Pour que ton souffle ne s'arrête pas

Chapitre 29

La vie reprit paisiblement son cours. Les relations entre les membres de la famille Phantomhive étaient moins tendues, Ciel revenait quelques fois manger avec eux, sans pour autant être très proche. Il se rendait le plus possible à l'hôpital et fuyait sa maison, remplie par les préparatifs du mariage.

La date fatidique approchait, rendant l'effervescence encore plus insupportable pour l'adolescent. Il n'était donc pas mécontent de pouvoir trouver un échappatoire dans ses visites à Aloïs, de plus la compagnie du blond était d'un soutien sans faille.

Les sentiments qu'il éprouvait envers le plus jeune grandissaient de jour en jour, et désormais il était sûr de l'aimer. La chaleur de son corps, son regard patient et à l'écoute, jusqu'à son sourire tendre et sincère. Il l'aimait, tellement fort que cela lui provoquait des frissons rien que de penser à lui.

Alors, lorsqu'il se réveillait presque tous les jours à ses côtés, il était comblé. Et parfois, il se surprenait à rêver que le blond partage ses sentiments. Il faut dire que les rougissements de l'adolescent étaient adorablement encourageants, et qu'il donnerait n'importe quoi pour les voir une nouvelle fois.

Ce matin, comme chaque jour depuis une semaine, il se réveilla contre Aloïs, et après avoir enfoui son visage dans le cou du blond, le réveillant par la même occasion, il se leva et rejoignit la salle de bains. La pièce était assez sommaire, mais il s'en satisfaisait. De toute façon, puisqu'il logeait actuellement à l'hôpital, il n'avait pas vraiment le choix.

La matinée se déroula comme à son habitude, les deux garçons installés devant un film tout en discutant. Aloïs avait la tête contre l'épaule de Ciel, un bras autour de sa taille. Le bleu caressait doucement ses cheveux, essayant de se concentrer sur les images qui défilaient à l'écran pour ne pas laisser ses pensées dévier.

- Je crois que je vais retourner chez moi. Comme mon père sera en lune de miel, je serai tranquille.

- En lune de miel ? Attends, c'était quand le mariage ?

- Aujourd'hui.

- Quoi ? Qu'est ce que tu fais encore là, il faut que tu y ailles !

- Tu sais très bien que c'est hors de question.

- Ton père se marie. Il a besoin de son fils à ses côtés. Vas y.

- Pas envie.

- C'était pas une proposition.

- De toute façon, le temps que j'y aille, la cérémonie sera terminée.

- Généralement, les gens font une fête qui dure toute la nuit. Allez, pour une fois, ne pense pas à toi et pense un peu aux autres.

- Et je pense à toi.

- Je peux très bien me débrouiller une journée sans toi, ne m'utilises pas comme excuse.

- Et bien moi pas. Écoute, j'y vais si tu viens avec moi.

- Qu'est ce que j'irais faire là bas ?

- Ils t'ont invité, et j'ai besoin de toi à mes côtés. C'est soit ça, soit j'y vais pas.

- J'ai rien à me mettre.

- J'ai ce qu'il te faut. Et il faut bien que tu t'assures que j'y sois. Si je le fais, on le fait ensemble.

- Ils me laisseront jamais sortir.

- Il suffit qu'ils ne le sachent pas. Préviens Arthur, il nous couvrira.

- J'y crois pas...

- Si tu ne veux pas y aller, personnellement ça ne me cause aucun problème.

- Hé ! On y va.