monsieur Ricci. En ouvrant sa lettre, je n'aurai imaginé les répercussions sur ma vie et celle de ma famille. Mais me voilà aujourd'hui au cœur des montagnes italiennes, sous le ciel étoilé illuminant le magnifique lac d'ALLOS, et abrité dans la maison de cet homme que j'aurai tant aimé connaître sans tous ces mensonges. Même si je connais pas son passé, je respecte la confiance qu'il m'a accordé. En me confiant son empire, il m'a confié une tâche illégale et qui, on le sait pertinemment, détruit des vies. La drogue est le fléau de notre époque. Notre système politique et économique ne semblent pas vouloir intervenir justement pour profiter des sommes astronomiques que ce trafic procure, et nous ne le feront pas à leur place. Au contraire, nous en profiterons aussi. Mais les amis... Il est nécessaire que nous fassions le bien aussi... Pour nos âmes. Nous ne pouvons pas vivre quotidiennement dans cette spirale de meurtre et de violence. Alors, je décide, en accord avec André, que nous donneront 5% de nos bénéfices qui représentent une somme de vingt millions de dollars par an à des associations de luttes anti-drogue, contre la pauvreté et pour la protection des enfants à travers le monde.
L'équipe acquiesce et semble tout à fait d'accord avec leur nouvelle dirigeante.
—Mais au-delà de me confier toutes ces responsabilités, Del-Orti m'a aussi permis de rencontrer de magnifiques personnes, certes un peu tarés, dit Louisa en tendant son verre en direction de Hélène sous les rires tonitruants d'André et Julien, mais digne de confiance. Moi aussi je vous aime les amis et je vous promet que ALLOS renaîtra ! Encore plus fort ! Encore plus haut que ce lac ! Nous dominerons le monde ! scande Louisa en levant son verre.
Sous les cris et les rires aux éclats, chacun boit un coup en félicitant la jeune femme. André détache un pendentif de son cou et fait glisser le long de la chaîne un anneau qui tombe au creux de sa main.
—Je crois que cela te reviens ! dit-il solennellement en tendant le bijoux à Louisa.
—C'est la bague qui était dans le coffre à la banque de France, avec cette fameuse lettre.
—Del-Orti la portait tout les jours, c'est un héritage ancien de sa famille. Tu la mérite Louisa.Louisa lit l'inscription gravée à l'intérieur de l'anneau.
—Ça veut dire quoi « Auri Sacra Fames » ?
—Exécrable faim de l'or.Louisa glisse la chevalière à son index.
—Tu sais... Del-Orti aimait beaucoup l'argent mais pas ce qu'il faisait pour l'obtenir. Il avait une vision particulière du monde. Tout comme toi.
Louisa, avec tendresse, se glisse entre les bras musclé d'André. Il l'enlace tendrement comme un père enlacerai sa propre fille.
Émue, elle se hisse sur la vieille table en bois.—Les amis, je ne suis pas votre dirigeante ! Je ne suis pas ALLOS !
Louisa boit d'une traite son verre de téquila et hurle sous la voute céleste.
—NOUS SOMMES ALLOS !
Par un cri dans l'immensité éternelle, tous se mettent à scander.
—NOUS SOMMES ALLOS !
FIN
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À LA TÊTE DU CARTEL
ActionLouisa, vingt ans, est propulsée au sommet du trafic de drogue le plus important d'Europe. Cet étrange héritage légué par monsieur Ricci, une connaissance, changera à jamais son destin. Plongée dans le monde dangereux des cartels de la drogue, Loui...