Grandir trop vite

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- La forme, Alexandra Ledermann ?

Raphaël éclata de rire, Aaron avait fini par dessaouler et il n'avait pas manqué de lui raconter que Yoni allait faire du cheval.

Ce dernier sortait de la douche, et leva les yeux au ciel en entendant la remarque de son grand frère.

- Le cheval, c'est génial, ajouta Raphaël.

- Ça va, fit Yoni.

Raphaël et Aaron se regardèrent et éclatèrent de rire, Yoni qui faisait du cheval, incroyable.

- Yoni le jockey, continua Raphaël.

- Je suis pas un jockey, les jockeys ça fait des courses, nous, on a fait du saut d'obstacles.

- C'était Éva l'obstacle ? demanda Aaron.

Raphaël se marrait. Yoni, lui, soupira.

- Vous êtes des gros beaufs...

- Ça va, le mépris de classe, lança Aaron.

- C'est quoi ? demanda Raphaël.

Aaron tenta de lui expliquer, sans grands résultats.

- C'est... euh...

- C'est un truc de gauchistes, fit Yoni, tu devrais pas baiser communiste Aaron...

Aaron se marrait, l'une de ses nombreuses conquêtes, une militante d'extrême gauche lui avait raconté tout un tas de choses avant qu'il n'arrive à la mettre dans son lit.

- T'as pas vu les seins qu'elle avait...

Raphaël était explosé de rire. Forcément, si Aaron s'intéressait à quelque chose, c'est qu'il y avait une fille là-dessous.

- C'est quoi son nom de famille, à Éva, déjà ? demanda Aaron.

- De Boissac, répondit Yoni.

Raphaël remarqua que le comportement de son frère était en train de changer. Yoni avait toujours été le plus discret des quatre, mais depuis qu'il sortait avec Éva et qu'il passait de plus en plus de temps chez elle, il parlait avec une assurance nouvelle.

- Moi je baise peut-être communiste, mais toi, tu baises aristo...

- Et donc ? répliqua Yoni.

Aaron se tourna vers Raphaël, affichant son inimitable sourire de mariole.

- Tu trouves pas qu'il parle comme un bourge ? Sérieux, on dirait le mec avec le petit pull sur les épaules qui va à la messe et au tennis...

Raphaël éclata de rire. Yoni, lui, s'en fichait. Il répliqua pour la forme.

- Si vous voulez rester dans votre merde restez-y.

- Juste, fit Raphaël, le vieux crois que t'es pédé, il a dit ce midi, "c'est quoi cette tenue de majorette" ?

Aaron était explosé de rire, Yoni haussa les épaules, il n'en avait pas grand-chose à faire de ce que pouvait penser le vieux. Il devait juste trouver le moment propice pour lui parler du travail que lui avait proposé le père d'Éva.

*
* *

Dylan regardait la télé, ce dimanche soir. Il avait un joint dans la main, et Nadia le chat était couchée en boule sur son torse. Il aimait passer du temps avec le chaton.

Son téléphone vibra, Nadia.

Son téléphone vibra, Nadia

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Mi Beau Gosse, Mi Bâtard I - Premières foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant