Pour que ton souffle ne s'arrête pas

Chapitre 14

Quand Aloïs commença à se réveiller, il sentit une pression sur sa main droite et son avant bras. Il ouvrit lentement les yeux et tourna la tête pour découvrir Ciel endormi à moitié sur son lit. La scène aurait presque pu être attendrissante. Presque. Le blond n’arrivait pas à ressentir d’autres sentiments que la colère envers le bleuté. Ses paroles tournaient dans cesse dans son esprit et plus il y pensait, plus ça lui faisait mal, et il comprenait de moins en moins son ami.

Il dégagea lentement son bras et se redressa légèrement. Sa mère entra quelques secondes plus tard et lui sourit en le voyant réveillé. Elle passa de l'autre côté du lit et vint déposer un baiser sur la joue de son fils.

A : Qu'est ce qu'il s’est passé ?

- C’est plutôt à toi de me le dire, tu crois pas ? Tu m'a appelé en urgence et tu as fait un arrêt cardiaque. Pourquoi tu n’étais pas en cours ?

- J'avais mal à la tête. M. Michaelis était d'accord pour que je rentre me reposer.

- Bien. Ça c'est la version que tu vas raconter à tout le monde. La vraie c’est quoi ?

- Je viens de te le dire.

- Aloïs. Pas à moi.

- MesuisdisputéavecCiel.

- En articulant ça donne quoi ?

- Je me suis disputé avec Ciel.

- Pourquoi ?

- Il a dit que j’étais un gosse de malheur. Et qu’il reste avec moi juste à cause du principal.

- Il a dit ça ? Il ne le pense pas, j’en suis sûre.

- Moi je pense qu’il était très sincère.

- Si il était sincère, tu crois qu'il se serait inquiété pour toi ? Et qu'il serait là à trois heures passées ?

- Il est quelle heure ?

- Trois heures vingt huit.

- Tu devrais rentrer. Je vais bien.

- Tu as un talent fou pour changer de sujet. Et non, tu ne vas pas bien, sinon tu ne serai pas ici.

- Maman. Tu sais que ça peut arriver.  C’est ni la première fois, ni la dernière.

- Et je sais aussi que ça n’arrive souvent pas par hasard, alors je vais rester cette nuit avec toi. Tu as besoin de quelque chose ?

- Je veux bien un peu d'eau.

- Je vais t'en chercher. Une infirmière risque de venir te voir alors tu devrais peut être le réveiller.

Aloïs sourit et sa mère sortit de la chambre. Il se leva lentement et alla dans la salle de bain attenante. Quand il revint dans la chambre, Ciel était réveillé et en pleine discussion avec l'infirmière de service. Il sourit à Aloïs, qui se contenta de le regarder froidement et de saluer l’infirmière.

Après avoir vérifié qu'Aloïs allait bien, elle sortit et laissa les deux adolescents seuls. Ils se regardèrent en silence, puis Aloïs alla s’allonger dans son lit et fit attention à tourner le dos au bleuté.

C : Je suis désolé.

- Tant mieux pour toi.

- Je pensais pas ce que j'ai dis, j’étais énervé et…

- Sors de ma chambre. Je suis fatigué.

- Mais …

- Putain tu comprends pas quoi dans dégage de là je veux plus jamais te voir !?