Chapitre 18

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-C'est inadmissible !

Chloé s'affala sur un fauteuil, à trois mètres d’Aloïs qui releva à peine le regard, restant plongé dans sa lecture.

-Qu'est ce qu’il se passe ? demanda le blond d’une voix monotone, et habituée aux sautes d'humeur de son amie.

-Il ose me faire des reproches ! J'ai rompu avec lui hier, et aujourd’hui il ose me faire des reproches ! Il a dit que « de toute façon, je n’ai jamais fait en sorte que ça marche ».  C'est totalement faux ! Je lui ai toujours dit qu’à partir du moment où il déménageait à l'autre bout du monde, nous deux ça allait forcément de finir ! Et malgré ça j’ai quand même essayé !

-La France, c'est pas l'autre bout du monde…

-Le sud de la France ! Et tu m’écoutes quand je parle !?

-Oui.

-Alors montre le ! Bref, je disais. J'ai essayé que ça marche, mais il a arrêté de m’appeler tous les soirs ! Avant on se parlait pendant des heures pendant la nuit ! Mais le plus grave, tu sais ce que c’est ? Aloïs !

-Non, je ne sais pas, mais de toute façon tu vas me le dire.

-T'es sérieux, là !? Je t’intéresse pas ou quoi ?!

-Si.

-Mais ?

-Mais actuellement, j’ai d'autre chose à faire que m'occuper que tes histoires de couple.

-Ex couple ! Donc, il m’a dit que je le trompais, et devine avec qui ? Avec toi ! C’est totalement faux, enfin je veux dire on est amis, mais on a même pas le droit de s'approcher ! Aloïs ? Ça va ?

Aloïs détourna la tête et enleva son masque pour remettre son tuyau respiratoire. Il commença à tousser violemment. Chloé se leva et commença à s’approcher de lui. Aloïs eut à peine la force de lui dire de reculer avant de se remettre à suffoquer. La jeune fille appela immédiatement les infirmiers qui emmenèrent Aloïs dans sa chambre. L’adolescent fût pris en charge et bientôt sa toux se calma. Il resta dans sa chambre tout l’après midi, et vers dix huit heures, Chloé ouvrit la porte de sa chambre et s'assit à l’entrée.
-Ça va ?

Aloïs, qui portait un masque respiratoire, leva le pouce pour lui répondre.

-Tant mieux. Je suis désolée. J’aurai dû voir que je t'ennuyais. Mais bon, tu me connais. J'ai dit à Axel que j’allais aller le voir, tu veux venir ?

Il hocha la tête négativement et Chloé sourit.

-Alors on se voit plus tard. J'ai encore de quoi me plaindre. En plus il t’a impliqué, donc t'es obligé d’écouter !

Aloïs secoua la main pour lui dire au revoir et la jeune fille repartit aussi vite qu’elle était arrivé. C’était toujours comme ça entre eux. Elle arrivait, elle parlait et elle repartait. Aloïs aimait bien côtoyer la jeune fille. Au début, il refusait de se lier à elle et qu’ils deviennent amis à cause de leur maladie, mais elle lui avait écrit un long discours sur toutes les raisons qui les poussaient à devenir amis, et sur la manière dont leur amitié fonctionnerait, alors il avait fini par céder. Ils ne s’approchaient jamais à moins de deux mètres, ils se parlaient toujours avec un masque, en gros ils respectaient toutes les règles pour ne pas se contaminer.

Comme promis, elle revint le voir le lendemain pendant qu’il était en salle de rééducation.

-Donc, j'en étais où ? Ah oui, donc il m'a dit que on sortait ensemble, ce qui est impossible étant donné que toi tu es toi et que moi je suis moi. Enfin évidemment ça veut pas dire que c’est parce que toi et moi on s’entend pas, hein on s’entend très bien, et c'est pareil c'est pas méchant envers toi toutes les filles devraient rêver de sortir avec toi mais puisque on est malades on peut pas, mais sans cette maladie ça serait possible, ce qui ne veut pas nécessairement dire que si on avait pas la muco on sortirait ensemble, et…

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant