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La nuit était tombée, et les adolescents s'étaient mis à la recherche d'un hôtel où passer la nuit. Ils avaient finalement trouvé une petite auberge à proximité et avaient pris deux chambres. Les deux propriétaires, un couple charmant, les avaient accueillis chaleureusement et leur avaient préparé un délicieux dîner. Et ils avaient passé une bonne soirée, oubliant Aloïs pendant quelques heures.
Ciel était parti dans sa chambre et avait pris une douche revigorante, puis s'était allongé dans son lit. L'heure était plus que tardive, et il aurait dû se sentir fatigué. Mais ce n'était pas le cas. Il allait bien, sans doute mieux qu'il ne devrait l'être.
Et ça lui semblait étrange. Il se redressa à cette pensée et fronça les sourcils. Pourquoi ? Il allait bien, alors pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi est ce qu'il ressentait ce vide au fond de lui ? Et surtout, pourquoi est ce que ses émotions, ses sensations s'effaçaient de lui ?
Il caressa doucement ses lèvres, essayant de retrouver la chaleur de celles d'Aloïs. Mais rien. Il ne ressentait plus rien. Plus de frémissements. Plus de baisers, plus de ces sourires dont le blond avait le secret. Il s'effaçait de lui.
Sa main se mit à trembler à cette pensée, et il se leva brusquement, quittant sa chambre. Il voulait retrouver ces sensations. Il frappa à la chambre d'Arthur, qui lui ouvrit au bout de quelques secondes, et déposa brusquement ses lèvres sur celles du brun.
Elles étaient douces, chaudes, et sentaient la menthe. Agréables, réconfortantes. Mais ce n'était pas ça. Arthur se détacha de l'étreinte du bleu et le regarda, interdit. Il essuya du bout des doigts la larme qui roulait sur la joue de Ciel, et ce dernier pensa qu'il était vraiment gentil. Alors il dit la seule chose qui lui passa à l'esprit.
- Couches avec moi.
Le brun ouvrit la bouche, surpris, et la referma, ne sachant pas quoi répondre. Il se tut quelques instants, pesant longuement le choix de ses mots, avant de parler.
- Ce n'est pas une bonne idée.
- S'il te plaît.
- Tu ne le veux pas. Tu dis ça parce que tu es bouleversé, et...
- Couches avec moi. Je sais ce que je dis. Alors je t'en supplie, fais le.
Le plus âgé sembla hésiter quelques instants, ne sachant visiblement pas quoi faire. Il n'avait pas particulièrement envie de coucher avec quelqu'un, encore moins avec Ciel. Mais ce dernier le voulait, comme un exutoire.
Le bleu ne lui laissa pas le temps de se décider. Il l'embrassa et ferma la porte de la chambre, le poussant vers le lit. Il passa ses mains dans les légères boucles mouillées du brun et vint caresser sa nuque.
S'apprêtant à se coucher, Arthur ne portait qu'un t-shirt et un boxer, laissant apparaître sa jambe et sa prothèse. Ciel le fit s'asseoir au bord du lit et détacha les sangles de cette dernière, puis l'enleva. Il caressa lentement la cicatrice de son moignon et la zone enflée et rougie autour de celle ci, appréciant les frissons qui parcouraient sa peau. Il se redressa et observa longuement le brun, ne sachant plus vraiment quoi faire.
Arthur se leva et lui enleva son haut d'une main hésitante, avant de faire de même pour lui. Il embrassa doucement le bleu et passa ses doigts le long de sa colonne vertébrale, s'arrêtant au bas de son dos. Ils s'allongèrent et Ciel fouilla d'une main le tiroir de la table de chevet pour en sortir du lubrifiant et une boîte de préservatifs.
- Qu'est ce que...
- Il y en avait aussi dans ma chambre. Va savoir quel genre de clients ils ont.
Ciel s'allongea à côté du brun et lui tendit la bouteille de lubrifiant, lui laissant prendre le contrôle. Arthur se redressa lentement et après une longue inspiration, il retira les dernières couches de tissu qu'ils portaient. Il caressa lentement l'intérieur des cuisses du bleu, se frayant un chemin vers son entrejambe.
Ciel replia son bras devant ses yeux et retint un gémissement lorsque la main du brun vint caresser sa verge. Il sentit un baiser se déposer près de sa hanche avant que l'unijambiste ne vienne l'embrasser directement. La main disparut quelques instants, puis des doigts humidifiés vinrent s'aventurer près de son entrée.
Arthur fit rentrer un doigt en lui, bientôt rejoint par un deuxième et commença quelques mouvements alors qu'il mordillait le cou du bleu, laissant à quelques endroits des marques violacées. Ciel vint attraper sa main et l'enfonça encore plus en lui, puis gémit d'une voix rauque lorsqu'il toucha sa prostate.
Estimant qu'il était assez préparé, le brun sortit ses doigts, laissant un vide à l'intérieur du plus jeune. Ce dernier entendit vaguement le bruit d'une déchirure d'emballage, puis sentit la verge de son partenaire contre son entrée.
Arthur le pénétra lentement, essayant de ne pas lui faire mal, ce qui échoua évidemment. Mais plus Ciel y pensait, plus il se disait que ce n'était pas vraiment de la douleur. C'était juste bizarre. Mais pas douloureux, pas désagréable non plus. Il entoura les épaules du brun et lui donna un léger coup de rein, signe qu'il pouvait continuer. Et ensuite, ce fut l'extase. Le dominant trouva vite sa prostate et s'acharna dessus, la culbutant toujours plus et s'enfonçant au plus loin de son corps.
Ils finirent par jouir dans un dernier coup de rein et Arthur s'écroula aux côtés de son amant, le souffle court. Ciel fut le premier à reprendre ses esprits. Il se redressa lentement et observa le dos du brun, marqué de nombreuses griffures qui le firent sourire.
- Retournes toi.
L'adolescent s'exécuta et fit face au bleu qui se rapprocha de lui et se mit à califourchon sur son corps fébrile. Il retraça du bout des doigts la ligne de son cou, descendit vers ses pectoraux puis s'arrêta à sa ceinture abdominale. Il vint suçoter un des boutons de chair du brun tandis que sa main empoignait doucement sa verge et la caressait de tout son long.
Un sourire vint étirer ses lèvres alors qu'il la sentait durcir contre lui, puis il enleva le préservatif usagé qui s'y trouvait encore et le jeta au sol. Il la prit directement en bouche et commença de longs vas et viens, faisant fi du gémissement de surprise qui venait de s'échapper de la bouche du brun. Il la suça de nombreuses minutes, parfois s'attardant sur une zone plus sensible qu'une autre, parfois la prenant dans toute sa longueur. Il ne s'arrêta que quand il sentit qu'Arthur allait atteindre sa limite, et après une dernière caresse, il souleva son corps et vint s'empaler sur la verge tendue de l'adolescent. Il commença à se mouvoir et à donner de violents coups, cherchant à aller plus loin, toucher sa zone. Il finit par enfin la trouver et poussa un long cri, jouissant par la même occasion. Arthur ne tarda pas à le rejoindre et se déversa en lui.
Ils firent l'amour de nombreuses fois cette nuit là, tellement qu'ils finirent par oublier toute réalité, et c'était divin à chaque fois. Ils s'écroulèrent l'un à côté de l'autre, exténués et dégoulinants de sueur.
Et Ciel commença à se perdre dans ses pensées. Jusque là, il avait toujours aimé le sexe, mais ça avait fini par devenir une habitude pour lui. Aucune sensation nouvelle. Mais là, il avait découvert tellement de plaisir, tellement de passion. Coucher avec Aloïs, c'était bien, mais coucher avec Arthur, c'était génial.
Il se redressa brusquement à cette pensée. Comment pouvait il même penser ça ? Il était venu dans cette chambre pour retrouver les sensations que le blond provoquait chez lui, et au lieu de ça, il s'en éloignait.
Il se tourna vers le brun, qui allait bientôt s'endormir, et l'embrassa. Mais ce n'était pas ça. Il l'embrassa encore et encore, si bien qu'Arthur finit par l'en empêcher et le regarda avec un air inquiet. Ce n'était pas ça. Ce n'était pas Aloïs.
Aloïs ne peut pas être mort. Il ne peut pas partir. Il n'est pas mort. Il ne peux pas être mort, il ne peux pas être...
- Il est mort...
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Pour que ton souffle ne s'arrête pas
RandomCIEL X ALOÏS Aloïs Trancy a la mucoviscidose. Il arrive dans un nouveau lycée et est placé sous la surveillance de Ciel Phantomhive, un garçon obsédé par l'alcool et le sexe. Qu'adviendra t'il de ce duo ? le début est très nul la fin est à peu près...