Chapitre 33

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Ce matin, comme tous les autres, Ciel se rendit à l'hôpital. Après avoir salué quelques infirmières, qui commençaient à avoir l'habitude de le croiser, il rejoignit la chambre d'Aloïs, où le blond l'attendait déjà. Cela faisait maintenant trois semaines qu'il ne devait plus quitter sa chambre, et ça le pesait. Son petit ami venait donc essayer de le distraire et de lui faire passer le temps, ce qu'il réussissait généralement très bien à faire. Il le salua et déposa un léger baiser sur ses lèvres, que l'adolescent prolongea dans un sourire.

- Alors, comment ça va aujourd'hui ?

- Comme tous les jours : médicaments, examens de contrôle et visites des infirmières toutes les cinq minutes.

- Et ton état, l'infection et tout ?

- Mon état est stable, l'infection est toujours réduite au poumon droit, et mes poumons toujours à vingt et un pourcents, comme depuis trois semaines. Rien n'a changé, ça va.

- Et le traitement marche ?

- Tu me l'as demandé hier, et ce que je t'ai dit est toujours valable. C'est encore trop tôt pour avoir des résultats. Maintenant, imprime dans ton esprit que je vais bien.

- Pardon de m'inquiéter pour mon magnifique et séduisant petit ami.

- Tes plans de drague, c'est nul. Tu as encore des progrès à faire.

- Je sais. Mais j'ai quelques circonstances atténuantes. Contrairement à toi, c'est ma première vraie relation, et... je t'aime.

Il ponctua sa phrase en scellant leurs lèvres, et s'allongea près d'Aloïs.

- Tu penses que tu pourrais sortir aujourd'hui ?

- Je ne sais pas, ça dépend. Pourquoi ?

- Mon père veut t'inviter, avec tes parents.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Juste pour dîner, faire les présentations et tout.

- On est déjà si proches que ça ?

- Va demander ça à mon père, moi je fais juste le facteur.

- Ok. Je pense que les médecins voudront bien faire une exception.

- Cool. Préviens tes parents alors.

- Et en attendant, on fait quoi ?

- En attendant... on peut faire tout ce qu'on veut.

Aloïs lâcha un léger rire alors que Ciel l'embrassait de nouveau, en l'attirant à lui. La journée passa vite, rythmée par des éclats de rire et quelques baisers volés. Le soir venu, ils sortirent de l'hôpital et rejoignirent la maison des Phantomhive.

Ils accueillirent le blond comme si il était de leur famille, ce qui était désormais presque le cas. Mais contrairement à sa mère, Finny n'avait pas pris la nouvelle de leur couple avec optimisme. Il avait longuement regardé les deux adolescents avant de déclarer que c'était stupide et de monter dans sa chambre. Ciel avait serré la main du blond avant de rejoindre son meilleur ami, qui visiblement l'attendait.

- Ça veut dire quoi tout ça ? D'abord tu le ramènes au mariage et après vous sortez ensemble ?

- C'était pas vraiment prévu, mais oui, on sort ensemble. Ça fait trois semaines.

- Oh, génial. Donc en fait, tu l'as ramené au mariage de ma mère pour annoncer la merveilleuse nouvelle de votre mise en couple.

- Bien sûr que non. Ça s'est fait après. Et tu avais dit que ça ne te dérangeait pas que je te dise non, donc pourquoi je devrais regretter ?

- Et tu as également dit que tu n'étais pas gay. On sait tous qu'entre vous c'est pas sérieux. C'est quoi, un nouveau fantasme ?

- Ne dis plus jamais ça. J'aime Aloïs. Plus que tout au monde. Et tout ce que tu pourras dire, ça me passera totalement au dessus de la tête, parce qu'à partir de maintenant, je vais faire mes choix et m'y tenir. L'un d'eux est d'être avec Aloïs, et de le soutenir. Je ne ferai rien pour lui faire du mal, et j'empêcherai que quiconque lui en fasse.

- Calme toi, je ne ferai rien.

- Encore heureux. Parce que tu as été mon meilleur ami, et que je n'ai pas envie de représailles en ce moment.

- Génial. Allons donc faire les hypocrites devant tes beaux parents.

Ciel leva les yeux au ciel et redescendit au salon. Il salua brièvement les parents d'Aloïs qui venaient d'arriver et s'assit à côté du blond qui s'enquit de son état.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Rien, t'inquiètes.

Aloïs voulut insister mais le bleu détourna immédiatement la conversation et engagea une discussion avec ses parents. Ils passèrent à table et le repas se déroula assez bien, si ce n'est que Finny mit un point d'honneur à faire la tête. Avant que sa mère n'apporte le dessert, il se leva et annonça qu'il devait partir.

- Le dîner n'est pas fini, pourquoi tu veux partir ?

- Lizzy organise une fête. D'ailleurs, Ciel, t'es invité.

- Non merci.

- Allez, ça fait une éternité qu'on te voie plus.

- Je dîne avec mon petit ami, alors non.

- Il peut venir si il veut. C'est une des dernières fêtes de l'année.

- Finny, insistes pas.

- Je veux y aller.

Ciel tourna la tête vers Aloïs, surpris de ce qu'il venait de dire.

- Quoi ?

- Je veux y aller. Il a dit que je pouvais venir.

- T'es pas sérieux.

- Bien sûr que si. C'est pas contre vous, et encore merci de ce repas, mais c'est sûrement la dernière fête à laquelle je pourrais assister.

- Aloïs...

- S'il te plaît.

Ciel jeta un regard à la mère du blond, qui lui donna son accord avec un sourire triste. Les trois adolescents quittèrent la maison et se dirigèrent vers la fête. Aloïs avait la main cramponnée à celle du bleu, et avant d'arriver chez Lizzy, il l'embrassa, comme pour se rassurer.

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Tristesse

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant