C'est pas grave

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Le lundi matin, Raphaël arriva au collège fier comme Napoléon rentrant de campagne.

Il se planta devant Diego, qui attendait le dos contre le mur séparant le couloir de leur salle de français.

—  Base trois.

Dylan se marra. Diego, lui lança.

— Sérieux, elle t'a sucé ?

Raphaël hocha la tête en affichant son fameux sourire, mi-beau gosse, mi-bâtard.

— Putain, râla Diego.

— Pourquoi tu l'as pas baisée ? demanda Dylan.

— Elle avait ses règles...

Diego explosa de rire, Dylan aussi. La prof de français venait d'arriver, elle ouvrit la porte de la salle et fit entrer les élèves. Les trois garçons étaient toujours pliés de rire.

— Calmez-vous tous les trois.

— Madame, fit Dylan, la bonne humeur le lundi matin c'est essentiel !

Elle secoua la tête avant de dire aux élèves de s'asseoir. Raphaël et Diego s'installèrent à leur table habituelle, Dylan aussi. Il se pencha à travers l'allée qui séparait sa table de celle de ses copains.

— Et du coup c'était bien ?

— C'était un truc de dingue, répondit Raphaël, vraiment Diego tu devrais essayer.

— Ta gueule...

Raphaël et Dylan se marraient.

— Dylan tu devrais essayer aussi, hein il y a pas que moi...

— Lui, il a déjà tout fait, répondit Raphaël.

— Tout ? fit Diego.

— Tout, confirma Dylan, dans tous les sens, pipe, par devant, par derrière, tout.

Raphaël se marrait alors que le visage de Diego se décomposait, comme si toute sa frustration ne demandait qu'à ressortir d'un coup.

— Va enculer ta pute, et toi aussi, lança-t-il à Dylan et Raphaël.

— J'ai pas fait ça, faudra que je teste.

— C'est crade... commenta Raphaël.

Dylan haussa les épaules.

— C'est pas pire que de manger des vers de terre...

Dylan et Raphaël s'esclaffèrent, Diego regardait par terre.

— Je vous dérange pas ? demanda Madame Garcia qui venait de se planter devant leur table.

— Pas du tout, Madame, fit Raphaël qui était toujours plié de rire.

— Il y a une place, là si vous voulez, lança Dylan en désignant la chaise vide à côté de lui.

La professeure de français leur jeta un regard contrit.

— J'allais vous demander vos carnets, mais finalement vous allez aller faire un tour à la vie scolaire...

Dylan tenta son air de René la Taupe.

— Madame, c'est important la bonne humeur.

— Dylan tu me fatigues, dehors.

Raphaël et Dylan se levèrent.

— Diego ! dit Madame Garcia.

— J'ai rien fait ! s'exclama-t-il.

— Diego, tu te lèves, s'il te plaît.

Mi Beau Gosse, Mi Bâtard I - Premières foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant