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- Il est mort...
A ces mots, Arthur se figea et laissa retomber ses bras le long de son corps. Il n'était pas prêt à l'entendre, pas prêt à l'admettre, et il pensait qu'il en allait de même pour le bleu. Ciel se tourna vers lui et répéta ces mots, incapable de penser à autre chose. Le brun se leva lentement et se rhabilla, espérant penser à autre chose qu'à ce que disait l'adolescent, sans succès.
- Il est mort. Comment est ce qu'il peut être mort ? Comment est ce qu'il a pu partir...
- Ciel.
- Il n'avait pas le droit de partir, il ne peux pas m'abandonner, il ne peux pas...
- Ciel !
Le bleu leva les yeux vers l'unijambiste, la bouche ouverte et l'air démuni, comme si il se rappelait enfin de sa présence.
- Et toi... tu étais là. Comment tu pouvais être là ?! Tu avais quitté l'hôpital, alors pourquoi t'étais là bas ?! Pourquoi, pourquoi ?!
Il se leva subitement et empoigna le t-shirt du brun, martelant son torse de coups de poing. Il finit par le pousser et Arthur tomba au sol, toujours sans un mot.
- Réponds putain ! Pourquoi t'étais là bas ?! Pourquoi t'y étais et pas moi !? Réponds !
- La mère d'Aloïs m'a envoyé un message dans la soirée. Elle a dit qu'il allait mal et que je devrais venir.
- Et pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?! T'aurais dû le faire !
- Aloïs ne voulait pas de toi.
- C'est faux, arrêtes de mentir !
- Il ne voulait pas te voir. Je ne mens pas.
- Il ne t'aurai jamais préféré à moi, il ne m'aurai jamais...
- On ne parle pas d'un concours, on parle de sa mort ! Tu crois vraiment qu'il voulait que tu viennes, que tu lui injectes de la morphine et que tu attendes patiemment qu'il meurt ?! Tu aurais été contre la décision d'en finir, et tu n'aurai rien compris, comme d'habitude ! Alors oui, il ne voulait pas que tu viennes, parce que comme d'habitude, il préfère faire passer les besoins des autres avant les siens, et tu avais besoin de ne pas être là ! Qu'est ce que tu crois ? Que c'était génial de voir les gens s'affairer autour de lui ? Que c'était vraiment génial de le regarder dire adieu à ses parents, de fermer les yeux et de mourir ? C'était horrible. Et tu as la chance de ne pas l'avoir vécu, alors fermes la.
Ciel se releva et quitta la chambre, en n'oubliant pas de claquer la porte. Arthur soupira et se redressa avant d'attraper sa prothèse et de la nouer autour de sa cuisse. Ses mains tremblaient et il avait du mal à attacher les sangles entre elles. Ce fut la même chose lorsqu'il essaya de se lever ; il échoua et s'écroula au sol, étouffant un juron.
Le bleu entra de nouveau dans la pièce et lui tendit la main pour l'aider à se remettre debout ; aide qu'il accepta avec une légère hésitation, mais l'adolescent semblait s'être calmé.
- Finis de te rhabiller et dépêches toi.
- Pourquoi ?
- On reprend la route.
- Quoi ? T'as vu l'heure qu'il est ?
- Quatre heures douze. Mais ce n'est pas un problème. On a payé hier, donc pas de vol, et on n'est pas prisonniers à ce que je sache.
- J'ai besoin de sommeil.
- Plus tard. On rentre.
- Je te déteste.
Ciel sourit pour seule réponse et ils sortirent sans un bruit de l'auberge. Ils reprirent donc la route en direction de leur ville, et lorsqu'ils arrivèrent, le soleil était déjà levé. Il était plus de onze heures lorsque Ciel poussa la porte de chez lui, ameutant immédiatement son père.
- Où est ce que tu étais, on était morts d'inquiétude !
- Je vais bien, pas la peine de paniquer. Bref, ça c'est Arthur, et ça c'est mon père.
Vincent tendit la main au brun avec un grand sourire puis fixa un temps d'arrêt en voyant sa jambe factice. Évidemment. L'adolescent avait l'habitude du regard des autres, mais ça le marquait toujours, augmentant le fossé qui se creusait entre lui et le monde normal.
- Oh, Ciel. Finny a parlé à Sandra, qui m'en a parlé aussi, alors il faut qu'on aie une petite discussion.
- Qu'est ce que j'ai encore fait ?
- Rien, rassures toi. En fait, il vit assez mal le fait que vous ne vous parliez plus, et il nous a expliqué les raisons de votre dispute. Il regrette sincèrement, alors réconciliez vous. S'il te plaît.
- Notre dispute ?
- Ce qu'il a fait à la fête d'Elizabeth. Ça va faire deux mois, je pense que c'est le bon moment de lui pardonner. Tu as besoin de tout le soutien nécessaire.
Ciel fronça légèrement les sourcils. À vrai dire, il avait complètement oublié cette histoire. Ça lui semblait si lointain à présent.
- Ouais, bah dis lui que c'est ok. On est potes, comme d'habitude.
- C'était ton meilleur ami avant. Est ce que les choses ne devraient elles pas retourner à la normale ?
- Si si. C'est bon, je lui parle, il me parle, tout va bien dans le meilleur des mondes.
Son père lui sourit et avant qu'il ne puisse ajouter quelque chose, Ciel entraîna Arthur dans sa chambre. Ce dernier s'écroula presque sur son lit, complètement exténué, et ferma les yeux. Le bleu resta debout au milieu de la pièce, perdu dans ses pensées.
« Aloïs. Est ce que Ciel t'a déjà baisé ? » « Il veut tout contrôler, pouvoir dominer son adversaire. » « J'ai eu le plaisir d'y goûter, plusieurs fois. » Aloïs pleurait. Il était triste. Il était...
Ciel donna un violent coup sur son bureau, envoyant au sol tout ce qui s'y trouvait. Il continua avec sa commode, et son linge, et tout ce qui lui tombait sous la main. Arthur s'était redressé au premier coup, et il lui attrapa les bras pour le calmer. Sans succès. Au lieu de cela, Ciel se retourna et le poussa au sol, s'agenouilla sur lui et commença à le frapper.
- Je devais être là. Pas toi ! Tu n'avais rien à faire là bas ! Alors pourquoi ?! Pourquoi tu sais ce qu'il s'est passé et pas moi ?! C'est injuste ! J'ai le droit de savoir ! J'ai le droit ! Je le mérite ! Je dois savoir ! Je le dois putain !
Sentant qu'il s'était calmé, le brun enroula ses bras autour de sa taille et l'attira contre lui. Ciel éclata en sanglots et agrippa le t-shirt de l'adolescent, se raccrochant à lui, par peur qu'il s'en aille.
- Ça va aller. C'est fini, ça va aller. Et tu viens de me déboîter la mâchoire, alors ça devrait être à moi de pleurer, pas à toi.
Ciel étouffa un léger rire et se redressa, observant les blessures qu'il avait causé. Arthur avait la lèvre fendillée, l'arcade sourcilière ouverte et un futur œil au beurre noir. Mais il ne semblait pas lui en vouloir. Il se blottit de nouveau contre lui et ferma les yeux, apaisé.
- Je vais répondre à toutes tes questions. Mais avant je veux dormir.
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Pour que ton souffle ne s'arrête pas
AléatoireCIEL X ALOÏS Aloïs Trancy a la mucoviscidose. Il arrive dans un nouveau lycée et est placé sous la surveillance de Ciel Phantomhive, un garçon obsédé par l'alcool et le sexe. Qu'adviendra t'il de ce duo ? le début est très nul la fin est à peu près...