Raphaël et Dylan avaient été collés de 14h00 à 16h ce mercredi après-midi.
Comme Kelly faisait du baby-sitting au fond ça ne dérangeait pas vraiment Raphaël de passer deux heures les fesses sur une chaise dans une salle chauffée plutôt qu'à courir après un ballon dans le froid. Surtout qu'il n'avait aucun talent pour le foot.
Dylan, lui, avait apporté un sac de billes et comptait bien utiliser ces deux heures pour torcher la lecture du livre et remplir la fiche de lecture que la prof leur avait donnée. Ça de moins à faire pendant les vacances...
La salle de permanence était bien remplie, comme tous les mercredis après-midi. Indiscipline, insolence, récidive de travail non fait, bagarres. Les motifs de retenue ne manquaient pas.
- Tu te rends compte que je me suis fait coller pour avoir voulu cacher Raphaël dans le placard, dit Dylan à Lorenzo, c'est comme ça qu'on récompense la Résistance...
Le surveillant l'écoutait avec un petit sourire sarcastique. Dylan Vidal était l'un des élèves les plus inventifs dans sa connerie.
- Pourquoi tu voulais le cacher dans le placard ? demanda Tristan qui était assis non loin de Dylan.
- Parce qu'il est...
- M'affiche pas, putain, fit Raphaël de l'autre bout de la classe sans lever les yeux du livre qu'il devait lire pour la rentrée.
Lorenzo se marrait. En théorie les élèves retenus n'étaient pas autorisés à parler. En théorie. Les habitués depuis quatre ans, comme Dylan et Raphaël avaient certains passe-droits.
- Et Diego il a pas été collé avec vous ? demanda Lorenzo.
- Nan, Diego il est pas résistant.
Lorenzo se marra.
- Rigole pas, fit vivement Raphaël, c'était pas drôle, je suis claustraphobe.
- Claustrophobe, corrigea le surveillant.
- J'ai failli mourir, ajouta Raphaël.
- Mourir puceau, en plus, précisa Dylan.
Toute la salle de perm éclata de rire. Raphaël avait viré écarlate.
- Va te faire foutre, Dylan, lança Raphaël.
- Rafi sans rancune, je serais venu te chercher à la libération.
Raphaël lui adressa un bras d'honneur en bonne et due forme.
- Lis ton livre au lieu de raconter des conneries, dit Lorenzo à Dylan.
Raphaël, lui, avait déjà commencé à remplir la fiche de lecture.
Dylan leva la main comme un écolier modèle.
- Quoi Dylan ? demanda Lorenzo.
- Est-ce que le Maurice de un sac de billes il est de la famille à le Maurice de la mousse au chocolat ?
Ce fut une nouvelle fois l'éclat de rire général. Lorenzo reposa l'Equipe sur son bureau.
- T'es sûr que t'as pas été bercé trop près du mur, toi ?
- Personne me berçait, donc il y a pas trop de risques, répliqua Dylan.
- Travaille un peu, fit Lorenzo, pour changer.
*
* *Diego s'était éclaté pendant une heure sur un terrain de foot. Alicia avait bravé le froid de cet après-midi de février pour venir le voir jouer. Elle l'avait regardé d'un œil en discutant avec d'autres filles du collège qui sortaient aussi, ou voulaient sortir, avec des membres de l'équipe.
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Mi Beau Gosse, Mi Bâtard I - Premières fois
Novela JuvenilUne ville moyenne au bord de la Méditerranée. Raphaël Toledano, alias Beau Gosse, a de beaux yeux bleus, un sourire insolent, trois grands frères qui lui ouvre la voie dans la vie. Mais surtout deux potes de toujours : Dylan Vidal qui mangeait des...